La Commune de Paris : Analyse et Bilan

Partager

Il y a 140 ans, le 18 mars 1871, une insurrection populaire portait au pouvoir un gouvernement ouvrier, la Commune de Paris. Pour les uns, ce fut la dernière révolution du 19e siècle, avec son rituel de proclamations révolutionnaires à l’Hôtel-de-Ville de Paris, comme en 1830 et en 1848. Pour d’autres, ce fut la première tentative de révolution socialiste, sorte de préfiguration de la révolution russe d’octobre 1917.

Un sursaut patriotique

A l’origine, il y a la défaite française face à la Prusse : l’Empereur fait prisonnier des Prussiens le 2 septembre 1870, l’opposition parlementaire conservatrice (Thiers, Jules Favre) chercha prudemment à lui substituer une « commission exécutive » présidée par un militaire (le général orléaniste Trochu), mais c’est l’irruption des ouvriers parisiens le 4 à l’Assemblée qui permit d’abattre vraiment l’Empire. Par la suite, jusqu’au 18 mars, la principale préoccupation du nouvel exécutif, le gouvernement dit « de Défense nationale », fut davantage de lutter contre les révolutionnaires parisiens que contre les Prussiens, qui occupaient le tiers nord-est de la France. C’est cette passivité, et en particulier l’annonce de la capitulation du général Bazaine à Metz, qui entraîna une nouvelle tentative révolutionnaire, Blanqui [1] et ses partisans en profitant pour s’emparer brièvement le 31 octobre de l’Hôtel-de-Ville de Paris. Cet épisode, ainsi qu’une autre tentative le 22 janvier 1871, pourtant désavouée par Blanqui lui-même malgré les pressions de ses amis, fut le prétexte au déchaînement de la répression contre l’extrême-gauche socialiste et blanquiste. Blanqui lui-même se réfugia en province, où il fut d’ailleurs arrêté le 17 mars.

Le 28 janvier 1871 fut annoncée la capitulation de Paris. Bismarck donna alors huit jours au gouvernement français pour organiser l’élection d’une Assemblée nationale d’où sortit une majorité monarchiste. Celle-ci porta au pouvoir le royaliste Thiers, qui multiplia les actes hostiles aux Parisiens, notamment en installant la nouvelle assemblée à Versailles et en supprimant la solde des gardes nationaux, souvent la seule ressource pour les familles ouvrières. Puis le 18 mars, Thiers donna l’ordre d’enlever les canons de la Garde nationale parisienne, qui avaient été payés par une souscription des Parisiens pendant le siège de la capitale. Cette opération échoua grâce à la mobilisation spontanée de la population et de la Garde nationale, et Thiers et son gouvernement durent quitter Paris précipitamment pour se réfugier à Versailles.

Une révolution démocratique, ouvrière et populaire

Déjà à la fin de l’Empire, les mouvements républicains et dans une moindre mesure socialistes étaient majoritaires à Paris, contrairement à la province, où, notamment dans l’ouest, dominaient les idées conservatrices et la peur des « partageux », encouragées par le clergé, la bourgeoisie et ce qui restait de l’ancienne noblesse. Ce décalage, ainsi que l’absence d’un vrai parti ouvrier organisé dans le pays, avait poussé Marx dans l’été 1870 à déconseiller aux membres de l’Internationale de s’engager dans une insurrection.

Mais en fait, c’est la défaite, le siège de Paris, la famine, qui ont radicalisé la situation politique et poussé les éléments les plus radicaux des Parisiens sur le devant de la scène, sans qu’ils aient eu vraiment les moyens d’appliquer leurs idées jusqu’au bout. C’est pourtant le mérite de la Commune de Paris d’avoir tenté de le faire. Voici les principales mesures qu’elle adopta pendant les 72 jours de sa brève existence :
-  des mesures démocratiques : pour assurer le contrôle des élus par la population, l’élection au suffrage universel est assortie de la révocabilité des élus à tout instant par leurs mandants. De même, 34 ans avant la loi de 1905, l’Église et l’État furent séparés, et la commission de l’enseignement (Édouard Vaillant, Jean-Baptiste Clément et Jules Vallès) institua bien avant Jules Ferry l’école laïque, gratuite et obligatoire, et décida le développement de l’enseignement professionnel en prévoyant de l’étendre aux jeunes filles. Enfin l’État devait être « bon marché » : les salaires des membres et des fonctionnaires de la Commune furent limités.
-  des mesures d’urgence sociale (remise des loyers non versés depuis octobre 1870, réquisition des logements vacants en faveur des victimes des bombardements versaillais, réquisition des fabriques abandonnées par leurs patrons -dont on prévoyait l’indemnisation ultérieure- au profit d’associations ouvrières coopératives, création pour les chômeurs de bureaux de placement municipaux, ancêtres des Bourses du Travail), mais aussi quelques décisions ponctuelles en faveur des ouvriers (interdiction du travail de nuit des ouvriers boulangers, mais aussi des retenues sur salaire par le patron).

