Non à l’interdiction des manifestations sur la COP21 !

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Communiqué de presse du 26 novembre 2015

Interdiction des manifestations autour de la COP21 le week-end prochain : Un abus de pouvoir !

Comme on pouvait s’y attendre après les allocutions guerrières de F. Hollande et M. Valls et la décision d’instaurer un état d’urgence pour trois mois supplémentaires, toutes les manifestations seront interdites du 28 au 30 novembre sur tout le territoire, y compris à Angers (cf. arrêté préfectoral BCAB 2015-467 du 26 novembre).

Dans ce régime d’exception, plus aucune contestation de la mascarade organisée pour l’hypocrite conférence COP 21 n’est admise, plus aucune revendication ne doit être visible dans les rues... Toutes les actions préparées par les associations et les syndicats depuis des mois sont interdites.

Le NPA et le NPA 49 dénoncent vivement cet état d’urgence qui, au nom de la sécurité, interdit consciencieusement les manifestations associatives syndicales ou politiques mais, au mépris de cette même sécurité, maintient les marchés de Noël et les évènements commerciaux. Le NPA dénonce en particulier la répression aveugle qui, au lieu de frapper les terroristes, frappe déjà des manifestant.e.s parisiens solidaires des migrant.e.s et réfugié.e.s au nom de l’antidémocratique article 13 [1] de l’antidémocratique loi n° 2015-1501 sur l’état d’urgence votée par un parlement pourtant censé incarner la démocratie. [2]

Comme tous les habitants de ce pays, nous sommes terriblement choqué.e.s par les attentats qui ont fait 130 mort.e.s de dix-sept nationalités et 350 blessé.e.s et nous voulons en finir avec le terrorisme de Daesh. Mais aussi avec un monde qui engendre des monstres comme Daesh. Et ce n’est pas l’état d’urgence permanent en France ou en Belgique qui peut permettre d’en finir avec le terrorisme. Bien au contraire.

Le seul état d’urgence que réclament le NPA et le NPA 49 est l’état d’urgence climatique. En Pays-de-la-Loire, il commencerait par l’annulation de tous les grands projets inutiles comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et dans le monde entier, par une rupture complète avec la folie productiviste que les États et les lobbys capitalistes vont s’efforcer de préserver lors de la COP21.

Changeons le système, pas le climat !

26 novembre 2015, par NPA 49

[1] L’article 13 de la loi n°55-385 consolidée punit désormais de 6 mois de prison et 7500 euros d’amende toute personne bravant une interdiction de manifester. À noter que dans la version sarkoziste du 19 mai 2011 de la loi sur l’état d’urgence [comme dans la version initiale de 1955], l’article 13 évoquait un emprisonnement de huit jours à deux mois et une amende de 11 à 3750 euros [5000 à 200.000 francs] ou l’une de ces deux peines seulement.

[2] L’argument selon lequel un vote au parlement donnerait une légitimité démocratique à une loi qui nie les droits démocratiques des citoyens est irrecevable. Ce n’est d’ailleurs, hélas, pas la première fois qu’un parlement trahit la démocratie. Même si les comparaisons sont ici outrées, rappelons qu’il ne viendrait aujourd’hui à personne (sauf sans doute à l’extrême droite) l’idée de défendre le vote des pleins pouvoirs à Guy Mollet en 1956 pendant la guerre d’Algérie (création d’une procédure de justice militaire de "traduction directe" sans instruction, légalisation des camps d’internement créés en 1955, attribution aux militaires des pouvoirs de police...) ou, encore pire, à Pétain en 1940...