De Thyssen à Altia : salarié-e-s angevins mis à la rue au nom du profit

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Les salarié-e-s de l’agglomération angevine sont frappés de plein fouet par les politiques austéritaires de soi-disant “compétitivité” et de maximisation des taux de profit. Les industries les plus marquantes du territoire ferment ou réduisent leur voilure les unes après les autres. Soit parce qu’elles sont les filiales d’une multinationale qui cherche à maximiser ses profits, soit soit parce qu’elles sous-traitent ces multinationales. Ce n’est donc pas un hasard si le nouveau patron du MEDEF angevin est... un assureur ! Contre le caractère ouvertement parasitaire du capitalisme, la seule solution reste la coordination des luttes et la mobilisation pour imposer un rapport de forces directement politique.

Le journal Angers-Mag d’octobre 2014 relève que l’activité du tribunal de commerce ne cesse d’augmenter : sur neuf mois au 30 septembre, 460 procédures (427 en 2013, 381 en 2012), 328 liquidations (289 en 2013) avec 1639 emplois en jeu (1493 en 2012). En sus du commerce, les secteurs productifs sont lourdement touchés : industrie électromécanique, sous-traitance automobile, horticulture, bâtiment, etc. Selon l’INSEE, le Maine-et-Loire a perdu à lui seul la moitié (11500) des emplois industriels perdus dans les Pays-de-la-Loire depuis 20 ans. Selon l’URSSAF, il avait perdu 2200 emplois en un an au 1er trimestre 2014. Or, la liste des annonces de licenciements ou d’emplois mis en sursis s’allonge encore :
-  ThyssenKrupp : 258 licenciements programmés parmi les 442 salarié-e-s au nom de la recherche du profit maximum ;
-  SVA / Saint Gobain : 36 emplois sur 65 menacés à Trélazé à la Société Verrière de l’Atlantique dans le cadre d’un « Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) » du 9 septembre ;
-  Altia : 106 emplois menacés à Ecouflant après que Valéo a cessé ses commandes à l’entreprise, déjà fragilisée par la liquidation judiciaire de sa division “Plastic et métal” le 1er août. Le tribunal de commerce doit trancher le 22 octobre ;
-  Guérif : 78 emplois du bâtiment menacés à Ste-Gemmes-sur-Loire ;
-  ATM : 170 emplois en sursis à Longué dans cette entreprise d’aliments pour animaux ;
-  Horticulture : 205 postes menacés dans des entreprises placées sous redressement judiciaire (Chauvin à Montjean, André Briant à St-Barthélémy, Levavasseur à Brain-sur-l’Authion) ou en procédure de sauvegarde (Gaignard aux Ponts-de-Cé). À cela, il faut ajouter le gouffre financier de Terra Botanica (40 emplois permanents et 60 saisonniers), le bio-parc mégalomanique promu par l’ancien président du Conseil général (CG) et actuel maire d’Angers, auquel le CG vient d’allouer 1,5M€ supplémentaires...

Il est difficile de ne pas lier ces suppressions d’emplois aux politiques capitalistes de maximisation des profits, de délocalisation, de “compétitivité”, et aux politiques d’austérité menées par les États. Celles-ci, en particulier, entretiennent et renforcent la récession économique. Mais, en dépit de qu’ils prétendent éhontément, les grands capitalistes et leurs hommes de main ne se soucient guère des chômeurs (+6,3% en un an en Anjou en catégorie A, +12,5% pour les “longues durées”) sinon pour les risques sociaux et politiques qu’ils peuvent induire à terme. Leur but est avant tout, en créant une “armée industrielle de réserve” (une masse de chômeurs), de provoquer la baisse des salaires directs et indirects (sécu, allocations, retraites), l’allongement du temps de travail et la casse du droit du travail. Ils comptent sur cela pour maximiser leurs profits, les mettre au même niveau que leurs concurrents (ce qu’ils nomment “compétitivité”), quitte à s’appuyer davantage sur les martingales financières que sur l’exploitation d’un appareil productif. Par ailleurs et bien entendu, ils se soucient comme d’une guigne des conséquences dramatiques pour l’environnement du mode de production qu’ils imposent à l’humanité tout entière (notamment à cause des transports incessants et globalement irrationnels des marchandises à travers le monde et des travailleurs entre domicile et lieu de travail qui épuisent les ressources d’énergie fossile de la planète et augmentent le taux de C02 dans l’atmosphère et les océans).

Face aux décisions égoïstes des conseils d’administration des grands groupes et à celles des gouvernements à leurs ordres (comme celui de MM. Hollande et Valls !), il reste possible de résister. Mais, si la résistance naît d’abord au niveau local, elle ne peut être durable que si elle s’appuie sur les mobilisations des autres salarié-e-s et est relayée par la population. C’est par la coordination avec tous les salarié-e-s du 49, du 303, du territoire administré par l’État français, voire de toute l’Europe et du monde que les travailleurs pourront faire barrage aux agressions dont ils sont victimes. Les organisations syndicales (et politiques vraiment de gauche !) ont donc une lourde responsabilité. Rien que dans le Maine-et-Loire, où le chômage et la précarité ont déjà pris un tour dramatique, [1] il devrait être possible de faire converger les luttes pour peser politiquement sur l’État et ses représentants locaux. C’est en tout cas, très clairement, une nécessité.

INTERDICTION DES LICENCIEMENTS !

8 octobre 2014, par NPA 49