Pierre-Jean a quitté sa vie de militant dans la nuit de samedi à dimanche 5 novembre 2017, emporté par le cancer qui le rongeait depuis plusieurs mois. Ses obsèques seront célébrées le jeudi 9 à 15h45, au crématorium de Montreuil-Juigné. Nous saluons le travail qu’il a accompli jusqu’au bout, avec une remarquable détermination, en faveur des sans-papiers et du droit au logement. Avec lui c’est toute une page de l’histoire du militantisme angevin qui se tourne. À nous toutes et tous de continuer à écrire cette histoire !
Pendant longtemps, nous ne l’avons connu que par son prénom, « clandestinité révolutionnaire » de l’époque oblige. Les rapports que nous avions, nous autres « trotskystes », avec lui furent souvent rugueux. Ainsi, à la fin des années 70, quand il fréquentait alors la mouvance communiste dite « bordiguiste », [1] donc antiparlementaire et opposée aux élections, il n’avait pas son pareil pour prendre la parole dans un meeting organisé par d’autres… et la garder pratiquement jusqu’à la fin ! Bien évidemment, les organisateurs étaient un peu fâchés, mais on en riait aussi… après coup.
Revenu à Angers après une longue absence, il décida dans un premier temps de s’investir dans les luttes des chômeurs. Il ne faisait pas toujours bon être d’un autre avis que le sien, [2] mais son énergie militante y fut indubitable. Pierre-Jean participa ensuite durablement au collectif de soutien aux sans-papiers d’Angers, où il se dépensa sans compter. En effet, pour lui, la seule force vraiment révolutionnaire, le vrai prolétariat qui n’avait rien à perdre, c’étaient les travailleurs immigrés, les sans-papiers. Ayant une conception plus large que la sienne de la classe ouvrière et des perspectives révolutionnaires ouvertes par son extension mondiale, nous n’étions bien sûr pas d’accord avec le pessimisme de son analyse des rapports de force entre les classes. Cependant, nous avons approuvé et appuyé tous ces combats, dont il a été une figure marquante à Angers, n’hésitant pas à bafouer le « droit de propriété » pour faire respecter tout simplement les droits humains, notamment le droit au logement. De son côté, à plusieurs reprises les derniers mois, Pierre-Jean nous a fait part de sa satisfaction devant les prises de position d’Olivier Besancenot en faveur des migrants et des sans-papiers.
Nous saluons donc le militant et toute l’énergie qu’il a dépensée, souvent avec succès, et jusqu’à l’épuisement, au service des plus exploité-e-s. Et ne l’oublions pas, Pierre-Jean était un internationaliste convaincu. Son combat doit continuer !
Angers, le 6 novembre 2017
À lire dans la presse et sur Internet :
- Ouest-France
- Courrier de l’Ouest
- Révolutionnaires angevins
[1] Du nom du révolutionnaire communiste italien Amedeo Bordiga (1880-1970), contre lequel - entre autres - Lénine a polémiqué en 1920 dans sa brochure La maladie infantile du communisme, le « gauchisme ».
[2] Il y eut alors des épisodes désagréables, dont une sombre histoire de clés et d’archives, subtilisées par lui et un petit groupe qui l’entourait, à un collectif local. L’affaire se termina bien, entre militant-e-s, mais en laissant forcément quelques rancœurs au passage, ce qui est toujours dommage, quand on n’est pas si nombreux que cela.
- jeudi 18 avril à 18h : Conférence sur le fascisme de l’historienne Ludivine Bantigny. Bourse du travail d’Angers
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Pas moins de 530.000 euros selon La Topette n°15 (mars-mai 2015) : le département y a été de sa poche (du moins de celle de ses administré·e·s). Mais la “flamme olympique” va bien passer par le Maine-et-Loire et Angers le mardi 28 mai. Et nos élu·e·s de droite d’étaler leur joie dans leurs feuilles de chou départementale et municipale ! Bien sûr, aucun d’entre eux et aucune d’entre elles ne se “souvient” que cette idée de faire courir une “flamme olympique” en relais successifs est une invention des nazis pour les jeux olympiques de 1936 à Berlin... Exaltation du nationalisme (en l’occurrence à l’échelle angevine, de l’esprit de clocher) et opium du peuple ! Quant au gaspillage d’argent, au “nettoyage social” des lieux concernés par les JO de Paris 2024 et au saccage de la nature qu’ils occasionnent déjà, iels font mine de ne pas les voir... Décidément, ces JO ressortent d’un monde dont nous ne voulons plus ! (Voir aussi ICI sur le site du Cercle 49)
Une pétition du Collectif “Non au parking-silo” du château d’Angers peut être signée en ligne ICI. Toutes les informations du Collectif peuvent par ailleurs être trouvées sur sa page Facebook.