JPEG - 33.7 ko

Tout cela s’est effectué sans plan général, car la Commune n’était pas politiquement homogène : la majorité de ses membres étaient des républicains d’extrême-gauche, nostalgiques de la grande Révolution française et des Montagnards [2], au point qu’à l’approche des troupes versaillaises, ils firent voter le 1er mai, avec l’aide d’une partie des blanquistes, le transfert du pouvoir à la dictature d’un Comité de salut public, à l’image du comité dominé par Robespierre en 1793-1794. Ce vote était tellement contraire à l’esprit même de la Commune qu’il provoqua une crise, et, un moment la scission de la minorité. Celle-ci était composée des socialistes Internationaux (Eugène Varlin [3], Benoît Malon, Léo Fränkel [4], Gustave Lefrançais [5]), et de quelques blanquistes comme Édouard Vaillant [6], qui, en exil à Londres après l’échec de la Commune, évolua vers le marxisme au contact de Marx lui-même.

Dernière révolution du 19e siècle ou première révolution socialiste moderne ?

La Commune de Paris fut incontestablement une révolution ouvrière : elle a été faite par des ouvriers et des employés, et, pour reprendre la formule de Karl Marx [7], « la majorité de ses membres étaient naturellement des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière ». Rien d’étonnant donc à ce que ses principales mesures aient été favorables à cette dernière. On n’a évidemment pas de statistiques sur les 20 à 30 000 communards massacrés pendant la Semaine sanglante, mais l’historien Jacques Rougerie [8], qui a utilisé les listes des 36309 Parisiens arrêtés et jugés par les Versaillais, décrit ainsi le profil type du communard : un homme de 20 à 40 ans (les Versaillais ont quand même arrêté 819 femmes et 538 enfants), plutôt célibataire, « demi-illettré » (un tiers seulement « sait lire et écrire » selon les enquêteurs), salarié (ouvrier, employé, domestique), d’origine provinciale (beaucoup de provinciaux au chômage avaient trouvé du travail à Paris grâce aux grands travaux haussmanniens) et « sans antécédent judiciaire ».

La Commune fut aussi internationaliste : c’est un ouvrier hongrois, Léo Fränkel, qui fut son Délégué au Travail et à ce titre l’auteur des principaux décrets sociaux. Deux de ses généraux étaient des révolutionnaires polonais : Dombrowsky, ancien officier de l’armée du tsar, qui mourut le 23 mai sur une barricade, et Wroblewsky, qui put se réfugier à Londres où il rejoignit l’Internationale, qui soutenait la cause de l’indépendance de la Pologne. Elle adopta le drapeau rouge, que Lamartine avait fait écarter en 1848, et confirma l’élection d’étrangers en son sein car « le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ».

JPEG - 35.6 ko

Face à une Église catholique nettement favorable aux régimes monarchiques, elle fut profondément anticléricale (les prêtres furent chassés des écoles primaires, des églises furent fermées et transformées en clubs comme sous la Révolution française, la foule fit exécuter une centaine de prêtres dans l’affolement de la Semaine sanglante et malgré l’opposition de dirigeants comme Varlin). Elle fut aussi antimilitariste : un décret du 30 mars supprima la conscription et l’armée permanente et intégra tous les citoyens valides dans la Garde nationale, seule force armée. Et pour montrer son horreur de la guerre et de l’impérialisme, elle fit abattre la colonne Vendôme (« colossal symbole de la gloire guerrière » selon Marx) qui avait été érigée par Napoléon en 1809. Les Versaillais voulurent se venger en faisant payer le prix de sa reconstruction au peintre Gustave Courbet, membre de la Commune et ami de Proudhon [9], mais il s’exila en Suisse où il mourut en 1877.

