Acte XI : le pouvoir frappe fort pour éteindre la contestation. Castaner dégage !

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Qu’importe les chiffres annoncés par le ministère de l’Intérieur (du même ordre que les deux derniers samedis mais de toutes façons sujets à caution), le onzième samedi de mobilisation des Gilets jaunes a confirmé la profondeur d’une colère sociale que rien ne semble atteindre. Si on en doutait, hier a été la plus belle démonstration que l’opération « Grand débat » lancée par le pouvoir est un grand coup d’épée dans l’eau, que confirme aujourd’hui la pitoyable tentative de manifestation de soutien à Macron bien mal baptisée « Foulards rouges ». Politiques et médias aux ordres ont beau s’agiter, et mettre en scène un président à nouveau en campagne dialoguant avec les maires et la population, cause toujours ! La rue continue à s’exprimer, avec dans tout le pays des manifestations souvent massives, comme hier à Toulouse, Marseille ou Bordeaux...

Dès lors, la carte « politique » ne marchant pas, Macron et Castaner en abattent une deuxième - bien connue - celle de la répression. Ainsi, dans de nombreuses villes (Bordeaux, Toulouse, Dijon, Montpellier, Avignon, Nantes ou Évreux), les prétendues « forces de l’ordre » ont été à la manœuvre, usant et abusant de leur pouvoir et de leurs armes : flash-balls, LBD, grenades de désencerclement, etc. Faut-il se réjouir qu’à Angers les manifestants (mais aussi les passants !) n’aient été « que » gazés par les forces de police ?

En point d’orgue, l’agression scandaleuse à Paris contre Jérôme Rodrigues, un des animateurs du mouvement, blessé à l’œil de façon très probablement délibérée par un projectile de la police ! Panique à l’Élysée, une enquête est demandée à l’IGPN… Peine perdue : depuis le début, les violences policières sont régulièrement documentées, une centaine de Gilets jaunes ont été gravement blessés depuis le début du mouvement, 17 ont déjà perdu un œil à cause de tirs de lanceur de balle de défense, et 4 ont eu la main arrachée. [1] Le nouveau Zörgiebel [2], C. Castaner, en est le responsable direct, il doit partir. Il faut aussi désarmer la police.

Alors que la convergence autour de la grève du mardi 5 février et de ses suites est en train de se construire entre le mouvement des Gilets jaunes et les organisations du mouvement social, du mouvement ouvrier, ce pouvoir affaibli pratique une fuite en avant dangereuse. Il devient urgent de le mettre hors d’état de nuire !

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Articles en relation avec la mobilisation des Gilets jaunes publiés depuis le début de l’année sur le site du NPA49 :

Brèves :
-  Macron, éditorialiste au Courrier de l’Ouest - 27 janvier
-  L’autre questionnaire du grand débat - 24 janvier
-  Des violences à Angers ? De la propagande à la réalité... - 20 janvier
-  Droit de manifester remis en cause : même à Angers ! - 10 janvier
-  Gilets jaunes à Angers : ça repart ! - 6 janvier

Articles :
-  Angers : Gilets jaunes & Marche pour la justice sociale et climatique - 26 janvier
-  Le microcosme angevin face aux Gilets jaunes et à la “violence” - 22 janvier
-  Acte X : Marée jaune à Angers ! - 19 janvier
-  Angers : nouvelle atteinte aux droit de manifester - 18 janvier
-  Gilets jaunes : l’UL CGT d’Angers appelle à manifester samedi - 16 janvier
-  L’injustice continue, la mobilisation aussi, toujours plus forte ! - 12 janvier
-  Vers l’État policier ? Non à toute restriction du droit de manifester ! - 9 janvier

27 janvier 2019, par NPA 49

[1] Lire à cet égard l’article de Médiapart Allô place Beauvau ? C’est pour un bilan (provisoire).

[2] Préfet de police social-démocrate de Berlin qui le, 1er mai 1929, fut responsable d’une répression policière qui fit des dizaines de morts et des centaines de blessés.