Malgré l’interdiction, plus de 1000 pour le climat, la paix et contre le fascisme !

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L’interdiction préfectorale de manifester en centre-ville n’aura réussi qu’à faire converger trois manifestations : celle pour le climat et la paix, celle des gilets jaunes et celle des antifascistes angevins. En dépit d’une présence policière démesurée et clairement provocatrice, ce sont plus d’un millier de personnes qui ont fait le tour des boulevards et traversé la Maine vers la place de la paix, destination prévue. En marge de cette manifestation, quelques frictions ont eu lieu place Molière puis rue du Mail, après qu’une partie des manifestant.e.s qui n’avait pas rejoint la place de la paix a réussi à contourner le dispositif policier et pénétrer en centre ville.

Prise de parole du rassemblement « Climat de paix » appelé notamment par le Collectif Climat d’Angers dont fait partie le Mouvement de la paix. L’arbre décharné sur lequel sont collés des slogans est l’arbre de la laïcité, régulièrement coupé ou incendié par les fascistes et que la municipalité Béchu a abandonné à son triste sort... Banderoles du rassemblement antifasciste. L’Alvarium est le nom du bar identitaire fasciste, l’Aquarius celui du navire secourant les naufragés de Méditerranée qui avait dû errer en mer sans pouvoir accoster. Convergence des cortèges sur le boulevard Foch et le Boulevard du roi René. À ce moment-là, c’est un millier de personnes qui occupent toute sa largeur. Dans le cortège... Une queue de manifestation un peu particulière, boulevard du roi René. Quelle était l’intention derrière ce déploiement de forces ? Charger une manifestation pacifique, où de nombreuses familles étaient présentes avec leurs enfants ? Pendant ce temps-là, le local fasciste rue du Cornet est bien protégé par la police... Autre convergence ?

L’interdiction de manifester en centre-ville n’a pas été qu’une atteinte à une liberté fondamentale. Ce fut aussi une incitation perverse aux dérapages de toute nature. Aussi, peut-on vraiment croire le préfet quand il affirme pour justifier cette atteinte aux libertés qu’il voulait éviter tout incident ? Que cherche vraiment l’État français en multipliant les interdictions partout en France, y compris dans une ville comme Angers, sinon à faire peur ? Mais le barricadage des banques et le déploiement grotesque de gardes mobiles autour de la manifestation (en l’absence prévisible et confirmée de ces “black blocks” mis en avant par certains médias pour mieux faire oublier les revendications des manifestations) traduisent aussi la peur panique des dirigeants bourgeois devant une recrudescence du mouvement social et écologiste. D’une certaine façon, c’est un encouragement à continuer la lutte, et pour l’heure à les faire converger, comme dans le cas de la manifestation angevine. Et en effet, les luttes pour la paix (alors que l’État français vend des armes à des régimes policiers et/ou en guerre, comme l’Égypte ou la Saoudie), la justice sociale et climatique (alors que l’État français continue sa politique productiviste irresponsable, son soutien écocidaire à l’agro-industrie et ses attaques contre les plus pauvres -parfois avec des prétextes “écologiques”- pour mieux servir les plus riches), et l’antifascisme (alors que le chef de L’État français reprend sans honte le discours de l’extrême droite sur l’immigration) sont liées, car elles ont le même adversaire : le capitalisme...

21 septembre 2019, par NPA 49