La Commune ne fut pas féministe, car ni les proudhoniens ni les républicains radicaux ne l’étaient : les femmes n’eurent donc pas le droit de vote pour l’élection du 26 mars, bien qu’une grande figure comme Louise Michel [10] ait pu combattre en uniforme de garde national. Elle chercha cependant à développer l’enseignement professionnel féminin et aligna les salaires des institutrices sur ceux de leurs collègues masculins.

Elle eut donc de nombreuses insuffisances, liées entre autres à l’absence d’un parti prolétarien nombreux et structuré, ou, pour reprendre l’expression de Trotsky, « d’un puissant centre directeur révolutionnaire ». Elle donna souvent l’impression d’une grande confusion, aussi bien sur le plan politique que militaire. Elle fit de graves erreurs : en particulier, elle attendit que son ennemi juré, Thiers, prenne l’initiative de l’attaquer, alors que selon Marx, elle aurait dû organiser dès son avènement une marche sur Versailles. Elle donna ainsi à Thiers le temps de négocier avec Bismarck la libération de plusieurs dizaines de milliers de soldats qui avaient été faits prisonnier à Sedan et à Metz, ce qui assura aux Versaillais une énorme supériorité numérique (seuls 20 000 gardes nationaux fédérés volontaires combattirent aux limites extérieures de Paris face à 130 000 soldats de ligne). Sur le plan financier, enfin, elle n’osa pas toucher à la Banque de France, qui lui octroya à grand-peine les moyens de payer la solde des gardes nationaux, mais qui versa des sommes six fois plus importantes au gouvernement de Versailles. Elle fut finalement victime de son isolement, après l’échec des Communes de province.

Cela dit, elle entraîna un reclassement complet du mouvement socialiste français, notamment par le déclin de l’influence des proudhoniens, qui prétendaient se cantonner à l’action gréviste et refusaient toute forme d’action politique, et par l’évolution vers le marxisme d’une partie des blanquistes, qui, tels Édouard Vaillant, se convertirent à l’idée de la révolution socialiste et à la compréhension du caractère international de la lutte des classes. Elle permit aussi à Marx d’affiner sa conception de la nécessaire destruction de l’État bourgeois, et d’énoncer sa théorie de la dictature du prolétariat, reprise plus tard par Lénine [11], comme le pouvoir de la majorité du peuple sur la minorité exploiteuse, avec (comme dans les soviets de 1917) le maximum de démocratie directe et de contrôle sur les fonctionnaires et les élus, c’est-à-dire un État qui commence dès sa mise en place à dépérir comme instrument de domination de classe. En ce sens, comme le montre l’exemple récent des révolutions tunisienne et égyptienne, elle annonce les révolutions sociales modernes, qui voient l’extension de l’aspiration à la démocratie politique, mais aussi économique et sociale, dans un monde composé désormais majoritairement de salariés et non plus de petits producteurs.


QUELQUES REPÈRES CHRONOLOGIQUES SUR L’HISTOIRE DE LA FRANCE AU XIXe SIÈCLE

-  1815 : Waterloo, chute de Napoléon Ier et du Premier Empire.
-  1815-1830 : Restauration de la Royauté, avec Louis XVIII puis Charles X.
-  1830 (27-28-29 juillet) : les « Trois Glorieuses » (révolution à Paris), chute de Charles X, arrivée au pouvoir de Louis-Philippe, qui fait des promesses de réformes libérales, mais ne les tient pas.
-  1848 (février) : Révolution à Paris, départ de Louis-Philippe, proclamation de la IIe république ; (juin) répression sanglante des manifestations ouvrières par l’armée ; (décembre) élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la Présidence de la République (suffrage universel masculin).
-  1851 (2 décembre) : coup d’État de Louis-Napoléon, qui rétablit l’Empire l’année suivante en régnant sous le nom de Napoléon III. Répression des républicains (Victor Hugo en exil).
-  1870 (4 septembre) : proclamation de la IIIe République à l’Hôtel-de-Ville de Paris (Napoléon III venait d’être fait prisonnier à Sedan par les Prussiens, à qui il avait déclaré la guerre pour redorer son blason) ; (6 septembre) à Paris, extension de la Garde nationale (250 000 hommes, 250 bataillons dont les officiers subalternes sont élus, c’est le peuple en armes) ; (19 septembre) début du siège de Paris par l’armée allemande.