Sans surprise le 4 mars 2024 au congrès de Versailles, les deux élus LR du Maine-et-Loire ont voté contre l’inscription de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans l’article 34 de la Constitution : Anne-Laure Blin, députée de la 3e circonscription (Saumur-nord) et Stéphane Piednoir, sénateur. Deux figures de l’extrême droite “respectable” à l’angevine, qui se manifestent régulièrement par des positions rétrogrades et obscurantistes (notamment sur la radio catholique RCF-Anjou, qui multiplie elle aussi les attaques contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps). Cela n’a pas empêché le Congrès d’adopter le texte par 780 voix contre 72 (essentiellement issues de LR). Reste que le droit théorique désormais constitutionnalisé doit pouvoir être respecté en pratique. Compte tenu de la politique du gouvernement (coupes budgétaires dans la santé, fermeture des structures de proximité, absence de politique de prévention et d’éducation à la hauteur), la lutte pour un droit effectif à l’IVG n’est pas terminée...
Selon J-B Edart, curé et doyen de la faculté de théologie de la soi-disant “Université” Catholique de l’Ouest (UCO) dans une vidéo complaisamment relayée par RCF Anjou, la constitutionnalisation du droit à l’IVG reviendrait « à affirmer que le droit à mettre fin à une vie humaine est un des fondements de notre société ». Et pour étayer sa “thèse” il compare le droit à l’IVG aux « sacrifi[ces] » de « nouveaux nés » que faisaient les « rois dans le Proche-Orient ancien » (lesquels ?) pour assurer « les fondations de leur ville ». Si on le suit bien, des foetus seraient donc des « nouveaux nés ». Voilà un “théologien” qui n’a pas lu Aristote, même revu par Thomas d’Aquin, et qui confond potentiel et actualisation du potentiel. Qui n’a pas non plus suivi les cours de biologie consacrés à la sexualité (est-il ancien élève du collège Stanislas ?) Surtout, il attaque frontalement le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Venant du même qui, dans une autre vidéo relayée par RCF, s’attaquait de façon jésuitique à la possibilité de bénir des couples homosexuels ouverte par la déclaration papale Fiducia Supplicans, rien d’étonnant. La contre révolution catholique reste particulièrement forte en Anjou et notamment à l’UCO... Vigilance !
Pour justifier l’instauration de coûteuses barrières automatiques à l’entrée des déchetteries (et les badges correspondants), les élus majoritaires d’Angers-Loire-Métropole (ALM) ont argué du coût supposé - et non évalué - de déchets déposés par des personnes extérieures à l’agglo. Le résultat évident de cette décision clochemerlesque, la multiplication des dépôts sauvages, y compris en ville, notamment par celleux qui n’ont pas pris la peine de demander leur badge, ne s’est pas fait attendre. Ouest-France du 18/01/2024 rapporte que le long de la Sarthe, en face de l’ile Saint-Aubin, en bordure d’une zone Natura 2000, tout un secteur sert de décharge en plein-air, à la fois pour des particuliers et pour des entreprises, en particulier du BTP, et que le phénomène se serait accentué depuis la mise en place du filtrage à l’entrée des déchetteries. Si ALM envoie de temps en temps des équipes pour nettoyer, rien n’est véritablement fait pour préserver cette zone sensible pour la biodiversité. L’irresponsabilité et l’inaction écologique (ou pire) est décidément une marque de fabrique de l’agglo...