Beaufort : l’usine de champignons massacrée au nom du profit

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À la faveur d’un changement de propriétaire, c’est une restructuration sauvage de la filière champignons qui s’opère dans la région, avec fermeture de l’usine de Beaufort-en-vallée et le licenciement de 150 personnes. Ces travailleuses et travailleurs n’ont pas à payer pour le profit des actionnaires du groupe Bonduelle. Leurs emplois doivent être préservés et l’usine de Beaufort maintenue en service !

Monopoly capitaliste : Butler Capital Partners va, courant avril, céder France-Champignon pour 96 millions d’euros au groupe Bonduelle [1]. Presque banal... Sauf qu’au menu des négociations, est incluse une promesse un peu particulière de Butler : l’annonce préalable de la fermeture de l’usine de Beaufort et le licenciement de 150 personnes ! Bonduelle a en effet déclaré qu’il ne toucherait pas à l’outil de travail... Si c’est pas lui, ce doit donc être son prédécesseur ! L’annonce de cette violence patronale a été faite au comité central d’entreprise de la coopérative du lundi 29 mars : 90 licenciements sont programmés avant l’été ; tout est censé disparaître dans l’année qui suit... Les deux autres sites de France Champignon, à Doué-La-Fontaine et à Thouars seraient quant à eux "modernisés". Doué devrait récupérer une partie de 50 salariés beaufortais survivants (le service R&D) et Bagneux-Saumur une autre.

Comme d’habitude, les porte-parole des actionnaires tentent de justifier l’injustifiable. La “concurrence polonaise” est mise en avant, qui bénéficierait d’une main d’oeuvre peu coûteuse. Le coût social et écologique du transport par la route des champignons est évidemment passé sous silence. Et aussi le fait que ce sont le plus souvent les mêmes capitalistes qui exploitent les salariés ici et là-bas... En réalité, le fait même que le groupe Bonduelle rachète France Champignon suffit à en démontrer la rentabilité. Dans cette affaire, il s’agit évidemment pour ce groupe d’augmenter encore plus le profit de ses actionnaires...

Ce n’est pas sur le maire UMP de Beaufort que les salariés devront compter. Pour J.-C. Taugourdeau, les jeux sont faits : « je suis à la disposition d’Alain Chamla, directeur général de France Champignon [...] Dans la vallée, il y a des métiers que ces personnes (les salariés licenciés !) peuvent exercer dans l’agriculture, le maraîchage et le conditionnement aussi [...] je rencontrerai Christophe Bonduelle (le PDG !) à ce propos ». [2] Visiblement, cet édile ne se soucie guère de la défense de l’emploi dans la zone qu’il administre, trop occupé qu’il est à faire des compliments au patronat !

Le NPA49 soutiendra toutes les initiatives des travailleuses et travailleurs de France Champignon pour sauvegarder leurs emplois et leur outil de travail. Non, les salariés ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la rentabilité capitaliste ! Oui, France Champignon doit vivre à Beaufort !

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31 mars 2010, par NPA 49

[1] Premier producteur-transformateur français de champignons, numéro deux mondial du secteur, France Champignon emploie près de 1.300 salariés. En 2009, cette entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros.

[2] Cf. Courrier de l’Ouest du 31 mars 2010.