Lesbian & Gay Pride à Angers : plus de 2000 participant-e-s !

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Samedi 5 juin à Angers, à l’initiative de l’Association Quazar ce sont environ 2000 personnes qui ont participé à la 11e Marche des Fiertés Lesbiennes, Gay, Bi et Trans. L’autocollant (tiré à 2500 exemplaires et rapidement épuisé) de Quazar qui reprenait le mot d’ordre « Mêmes devoirs, alors mêmes droits, mêmes lois » était arboré par toutes et tous.

Le rassemblement a eu lieu place Dumesnil (Le Quai), où un village était dressé depuis la matinée. La marche très festive y a débuté vers 15h derrière un grand drapeau arc-en-ciel (“rainbow flag”) mis en mouvement par des dizaines de participants, le "carré de tête" des partis politiques (PS, Verts, Cap21, NPA) soutenant la marche des fiertés et portant la banderole de celle-ci, le camion sonorisé de Quazar, la grande masse des participants et d’autres camions. Elle a traversé le centre-ville pendant plus de deux heures.

Si l’ambiance était d’abord jeune et festive, le mot d’ordre de la manifestation “Mêmes devoirs, alors mêmes droits, mêmes lois !” n’en restait pas moins omniprésent. L’égalité des droits, et en particulier celui du mariage, est une revendication élémentaire, à laquelle la Droite s’oppose avec acharnement et que la Gauche institutionnelle n’a pas voulu satisfaire (en dépit ou à cause du PACS). C’est ce que rappelait à sa façon humoristique un des autocollants du NPA distribués à l’occasion de la marche : « Nous voulons pouvoir choisir de ne pas nous marier ».

Mais, au delà de l’égalité des droits, il y a la lutte quotidienne contre l’homophobie qu’a rappelée Stéphane Corbin de Quazar. Les cas récents, à l’occasion d’incidents de société banals, de refus de policiers angevins d’enregistrer, dans leurs procédures, que des injures homophobes avaient été proférées en disent long sur un certain état d’esprit... Les mésaventures segréennes de Jessica et Virginie, l’an passé (voir articles des 17 et 30 juin 2009 sur ce site), étaient encore plus révélatrices du stupide et criminel climat homophobe continuant à régner dans une partie de la population et de l’appareil d’état. Avec la crise majeure du capitalisme dans laquelle nous sommes entrés, il est à craindre que ce type d’événements se reproduise ad nauseam. Dans ce type de situation en effet, les classes dominantes n’hésitent jamais à détourner le désarroi et la colère des victimes de leur système d’exploitation en leur désignant des boucs émissaires (pourtant également victimes du même système) : Juifs, Arabes, Roms, gays, lesbiennes... La ridicule contre-manifestation des intégristes (une vingtaine !) se donnant en spectacle morbide, boulevard du Roi René au passage de la marche angevine, n’a sans doute pas été remarquée par beaucoup de participants. Mais il ne faut pas oublier que ces gens-là qui prient avec ostentation lorsqu’ils n’ont pas le rapport de forces, mettent violemment en œuvre leur intolérance dès qu’ils en ont la possibilité. Les commandos anti-avortement et leurs actions contre les femmes, par exemple, sont les héritiers directs de l’inquisition et des bûchers pour hérétiques. La vigilance contre l’homophobie est aussi vigilance contre l’extrême-droite. Pour les militants homos et hétéros du NPA, cette vigilance est indissociable du combat contre le capitalisme.

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Rainbow flag
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« carré de tête »
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Camion de Quazar

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« contre-manifestation » des intégristes

Tract national du NPA

Pour la lutte LGBTI contre leur oppression

Lors de la marche des fiertés LGBTI, l’espace d’un après-midi, on est tenté de croire que tout est résolu, qu’à part les dernières discriminations légales il n’y aurait plus de problèmes. En fait, il y a urgence !

L’Égalité des droits maintenant !

La plus élémentaire des justices, l’égalité formelle des droits, reste encore à conquérir. Nos amours, nos unions, nos projets parentaux n’ont toujours pas la même légitimité légale ou administrative que ceux des hétérosexuels cisgenres. Mais rassurons-nous, beaucoup nous promettent, qu’une fois arrivés au pouvoir, ces justes revendications seraient enfin satisfaites. Alors heureu/ses/x ? Non ! Outre le fait que les promesses n’engagent que celles/ceux qui y croient, tout le monde ne souhaite pas se marier, certain/e/s revendiquent même de ne pas se marier. Évidemment une telle revendication n’a de sens que si le droit de se marier existe. Nous voulons l’égalité des droits, et nous la voulons maintenant ! Nous voulons pouvoir choisir de ne pas nous marier !

Un plan d’urgence contre la LGBTI-phobie

Pour autant, il ne s’agirait pas d’oublier l’évidence : le rapport annuel de SOS-homophobie met encore une fois en évidence que partout, dans la famille, au travail ou dans la rue, nous ne pouvons être nous-mêmes et assumer fièrement nos orientations sexuelles et nos identités de genre qu’en combattant moqueries, violences verbales et parfois agressions physiques. La lgbti-phobie n’est pas qu’une somme des bêtises ou des méchancetés individuelles, c’est un système qui affirme la suprématie des hétérosexuels sur les homosexuels, des cisgenres sur les trans, qui dit qu’on doit être homme ou femme et, selon, se comporter de telle ou telle manière, en conformité avec l’ordre moral. Ce système est criminel et les violences LGBTI-phobes vont jusqu’au meurtre. Les sociologues montrent que les jeunes LGBTI tenteraient de se suicider 6 fois plus que les jeunes hétéros, soit plusieurs centaines de morts par an en France ! Ce système ne disparaîtra pas spontanément. C’est une question politique et non pas seulement une question de tolérance ! La visibilité de nos luttes passera par notre propre visibilité : lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes nous sommes fières et nos revendications sont légitimes. Qui s’en saisira si les LGBTI eux/elles-mêmes ne le font pas ? Les luttes LGBTI doivent imposer l’égalité des droits et de véritables mesures contre la LGBTIphobie. Retenons l’exemple des trans en lutte contre le projet Bachelot, qui renforce le poids de la psychiatrie dans leur parcours de transition.

Au NPA, nous exigeons :
-  l’adoption d’une directive-cadre sur le mariage, la filiation et la procréation médicalement assistée
-  la prise en charge publique de la lutte contre les discriminations, notamment dans le cadre de l’institution scolaire
-  la création et le financement public de structures d’accueil, d’écoute et d’assistance pour les victimes de préjugés envers les LGBTI
-  l’arrêt de la mutilation des enfants intersexes
-  le droit à disposer de son corps et l’accès au changement de prénom et d’état civil sur la base du consentement éclairé et l’autodiagnostic des personnes trans

Ces conquêtes seront impossibles dans un contexte de destruction des services publics. Les mesures de casse sociale telle la destruction de la sécurité sociale ou des retraites pèsent d’autant plus lourd sur toutes les victimes de discrimination, dont les LGBTI.et non pas seulement une question de tolérance ! La visibilité de nos luttes passera par notre propre visibilité : lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes nous sommes fières et nos revendications sont légitimes

5 juin 2010, par NPA 49