Communiqué NPA49 après la tentative d’intimidation fasciste contre Philippe Poutou

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Dans un communiqué de presse, le NPA 49 dénonce la tentative d’intimidation d’un groupuscule fasciste contre la tenue d’une réunion publique avec Philippe Poutou, salle Daviers à Angers, mercredi 4 novembre. Pour le NPA 49, cette agression révèle une fois de plus le vrai visage de l’extrême droite, au-delà de ses discours xénophobes : s’attaquer au mouvement social et au monde du travail.

Communiqué du NPA49

Face au danger de l’extrême droite, construire le mouvement social

Mercredi 4 novembre à Angers, Philippe Poutou a animé une réunion publique qui a permis un débat sur la situation politique et les perspectives de construction d’un mouvement social face aux attaques incessantes du gouvernement et du MEDEF contre les salarié-e-s et face au saccage de la planète par les entreprises capitalistes.

Si le débat s’est déroulé de façon fraternelle entre militants, sympathisants de gauche, écologistes et libertaires, il fut malheureusement précédé par une tentative d’intimidation d’une petite vingtaine d’enragés se réclamant du RED, groupuscule étudiant d’extrême droite. Leurs vociférations, « Poutou au Goulag », « Poutou, Angers n’est pas à toi » et « La France aux Français », leurs saluts fascistes, leurs fumigènes, leurs visages masqués et leur présence musclée avaient visiblement pour but d’empêcher la tenue de la réunion. À cet égard, ils ont échoué. Après que les participants à la réunion les ont calmement fait reculer, ils ont dû décamper peu avant l’arrivée de la police. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’une inadmissible atteinte à la liberté d’expression.

Pour le NPA 49, cette agression révèle une fois de plus le vrai visage de l’extrême droite. Celle-ci fonde son audience sur un discours xénophobe et le ciblage de boucs émissaires. Mais sa véritable fonction est de s’attaquer aux organisations démocratiques et au monde du travail. Face à ce danger mortel, la meilleure réponse est de construire un mouvement social qui offre une véritable perspective de changement de la société et de solidarité internationaliste. C’est ce à quoi continuera de s’attacher inlassablement le NPA.

Angers, le 4 novembre 2015

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Post scriptum 1 : deux photos antagoniques

Ridicule, certes, mais révélateur de leur projet de société, le principal slogan des fascistes [1] était inscrit sur une banderole [2].

Néanmoins, leur tentative d’empêcher la tenue du meeting et de décourager la venue de participant-e-s a rapidement tourné court. La réunion a pu ensuite se tenir sereinement. Une cinquantaine de personnes en tout y ont assisté.

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Post scriptum 2 : Communiqué du RAAF

Le mercredi 4 novembre se tenait à Angers un meeting du NPA avec la présence de Philippe Poutou. Peu avant le début du meeting entre 15 et 20 fachos ont décidé de venir pourrir l’ambiance. Armés de fumigènes, masqués pour certains, et brandissant une banderole « Pouton au Goulag » (seraient-ils, en plus d’être fascistes, staliniens pour apprécier autant le Goulag ?) ils se sont rapidement approchés de la salle où le meeting se tenait et ont vociféré des slogans racistes et fascistes. Parmi ses slogans on peut noter le classique xénophobe « Bleu, blanc, rouge, la France aux Français », mais aussi des choses plus originales comme « Poutou casse-toi, Angers n’est pas toi » ou « Poutou au goulag ! ». Mais ce qui doit le plus attirer notre attention doit sans doute être le fait que quand les militant-e-s présent-e-s pour le meeting ont entonné l’Internationale, les fascistes ont répondu par les Lansquenets. Dans cette chanson, qui est aujourd’hui un hymne partagé par un grande partie de l’extrême-droite nationaliste, on peut entendre : « Que crèvent les marxistes, les juifs capitalistes ». Et c’est bien cela que vociféraient devant la salle Daviers les jeunes fascistes le mercredi 4 novembre montrant leur vrai visage antisémite.

Un autre fait a attiré l’attention des militant-e-s antifascistes présent-e-s sur place : la signature de la banderole. En effet celle-ci était siglée RED pour “Rassemblement des Étudiants de Droite”. Ce mouvement, bien connu des militant-e-s angevin-e-s depuis quelques années, semblait néanmoins avoir disparu. Est-ce qu’on doit s’attendre à une réactivation de ce pseudo-syndicat étudiant ? Rien n’est moins sûr. Parmi les fachos présents, aucune tête connue du RED qui, rappelons-le, était davantage proche du FNJ (mené entre autres par Arthur de Vitton et Jean Eudes Gannat, tous les deux membres du FN 49) alors que mercredi soir, ce sont des têtes connues de Génération Identitaire qui menaient la danse, ainsi que des vendeurs de l’Action Française devant certaines églises angevines. Alors ont-ils la volonté de relancer le RED ou bien se servent-t-ils habilement de cette structure comme cache-sexe pour ne pas mettre en avant les Identitaires dans ce type d’action ? L’avenir nous le dira très rapidement.

Après quelques minutes de bousculade les fiers militants nationalistes ont dû amorcer un repli stratégique dès lors qu’ils ont aperçu une voiture de police. Courage, fuyons !

Le mouvement social angevin doit tirer un certains nombre d’enseignements de cette action. Tout d’abord les fachos sont désormais prêts à attaquer n’importe quel événement public et nous devons prendre nos responsabilités afin d’en assurer la sécurité. D’autre part le mouvement nationaliste angevin recrute aujourd’hui des militants extrêmement jeunes. La plupart des participants ne devaient pas dépasser les 18 ans, loin de là. De là à penser que dans des lycées de la ville (privés cela va de soi) des encadrants font du prosélytisme en direction des élèves, il n’y a qu’un pas… Finalement, nous devons rapidement nous organiser pour leur opposer un mouvement antifasciste déterminé à ne pas leur laisser la rue.

Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos !

Réseau angevin antifasciste (RAAF)

5 novembre 2015, par NPA 49

[1] Fascistes en herbe, parfois, car les plus jeunes -des mineurs- n’avaient pas caché leurs visages ; les plus vieux qui les manipulaient avaient pris soin de se dissimuler derrière un foulard. Aucune femme n’était présente parmi eux.

[2] Sur cette banderole, on relève à la fois la croix celtique des néonazis de tout poil et la fleur de lys chère à l’Action française