Jeudi 24 juin : 16.000 angevins dans la rue pour défendre les retraites !

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Étape importante dans la construction de la mobilisation d’ensemble et prolongée qui seule peut faire reculer le gouvernement sur la question des retraites, les manifestations du jeudi 24 juin à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA ont rassemblé 16.000 personnes sur le département (10.500 à Angers ; 3.800 à Cholet ; 1.200 à Saumur ; 500 à Segré).

C’est à une importante mobilisation sociale à Angers et dans tout le Maine et Loire que l’on a pu assister le 24 juin, surtout si on la compare à la mobilisation déjà très honorable du 27 mai dernier : 10.500 manifestants à Angers (de 10.000 selon la police à 12.000 selon la CFDT) contre 5 à 6.000 le 27 mai ; 3.800 à Cholet (santé, enseignement, territoriaux et pompiers mais aussi salariés du privé de Thales, Michelin et Nicoll) contre 1.500 le 27 mai ; 1.200 personnes à Saumur contre 400 le 27 mai et 500 personnes à Segré l’après-midi contre 150 le 27 mai. Les chiffres du département, 16.000 manifestants, sont cette fois très élevés. Ils correspondent à l’étiage "haut" des grandes mobilisations sociales.


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Tête du cortège à Angers le 24 juin 2010

Le cortège d’Angers était ouvert par la banderole commune de l’intersyndicale. Solidaires suivait avec plus de 500 militant-e-s. La CFDT avait cette fois fortement mobilisé (3000 environ). L’UNSA ne regroupait qu’une cinquantaine de personnes mais la FSU en avait rassemblé près de 2000, essentiellement issu du premier degré (les Lycées étant mobilisés par... le Bac). La CFTC avait réussi un petit cortège assez structuré d’une centaine de personnes. En dernier, venait l’impressionnant cortège de la CGT qui regroupait près de 5000 personnes.

Les militants du NPA ont distribué leur tract national à près de 3000 exemplaires. Ses mots d’ordre de retrait du projet Woerth-Sarkozy et de mouvement prolongé à la rentrée furent bien accueillis par la très grande majorité des manifestants, quelle que soit leur coloration syndicale. La tonalité du cortège, peut-être pour la première fois depuis un an, était en effet clairement combative.

C’est que l’attaque est frontale : mise à mort de la retraite à 60 ans avec passage de l’âge légal à 62 ans et de l’âge de la décote à 67 ans, allongement de la durée de cotisation, augmentation de la retenue pension civile des fonctionnaires, ce qui équivaut à une baisse de salaire, traitement individualisé de la pénibilité . Le gouvernement a décidé de taper fort et sur tous les paramètres.

Alors pour la gauche, pour toute la gauche, syndicale ou politique, pour l’ensemble du mouvement social, ce n’était pas le moment de tergiverser. C’était le moment de jeter toutes nos forces dans la bataille, d’y aller toutes et tous ensemble, parce que c’est maintenant et sur ce terrain des retraites que se joue le rapport de forces entre une poignée de capitalistes et un gouvernement tout à son service d’un côté et l’immense majorité de la population qui refuse de travailler plus longtemps de l’autre.

Il fallait réussir la journée de grève et de manifestations du jeudi 24 juin. À Angers, la réunion unitaire du mardi 22 juin, qui a réuni près de 200 militant-e-s, avait été un succès encourageant dans ce début de mobilisation. Mais maintenant il faut aller plus loin !

Le gouvernement doit durablement recevoir une réponse à son projet de loi qui soit à la hauteur de l’attaque. Elle doit être massive et catégorique. Sa réforme des retraites, c’est NON. Nous en exigeons le retrait pur et simple.

La motivation pour réussir le 24 a été forte chez les salariés du privé et du public. Mais il ne faut pas la laisser retomber. Il faut maintenant que cette journée apparaisse clairement, non comme un baroud d’honneur avant les vacances, mais comme une première riposte inscrite dans un plan de mobilisation.

Le prochain rendez-vous ne peut pas attendre mi ou fin septembre. Pour ne pas laisser retomber la pression, nous avons besoin dès maintenant d’une stratégie pour construire une grève générale, un mouvement prolongé de blocage de l’économie.

Cela ne se fait pas en un jour. Mais dans les entreprises, dans les syndicats, dans les collectifs unitaires, des équipes militantes se mobilisent et peuvent pendant tout l’été, être présentes partout, prendre des initiatives (comme les «  lundis au soleil  » prévus à Paris), pour maintenir et faire grandir un climat de mobilisation générale afin d’être prêts pour le débat parlementaire qui débutera le 7 septembre. Il faut surtout mobiliser les jeunes, premiers concernés [1] mais trop peu présents dans les cortèges. Nul doute que ce sera là un défi pour le Collectif angevin de défense des retraites après le succès de sa réunion publique du 22 juin et le succès des manifestations du 24 juin.


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Communiqué du NPA du mercredi 16 juin 2010

MOBILISATION GÉNÉRALE POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI SUR LES RETRAITES !

Le couperet est tombé, Eric Woerth a annoncé la mise à mort de la retraite à 60 ans et le passage de l’âge légal à 62 ans. Dans le même temps la durée de cotisation continuera d’augmenter jusqu’à 41,5 ans en 2020.

L’augmentation des cotisations des fonctionnaires équivaut purement et simplement à une baisse de salaire. Toute reconnaissance de la pénibilité est évacuée.

L’âge limite c’est-à-dire la possibilité de toucher sa pension de retraite, sans décote, est repoussé à 67 ans. Pour des millions d’hommes et de femmes qui, dans leur parcours, ont connu chômage, précarité et interruption de leur travail cela signifie l’obligation de travailler jusqu’à 67 ans. Cette mesure va encore renforcer les inégalités qui frappent les femmes dont les pensions sont déjà largement inférieures à celles des hommes. Quant aux jeunes qui cumulent galère, chômage, petits boulots, CDD à répétition, ce sont des retraites de misère que leur prépare la réforme Woerth-Fillon-Sarkozy.

Le gouvernement a décidé de taper fort, sur tous les salariés, sur tous les paramètres.

Pour toute la gauche, syndicale ou politique, pour l’ensemble du mouvement social, ce n’est pas le moment de tergiverser. C’est le moment de jeter toutes nos forces dans la bataille, pour exiger le retrait de ce projet de loi.

Sans hésiter, il faut réussir la journée de grève et de manifestations du 24 juin comme première riposte d’urgence, comme point de départ d’un plan de mobilisation générale vers un mouvement d’ensemble et prolongé : une grève générale à la rentrée.


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24 juin 2010, par NPA 49

[1] Tout allongement de la période d’activité entraînant une augmentation du chômage (et donc une pression accrue sur les salaires et un nouvel accroissement de la précarité), ce sont les jeunes qui seront les premières victimes de la réforme !