Ce sont 1800 personnes qui ont défilé en matinée, le 18 mars, à l’appel de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires (1500 à Angers, 160 à Cholet, 120 à Saumur). En dépit du caractère flou de l’appel intersyndical, c’était bien le “pacte de responsabilité” et les politiques d’austérité qui était dans le viseur de la plupart des manifestants. La mobilisation était certes inégale. À Angers par exemple, elle était forte du côté de FO dont le cortège de plus de 500 personnes était renforcé les personnels des cliniques privées d’Angers en lutte ; moyenne du côté de la CGT (600) et de Solidaires (150) ; faible pour la FSU (150) ; les organisations politiques de la gauche non gouvernementale étaient les seules visibles. Mais, compte tenu de l’atonie et l’abattement du mouvement social ces derniers temps, ce fut plutôt une bonne surprise et un encouragement pour une mobilisation de gauche clairement anti “pacte de responsabilité” à Paris le samedi 12 avril.
Hollande, Ayrault et tous les ministres le répètent depuis des semaines : le “pacte de responsabilité” est au cœur de leur politique, au cœur d’un quinquennat durant lequel un gouvernement qui se dit de gauche applique sans honte les mesures voulues, dictées par le patronat.
Tout pour le patronat
Le Pacte de responsabilité se résume à deux mesures : 30 milliards de nouveaux cadeaux aux entreprises et 50 milliards de réduction des dépenses publiques.
Les 30 milliards de nouvelles réductions des cotisations sociales constituent une offensive sans précédent contre la protection sociale avec la suppression envisagée de la plus grande part du financement de la Sécurité sociale. Le MEDEF, lui, tient ses engagements : aucune contrepartie en matière d’emploi ni en nombre ni en garantie d’embauches en CDI.
50 milliards d’économies sur les dépenses publiques, c’est des suppressions de postes dans tous les services de la fonction publique, la réduction des moyens pour les écoles, les hôpitaux, les collectivités locales, les associations, autant de mesures qui pénalisent les plus défavorisées.
Communauté ou lutte de classes ?
Dommage que, dans ces moments-là, le secrétaire général de la CGT ait cru bon de déclarer : « l’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés… et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté ».
Une posture qui rejoint celle d’un Montebourg ou de la direction de la CFDT. Le dialogue social n’a rien obtenu et n’a d’autre conséquence que la confusion, l’attentisme. Les signataires, CFDT, CFE-CGC et CFTC n’ont même pas obtenu des miettes malgré leur obstination à négocier.
C’est dans la rue que ça se passera
La mobilisation du 18 mars, à l’appel de la CGT, de la FSU de FO et de Solidaires nous a permis d’exprimer largement le refus de la politique Hollande-Ayrault. Mais nous savons que depuis des mois le gouvernement est plus sensible aux démonstrations de la droite et des patrons qu’à celles des salariéEs, jeunes, femmes ou chômeurs. Il nous faut donc poursuivre, étendre, radicaliser la mobilisation. Par entreprise, par branche, par région, il faut construire le rapport de forces, multiplier débrayages, grèves pour s’opposer à toutes les conséquences de la politique gouvernementale.
Construire l’unité dans la lutte. Préparer le blocage de l’économie. Le 18 mars ne doit donc pas rester sans lendemain. C’est le sens de l’appel à la journée de colère de gauche qu’a proposé le NPA pour le samedi 12 avril. L’unité peut être large, au-delà des signatures de personnalités, d’organisations syndicales, politiques, associations. Dans les entreprises, dans les quartiers, dans les villes, il faut dès maintenant commencer à construire partout un front de refus du Pacte de responsabilité, de la régression et de la répression sociales, de toute la politique, gouvernementale.
À Angers, un tract NPA-PG-Ensemble “Résister, Construire à Gauche” contre le pacte et appelant à la “révolte de gauche” du 12 avril a été distribué dans la manifestation du 18 mars. Une première réunion unitaire s’est également tenue avec succès dans la foulée de la manifestation en vue d’organiser la montée des militants à Paris ce jour-là. Nul doute que la campagne municipales de la liste “Résister, Construire à Gauche” a, à notre modeste échelle, enclenché une dynamique. Elle doit maintenant être développée sur le terrain de la rue et du rapport de forces.
Que le retour du printemps soit aussi celui de la lutte !
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.