CHRONOLOGIE DE LA COMMUNE DE PARIS (18 mars-28 mai 1871)

-  18 janvier : proclamation de l’Empire allemand dans la Galerie des Glaces à Versailles.
-  8 février : élections législatives, gagnées par les monarchistes (légitimistes, orléanistes et bonapartistes), qui conservent cependant le cadre républicain car c’est « celui qui les divise le moins » (Thiers).
-  17 février : Adolphe Thiers, monarchiste orléaniste, élu « chef du pouvoir exécutif » par l’Assemblée nationale réunie à Bordeaux.
-  26 février : préliminaires de paix signés à Versailles entre Thiers et le Chancelier allemand Bismarck.
-  10 mars : l’Assemblée nationale choisit de s’installer à Versailles, symbole de la Royauté, et non à Paris. La solde des gardes nationaux est supprimée.
-  15 mars : les délégués des bataillons républicains élisent un « Comité central de la Garde nationale » qui réclame l’élection et la révocabilité de tous ses chefs militaires (la plupart des officiers supérieurs sont monarchistes).
-  18 mars : échec de la tentative de Thiers de faire récupérer les canons de la Garde nationale par l’armée sur la Butte Montmartre. Exécution des généraux Lecomte et Clément Thomas (un des fusilleurs d’ouvriers de juin 1848). Le gouvernement de Thiers se réfugie à Versailles.
-  22 au 28 mars : Communes à Lyon, Marseille, Narbonne, Toulouse, Saint-Étienne, Le Creusot.
-  26 mars : élection de la Commune de Paris, remportée par les partisans du Comité central de la Garde nationale et du Comité central des vingt arrondissements.
-  30 mars : décret sur les loyers.
-  2 avril : décret sur la séparation de l’Église et de l’État.
-  17 avril : décret sur les échéances des effets de commerce, qui seront payables par termes en trois ans et sans intérêt.
-  28 avril : interdiction du travail de nuit dans les boulangeries. Formation d’une commission chargée d’organiser l’enseignement laïque, primaire et professionnel.
-  1er mai : élection d’un Comité de salut public qui provoque la division des membres de la commune en une majorité (républicains radicaux, « jacobins ») et une minorité (socialistes internationalistes, quelques blanquistes).
-  21 mai : entrée des Versaillais à Paris. Début de la « Semaine sanglante ».
-  28 mai : dernières barricades ; exécutions massives des Communards.

18 mars 2011

[1] Auguste Blanqui (1805-1881), révolutionnaire républicain surnommé « l’Enfermé », passa 36 ans en prison du fait de son activité politique. Partisan de réformes sociales, il ne rejoignit pas la 1ère Internationale malgré les efforts de Marx, qui voyait en lui « la tête et le cœur du parti prolétaire en France ». Il avait formé un parti conspiratif très discipliné orienté vers des coups de force dont la plupart échouèrent.

[2] Charles Delescluze, qui s’immola sur une barricade à la fin de la Semaine sanglante, Félix Pyat.

[3] Eugène Varlin (1839-1871), ouvrier relieur d’origine paysanne, était militant de l’AIT (la première Internationale) dont il participa au premier congrès à Genève en 1866. Collectiviste, autodidacte (il apprit le latin), membre du Comité central de la Garde nationale puis de la Commune, il fut fusillé le 28 mai 1871.

