Mardi 7 septembre dans le 49 : près de 25.000 pour les retraites

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Ce mardi 7 septembre a été en Anjou et dans toute la France [2] une grande journée de grèves et manifestations contre la réforme des retraites du gouvernement Woerth-Fillon-Sarkozy. Appelée par l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, ainsi que par FO, à l’occasion de l’ouverture du débat parlementaire, elle a rassemblé en Maine et Loire environ 25.000 personnes (selon les sources [police ou syndicats] entre 14.000 et 18.000 à Angers, entre 4600 et 5.000 à Cholet, entre 2000 et 2200 à Saumur et entre 500 et 600 à Segré).

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Tête de cortège (intersyndicale ; FO manifestait en queue)

Dans le Maine et Loire, pas moins de quatre manifestations étaient organisées : trois à 10h30 à Angers (pl. Leclerc), Cholet (pl. Travot) et Saumur et une à 17h à Segré (pl. du port). Cela n’a pas empêché, bien au contraire, des rassemblements massifs, dans une ambiance très combative. C’est que, dans beaucoup d’entreprises publiques mais aussi privées (Bull, Thomson, Valéo, Vaslin-Bucher, Thyssen, ASF...), les taux de grévistes étaient exceptionnels. Ainsi, il y a eu 61,4% de grévistes au CESAME, soit 423 agents sur 689 normalement présents ! De même au CHU, il y a eu plus de 15% de grévistes au lieu des 4 à 5% habituels. Dans l’éducation, les taux de grévistes étaient également très importants (dans un lycée comme Joachim du Bellay, il a atteint 80% !).

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Début de manifestation à Saumur

À Angers, 5000 numéros spéciaux de L’Anjou Rouge, bulletin du NPA49, ont été distribués aux manifestants, avec un très bon accueil, et tout le monde n’a pu être servi, loin s’en faut ! Outre les cortèges syndicaux, parmi lesquels le plus impressionnant fut celui de la CGT, les organisations politiques (PS, PCF, Verts, NPA, AL...) ou associatives (ATTAC...) étaient largement visibles. La banderole du collectif angevin de défense des retraites précédait ce cortège “politique”.

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Cortège du collectif angevin de défense des retraites

Pourquoi une telle mobilisation ? C’est que, à rebours de certains sondages aux questions manipulatrices, une majorité de salariés a compris que derrière les discours mensongers, tantôt catastrophistes, tantôt démagogiques, du gouvernement, se profilait de façon tout à fait injuste et injustifiée, une nouvelle et gravissime attaque contre les travailleurs. Et que derrière cette attaque, s’en profilaient encore d’autres, contre la protection sociale, contre les salaires... Ce n’est d’ailleurs pas un secret, il suffit de lire les textes de l’OCDE [3], de la Commission européenne [4] et du FMI [5]. Et qui doute encore, après trois ans de sarkozysme et après l’affaire Bettencourt, que le gouvernement n’est pas uniquement constitué d’hommes de main des grands capitalistes ? Et que c’est aux seuls salariés qu’ils veulent faire payer la crise du capitalisme ?

Un gouvernement impopulaire

Partout en Europe et dans le monde, les gouvernements tentent imposer l’austérité à la population au nom d’une dette publique qu’ils ont eux-mêmes accrue par leur politique de subventions et de cadeaux fiscaux aux banques et aux multinationales. En France, la contre-réforme des retraites représente à la fois le premier volet et le symbole de ces politiques d’austérité. Présentée au départ comme une évidence démographique, elle s’est heurtée à une opposition croissante dans l’opinion populaire ainsi qu’à des mobilisations qui, loin de faiblir, se sont amplifiées au cours du printemps. Face à cette résistance et aux « affaires » financières et judiciaires, ce gouvernement est de plus en plus impopulaire. Ces difficultés cumulées provoquent une crise au sein de la droite. A la fois pour tenter de reprendre la main et, aussi, parce que cela correspond au fond de sa politique impérialiste et discriminatoire, antisociale et liberticide, SarKozy et ses sbires ont accentué pendant tout l’été la communication et l’action bien réelle sur les terrains de la droite et de l’extrême droite sécuritaire et raciste.

La grève du 7 septembre !

