Social et écologie : un monde de plus en plus déséquilibré

Si en 2019 le cours du CAC40 a augmenté de 28%, c’est au seul profit d’une poignée de multinationales, pas de la population. Et la menace d’une crise financière demeure prégnante à l’échelle mondiale. Si le taux officiel de chômage semble stabilisé, c’est qu’il dissimule une explosion de la précarité et une “uberisation” d’une partie de la classe ouvrière (c’est le sujet du dernier film de Ken Loach, “Sorry We Missed You”). Quant à la crise écologique (climat, pollution, biodiversité), elle s’aggrave dramatiquement de jour en jour. La bourgeoisie se révèle incapable de redresser la barre.

L’exemple du gouvernement français l’illustre en permanence. Côté social, il continue imperturbablement, avec une rare stupidité politique, à vouloir appliquer des réformes néolibérales qui détruisent toutes les solidarités et broient les individus : gestion des hôpitaux, assurance-chômage, retraites... Côté écologie, les demi-mesures qu’il prétend prendre vertueusement n’amusent même plus la galerie. Sa dernière “farce” de l’année 2019 aura été la publication d’un arrêté définissant des zones sans pesticides de seulement 5 mètres autour des écoles et habitations ! Dans le même temps, il aura donné des assurances à Total de continuer à subventionner l’huile de palme dans les carburants, alors même que la culture de cette huile est une cause de déforestation. Ce gouvernement n’est que l’instrument des multinationales et des grands groupes financiers (comme Blackrock ou AXA pour les retraites).

Et cela se voit de plus en plus. C’est ce qui explique la colère croissante qui s’exprime contre lui. Et c’est ce qui rend très probable la continuation d’importants mouvements sociaux en 2020, quand bien même le pouvoir fera usage de toujours plus de répression policière et judiciaire.

Déjà, l’année 2019 aura été une année riche en mobilisations et luttes. À la petite échelle (anecdotique) du blog du NPA49, cela se mesure d’ailleurs directement : +75% de visites relativement à 2018 !

Une année 2019 de luttes tous azimuts

En premier lieu, le mouvement des gilets jaunes a bousculé la routine des rapports politiques et sociaux grâce à l’intervention directe d’une fraction marginalisée du monde du travail sur le terrain politique, en rupture avec le jeu rodé des corps dits “intermédiaires” et du prétendu “dialogue social” dans lequel trop de syndicats se sont laissés entraînés. Ensuite, les personnels hospitaliers se sont levés en masse contre l’austérité et la bureaucratie comptable imposées à leurs établissements, au détriment du service public et au profit des requins du privé. Parallèlement, la jeunesse s’est à plusieurs reprises levée pour de grandes marches portées par le slogan : “Changeons le système, pas le climat” (même si ces mobilisations en France restent encore inférieures à celles qu’ont connues d’autres grands États capitalistes). Enfin, la lutte générale contre la réforme des retraites que Macron veut imposer à la société conclut cette année de façon remarquable, et réveille l’espoir de mettre en échec les politiques néolibérales, productivistes et extractivistes appliquées avec toujours plus de violence depuis les années 1980.

Et en 2020 ?

Notre premier vœu pour 2020, c’est que ces mobilisations paralysent le gouvernement, d’abord sur la question des retraites, et bloquent ensuite les attaques néolibérales déjà programmées.

Le second porte évidement sur l’alternative politique à construire. Selon Gilbert Achcar (dans le numéro de novembre/décembre d’Inprecor), « Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord le vieux système est en train de mourir, mais le nouveau ne peut pas encore naître ». Cette phrase peut aisément s’appliquer à d’autres aires géographiques, et bien sûr en France. Le mouvement social serait bien plus fort et le gouvernement bien plus faible si une véritable force politique se constituait et offrait une perspective anticapitaliste et écosocialiste. Cette force ne peut être une simple construction venue d’en haut. Le mouvement des gilets jaunes, la base syndicale et la jeunesse permettent d’ores et déjà d’imaginer une structuration à la base de cette force à construire. Puisse 2020 contribuer à l’émergence d’une telle alternative politique !

Bonne année 2020 de luttes joyeuses et victorieuses !

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ADDENDUM du 01/01/2020 : Communiqué national du NPA

Vœux de Macron : pas de retrait, mais du blabla