[4] Léo Fränkel (1844-1896), né dans la banlieue de Budapest, converti au socialisme en Allemagne, adhéra à l’Internationale et s’installa à Lyon en 1867, puis à Paris pour parfaire son apprentissage d’horloger-mécanicien. Selon lui, « La Révolution du 18 mars a été faite exclusivement par la classe ouvrière. Si nous ne faisons rien pour cette classe, nous qui avons pour principe l’égalité sociale, je ne vois pas la raison d’être de la Commune. »

[5] Gustave Lefrançois dit Lefrançais (1826-1901). Il est né à Angers le 30 janvier 1826. Sorti de l’École normale d’Instituteurs de Versailles en 1844, il eut du mal à trouver du travail en raison de ses opinions révolutionnaires. En 1846, il dut quitter un poste d’instituteur près de Dourdan dans la région parisienne en raison de l’hostilité du curé et de quelques notables locaux. En 1848, il prit part à la révolution parisienne qui établit la IIe République, mais dès le 12 juin, il fut condamné à trois mois de prison et deux années de surveillance pour détention d’armes de guerre. En 1849, il adhéra à l’Association des instituteurs et institutrices socialistes, ce qui lui valut en 1851 l’interdiction pure et simple d’enseigner. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il se réfugia à Londres. Rentré en France en 1853, il adhéra à la franc-maçonnerie puis s’en retira. Dans ses discours, il prônait la propriété collective, la suppression de l’héritage, dénonçait le mariage et préconisait l’union libre. Après la chute de l’Empire, il fit partie du Comité central des vingt arrondissements, qui réclamait au gouvernement des mesures d’urgence pour renforcer la défense de Paris, encerclé alors par les Prussiens. Le 31 octobre 1870, il participa à la tentative avortée de l’extrême-gauche républicaine et socialiste d’établir à l’Hôtel-de-Ville de Paris un Comité de Salut Public (réminiscence de celui des Montagnards de 1793), ce qui lui valut à nouveau 4 mois de prison, mais il fut élu maire-adjoint du XXe arrondissement dès le 7 novembre et fut finalement acquitté par le Conseil de Guerre le 24 février suivant. Présenté par l’Internationale aux élections législatives du 8 février 1871 (gagnées par les monarchistes de différentes obédiences, qui étaient majoritaires en province), il fut battu. En revanche, il fut élu le 26 mars à la Commune de Paris dont il fut le premier président. Membre de la minorité socialiste de la Commune, il combattit sur les barricades pendant la Semaine sanglante (21-28 mai) et réussit à s’enfuir. Un Conseil de Guerre le condamna en 1872 à la peine de mort par contumace. Réfugié à Genève, il y rejoignit la section de l’Internationale et opta pour la branche « anti-autoritaire » favorable à Bakounine contre Marx. Grâce à l’amnistie de 1880, il put rentrer en France. Dans ses tournées de meetings, il dénonçait « la duperie du suffrage universel » et prônait la révocabilité des élus, un des grands principes de la Commune. Décédé le 16 mai 1901, il fut enterré au Père-Lachaise.
-  D’après la notice du Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier Français, publié sous la direction de Jean Maitron aux Éditions ouvrières.
-  Sur ce militant, voir aussi l’article Non à la rue Thiers ! Vive la rue Lefrançois !

[6] Édouard Vaillant (1840-1915), ingénieur, quasi-docteur en médecine, est parfois considéré comme le véritable introducteur du marxisme en France. Cela ne l’empêcha pas, malheureusement, de sombrer dans l’Union sacrée en 1914, et, député, de voter les crédits de guerre.

[7] In La guerre civile en France, 1871, Éditions sociales, Paris, 1952, page 48.

[8] In Paris libre 1871, Éditions du Seuil, Paris, 1971, pages 257 et suivantes

[9] Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), fils d’artisan, penseur anarchiste (« la propriété, c’est le vol »), hostile à l’État, mais aussi à la propriété collective et à l’action révolutionnaire, favorable à une société composée de petits producteurs, d’artisans associés dans les « mutuelles ». Selon Marx, c’était « un petit-bourgeois ballotté constamment entre le Capital et le Travail ».

[10] Louise Michel (1830-1905), institutrice privée (pour ne pas avoir à prêter serment à l’Empire), militante féministe et anarchiste, a participé aux combats de la Commune de Paris. Déportée en Nouvelle-Calédonie de 1873 à 1880, elle a soutenu la grande révolte kanak de 1878, contrairement à ses camarades de déportation.

[11] Dans L’Etat et la Révolution (1917).