Répondant aux exigences du Medef et des classes dirigeantes, le projet de loi sur les retraites est un projet injuste pour la majorité de la population. Loin de sauver notre système par répartition, la mise en pratique de cette loi allongerait la durée de cotisation, reculerait l’âge légal de la retraite à 62 ans et celui de la décote à 67 ans, baisserait le montant des retraites de tous les retraités, détériorerait encore plus la situation des femmes et ne permettrait jamais aux jeunes d’avoir une retraite décente. Cette contre-réforme est le premier acte d’une véritable purge sociale devant compenser les cadeaux fiscaux pour les riches. Le 7 septembre, les salariés du privé comme du public étaient une nouvelle fois appelés à faire grève et à manifester. Cette journée a été un véritable succès. Elle doit maintenant permettre l’unification de tous et toutes autour d’un seul et même objectif : le retrait pur et simple de cette réforme.

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Obtenir le retrait, c’est possible !

Le 7 septembre a été un succès mais, en tant que celui d’une journée isolée, il reste insuffisant pour faire reculer ce gouvernement. Il faut aller plus loin. Il faut le plus tôt possible un plan de mobilisation débouchant sur un mouvement d’ensemble, généralisé et prolongé de grève et de blocage de l’économie. C’est seulement ce niveau de mobilisation dans les entreprises, appuyé sur une mobilisation dans l’ensemble de la population (dans les quartiers, dans la jeunesse…) qui peut faire reculer le gouvernement (à cet égard, la crise actuelle de celui-ci et de la droite peut être un point d’appui). Il est possible de gagner comme cela a déjà été le cas en 1995 ou pour le Contrat Première Embauche.

C’est le moment ! Alors, on y va ! On continue ! Tous et toutes ensemble !

7 septembre 2010, par NPA 49

[1] Largement plus de deux millions de manifestants, dont plus de 200.000 à Paris. Dans l’Ouest, il y a eu environ 350.000 manifestants d’après Ouest-France : 50.000 à Nantes, 35 000 à Caen, 30.000 à Rennes, 20.000 à Lorient, St Nazaire et au Mans, 15 000 à Cherbourg et à La Roche sur Yon, 12.000 à Vannes et 11.000 à Brest, etc.

[2] Largement plus de deux millions de manifestants, dont plus de 200.000 à Paris. Dans l’Ouest, il y a eu environ 350.000 manifestants d’après Ouest-France : 50.000 à Nantes, 35 000 à Caen, 30.000 à Rennes, 20.000 à Lorient, St Nazaire et au Mans, 15 000 à Cherbourg et à La Roche sur Yon, 12.000 à Vannes et 11.000 à Brest, etc.

[3] Ainsi lit-on dans Points essentiels de Les Pensions dans les pays de l’OCDE 2009 : « “En France, assurer la viabilité financière des systèmes de retraite exigera une augmentation de l’âge effectif de départ à la retraite”, selon Martine Durand, directrice adjointe de la Direction de l’emploi, du Travail et des Affaires sociales à l’OCDE. (...) Les retraites publiques servies aux travailleurs entrant sur le marché du travail aujourd’hui seront sensiblement inférieures à celles de leurs parents et de leurs grands‐parents. A l’avenir, les compléments de retraite privée volontaire seront donc également nécessaires pour maintenir un niveau de vie décent pendant la retraite. »

[4] cf. “LIVRE VERT Vers des systèmes de retraite adéquats, viables et sûrs en Europe” de 2010

[5] cf. France : Consultations de 2010 au titre de l’article IV Conclusions de la mission du FMI et notamment « 8. La réforme des retraites et du système de santé doivent constituer la pierre angulaire de la stratégie budgétaire de moyen terme. En 2009 et 2010, les déficits des administrations de sécurité sociale ont contribué au déficit public pour près de 1,5 pour cent du PIB par an. Le gouvernement accorde donc à juste titre une attention particulière à une réforme des retraites visant à repousser l’âge effectif de départ à la retraite, des mesures concrètes devant être dévoilées sous peu. Il est important qu’une consultation publique ait lieu sur une telle réforme décisive ; il convient toutefois de résister aux pressions qui conduiraient à ne pas corriger les déséquilibres fondamentaux et à s’appuyer démesurément sur des mesures d’accroissement des recettes. L’augmentation rapide de la dette du système français de santé et d’autres composantes du système de protection sociale appelle la mise en place urgente de mesures audacieuses visant à rééquilibrer les comptes du système de sécurité sociale. »