Mali / Françafrique : Retrait des troupes françaises !

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A l’occasion de la venue en France d’Issa Ndiaye, ex-ministre de l’Éducation du président malien Amadou Toumani Touré (ATT) (renversé par le coup d’État militaire du 22 mars 2012) et professeur de philosophie, et de la sortie d’un ouvrage collectif intitulé "La France en guerre au Mali, enjeux et zone d’ombres" (Édition Tribord, 249 pages), l’association Survie qui dénonce les méfaits de la Françafrique organisait une soirée de rencontre et de débat vendredi 29 novembre au centre Jacques Tati à Angers. Elle a rassemblé une soixantaine de participants.

Cette soirée était l’occasion de rappeler que l’intervention française au Mali, qui perdure encore aujourd’hui, ne doit rien au hasard, n’est pas qu’une “gentille” intervention militaire contre de méchants “intégristes”, mais s’inscrit, au contraire, dans la triste continuité de ce système que l’on appelle "Françafrique". Système qui a conduit en grande partie à la situation catastrophique qui est celle du Mali [1], mais aussi de la Centrafrique...

Pendant la période des indépendances, la France a mis en place des moyens de contrôle économiques, politiques et militaires dans ses anciennes colonies, afin de protéger, non les peuples, mais bien ses propres intérêts économiques, issus du pillage des ressources africaines, notamment contenues dans son riche sous-sol (uranium, or, etc). C’est ainsi que des accords ont été passés entre l’État français, par l’intermédiaire d’entreprises comme Elf, Total, Bouygues, Areva ou encore Bolloré, et les plus grands dictateurs du continent africain, Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, Idriss Deby au Tchad (aujourd’hui allié à l’armée française dans l’intervention au Mali), Mouammar Kadhafi en Lybie etc, afin de permettre ce pillage organisé.

Depuis le général de Gaulle jusqu’à aujourd’hui, ce système, sous couvert d’être une aide au "développement" (comprendre "pillage des ressources à des fins économiques"), continue d’affamer les populations locales grâce à la bienveillance des élites locales corrompues, d’être à l’origine des conflits pour justifier une présence militaire (comme au Rwanda avec le massacre des Tutsis en 1994)... Le dernier exemple en date de l’ingérence française dans les affaires nationales de ses anciennes colonies, c’est l’organisation, à l’Elysée, d’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique qui aura lieu les 6-7 décembre 2013 [2]. Ne serait-ce pas plutôt aux Africains eux-mêmes de se préoccuper de ces questions ?

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Une soixantaine de personnes ont participé à cette soirée, animée par l’association Survie à l’occasion de la venue en France d’Issa Ndiaye

Ce qui est ressorti de la soirée organisée par Survie, riches en échanges, c’est que c’est bien aux Africains eux-mêmes de prendre en main leur avenir, qu’il ne faut pas attendre des anciens pays colonisateurs qu’on leur donne la paix, la démocratie, la liberté, la justice sociale... et que notre solidarité est indispensable dans cette lutte.

Si les noms de Lumumba, Sankara et autres qui ont tenté de rendre à l’Afrique ce qui lui appartient ont été cités au cours de cette soirée, Issa Ndiaye a rappelé que les Africains se devaient de recréer eux-mêmes leur propre grille d’analyses théoriques, dans le but de changer le système. Sans cela, ils retomberaient dans les travers dans lesquels sont tombés certains de leurs prédécesseurs, comme ceux cités plus hauts. Tout reste donc à faire aux Africains pour leur propre émancipation.

Contre l’impérialisme français !

Troupes françaises hors du Mali, hors d’Afrique et ailleurs !

Pour se renseigner sur l’actualité de la Françafrique, n’hésitez pas à consulter le site de Survie et celui du NPA.

Une brochure contre l’intervention militaire au Mali a également été publiée par le NPA. Vous pouvez vous la procurer auprès des militants angevins, ou la commander en écrivant à diffusion.presse@npa2009.org.

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Articles récents parus sur le site du NPA :
-  Mali : grandes et petites manœuvres, publié dans L’Anticapitaliste-217 (14/11/2013)
-  Plus que jamais, troupes françaises hors du Mali !, publié dans L’Anticapitaliste-216 (07/11/2013)
-  Mali : oui la guerre continue !, publié dans L’Anticapitaliste-215 (31/10/2013)

30 novembre 2013, par NPA 49

[1] Ce même 29 novembre, la rébellion touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a annoncé qu’elle reprenait la guerre contre l’armée malienne après les « exactions » (un mort et cinq blessés civils) commises selon elle par l’armée à l’aéroport de Kidal. Triste bilan pour la “pacification” entreprise par l’État français...

[2] Une pétition contre la tenue de ce sommet et la venue de dictateurs à l’Elysée a été mise en ligne par Survie. Pour la signer : https://secure.avaaz.org/fr/petitio...