Halte à l’homophobie ! PMA pour toutes et tous !

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Alors que, poursuivant son actuelle dérive réactionnaire, Le Courrier de l’Ouest fait ouvertement (en une !) la promotion de la manifestation homophobe anti-PMA du dimanche 6 octobre à Paris, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées la veille, place du Pilori à Angers, pour exiger l’inverse : l’égalité des droits et le droit à la PMA pour toutes et tous !

L’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires était une promesse d’E. Macron pendant sa campagne présidentielle . Il a fallu attendre deux ans et demi pour que cela soit débattu à l’Assemblée nationale, et le circuit parlementaire est loin d’être terminé. Pendant ce temps perdu, les homophobes ont fourbi leurs armes au motif que, selon eux, il faudrait un “père” aux enfants (vont-ils demain sur ce prétexte arracher leurs enfants aux mères célibataires ou aux couples lesbiens, avec ou sans PMA ?). Ils s’apprêtent à réitérer l’opération “Manif pour tous” et à raviver la haine homophobe. En Maine-et-Loire, où ils sont sous perfusion des courants catholiques intégristes et de la hiérarchie catholique, ils peuvent aussi compter sur le soutien du principal journal local, Le Courrier de l’Ouest. La “une” du samedi 5 octobre (doublée d’une quasi pleine page 2) est de fait un appel à participer à la manifestation parisienne anti-PMA du dimanche, car on n’a jamais vu ce journal faire sa “une” de l’annonce d’une manifestation à venir pour les retraites ou le climat ! C’est un nouveau signe de son actuelle dérive droitière, clairement perceptible depuis son rejet épidermique du mouvement des gilets jaunes, son soutien indéfectible aux violences policières et sa propension à ne pas relayer correctement les annonces des initiatives militantes sociales et écologistes.

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Peut-on ajouter à ce soutien du Courrier de l’Ouest aux mouvements les plus rétrogrades celui de la préfecture ? Alors que la manifestation de Quazar en défense de la PMA pour tout.e.s devait avoir lieu place du Ralliement, la préfecture l’a détournée place du Pilori. Non loin du bar fasciste L’Alvarium, à l’endroit même où devait se tenir le rassemblement anti-fasciste du 21 septembre. Ce dernier fut alors interdit en raison de la proximité de L’Alvarium et de la crainte officiellement affichée d’incidents violents. Visiblement, ce motif ne tenait plus, alors même que le local de Quazar vient d’être tagué par des anti-PMA dont on peut penser que, probablement, certains fréquentent L’Alvarium ! Quoi qu’il en soit, le rassemblement de Quazar, où étaient présents des militant.e.s politiques et syndicaux (JC, NPA, CGT, Solidaires, FSU...) n’a pas subi d’agressions extérieures. Tout s’est déroulé dans le calme et une certaine bonne humeur combattive. La prise de parole de la représentante de Quazar fut longuement applaudie. Chacune et chacun savait que la lutte ne fait que commencer, que la loi votée sera insuffisante et qu’il faudra continuer à se battre, notamment pour le droit des couples trans (tous les amendements en leur faveur ayant été écartés).

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Nous ne pouvons en effet pas compter sur le gouvernement pour faire avancer nos droits. Les premières concernées, les femmes lesbiennes et bi, demeurent absentes du débat. Les femmes précaires, de la classe ouvrière, ne peuvent avoir accès aux potentielles PMA autorisées dans les pays limitrophes à la France, dont le coût tourne autour de 10 000 euros. Et si Agnès Buzyn a annoncé le 16 juin que la PMA devrait être remboursée, rien n’est moins sûr. Il faut exiger le remboursement total des soins dans la loi, et des facilités administratives pour en finir avec ce qui s’annonce un véritable parcours de combattante.

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Plus généralement sur les droits des femmes, rien n’avance franchement, et on voit bien que toute la politique du gouvernement est faite de reculs ou de régressions. Le gouvernement annonce 30 000 places en crèche alors que les besoins sont évalués à environ 400 000. Concernant les retraites, les mesures incitant à travailler plus longtemps vont encore peser sur les femmes dont les retraites sont déjà inférieures de 42 % à celles des hommes. Et les attaques en règle contre les services publics, dans le cadre de CAP22, auront nécessairement des conséquences dramatiques sur les femmes qui sont aux premiers rangs à la fois en tant que salariées et en tant qu’usagères. Ne reste qu’une seule solution  : la mobilisation ! Pour arracher ces droits, il faut un mouvement d’ampleur, revendiquant en particulier la liberté de fonder une famille de la manière dont on le souhaite.

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5 octobre 2019, par NPA 49