Marchons pour la justice sociale et climatique vendredi 13 mars !

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Les vendredi 13 et samedi 14 mars 2020 seront de nouvelles journées de la mobilisation internationale pour le climat. Le vendredi 13, le mouvement Youth For Climate, qui avait initié la première grève mondiale pour le climat en mars 2019, appelle collégien.ne.s, lycéen.ne.s et étudiant.e.s à participer aux Marches pour l’avenir. Celle d’Angers partira du Ralliement à 14h, avec un large soutien associatif et syndical. Les jeunes interpellent aussi les professeur.e.s et personnels des établissements (lire la lettre de YFC aux enseignant.e.s.).

Le lendemain, samedi 14, des Marches pour le Climat se préparent dans plus de 80 villes (malheureusement pas à Angers, mais des militant.e.s feront le voyage à Paris). Elles sont appelées par les mouvements citoyens, Alternatiba, etc., et aussi, fait plus inhabituel, par un texte commun intitulé « Le 14 mars, nous marcherons ensemble pour faire entendre nos déterminations communes  », signé par Attac, la CGT, la Confédération paysanne, la FSU, Greenpeace, les Amis de la Terre, Oxfam, l’Union syndicale Solidaires (ce texte est repris ICI dans l’appel à manifester le 13 mars du Collectif “Angevins pour le Climat”).

Évolutions

Les signatures, côte à côte, de la CGT et de Greenpeace, marquent une double évolution intéressante. Ce texte affirme la nécessité « d’affronter ensemble les crises sociales et écologiques », la conviction que «  la résolution de ces crises réside dans une profonde remise en cause du système politique et économique actuel   », la volonté de « collectivement exiger du gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et les inégalités sociales ». En affirmant que « les travailleuses et travailleurs et leurs organisations doivent pouvoir participer et décider au sein du processus de reconversion [et que] le développement de services publics de qualité et de proximité et la création de millions d’emplois sont également nécessaires à la transition écologique et sociale », il peut être un point d’appui pour que la mobilisation pour le climat devienne aussi une priorité pour les militant.e.s dans les entreprises.

Convergences

Il y a aussi un «  appel national unitaire, des syndicalistes, des Gilets jaunes, des intellectuels, des collectifs, des militants, à monter tous à Paris le 14 mars 2020 ». « Montrons que nous sommes capables de surmonter nos désaccords pour n’être qu’un seul bloc contre les BlackRock et autres sociétés d’investissement ou de gestion d’actifs auxquels ils confient nos avenirs  », dit à juste titre cet appel. Les BlackRock, fonds de pension, banques ou assurances sont directement responsables de la course productiviste au profit, de l’exploitation des énergies fossiles et de la déforestation, causes du dérèglement climatique. La réduction du temps de travail comme le droit à la retraite à 60 ans maximum sont des revendications à la fois sociales et écologiques, pour travailler et produire moins, et pour partager plus. Le 14 mars est une belle occasion pour que la convergence des luttes ne soit pas un vain mot.

Municipales

Les marches se tiendront, de plus, la veille des élections municipales. Et toutes les listes (c’est notamment le cas à Angers !) jouent à qui sera le plus vert ! [1] On ne compte plus les promesses de plantations d’arbres et de “végétalisations”, les déclarations d’amour aux mobilités douces… Mais plus rares sont les engagements réels et concrets contre les projets climaticides d’autoroutes (l’exemple angevino-VINCIesque du doublement programmé du pont de l’A11 et de son passage à 6 voies est assez éloquent ! [2]), de centres commerciaux (merci à la municipalité des Ponts-de-Cé pour l’installation de Cultura !), de plateformes logistiques (C. Béchu dit que c’est “pour l’emploi !”) de méga-stades ou de parcs de loisirs (y compris Terra Botanica...) qui menacent terres agricoles, biodiversité et ressources en eau.

Aucune lutte conséquente contre la pollution et le changement climatique ne peut faire l’impasse sur la responsabilité de la voiture individuelle. Le développement des transports publics gratuits afin de rendre bus, métro et tramways accessibles à tou.te.s, pratiques et confortables, est une réponse à la fois écologiquement efficace et socialement juste. Il doit s’accompagner d’une transformation de l’espace urbain pour rendre le vélo, la marche à pied plus sûrs et plus agréables. La publicité envahit l’espace public et consomme de l’énergie pour inciter à consommer toujours plus, souvent à coups de messages sexistes. À quand des arrêtés municipaux d’interdiction  ? Là encore, il ne faut pas compter sur l’équipe municipale sortante qui a laissé les panneaux lumineux s’incruster dans le paysage d’Angers ! [3]

Locales, nationales et mondiales, sociales ou écologiques, nos exigences et nos luttes se conjuguent et se renforcent  : faisons-les entendre ensemble les vendredi 13 (à Angers) et samedi 14 mars (à Paris) !

11 mars 2020, par NPA 49

[1] Rappelons ici que le NPA49 appelle à voter soit pour la liste “Angers Citoyenne et populaire”, dont les préoccupations écologistes sont indéniables mais dont le positionnement politique national est insuffisamment affirmé, soit pour celle de Lutte ouvrière qui a des caractéristiques exactement inverses. Malheureusement, il n’a pas été possible de faire émerger une liste unitaire qui tiendrait les deux bouts de la chaîne, dans la nécessaire perspective écosocialiste que nous défendons.

[2] Alors que les travaux doivent commencer à l’année, l’Autorité environnementale, dans un rapport du 4 mars, dénonce l’élargissement de l’A11 : nouvel aspirateur à voitures, absence d’étude d’impact sur les émissions de gaz à effet de serre, encouragement à l’extension urbaine sur des terres cultivables, argent qui aurait pu être utilisé pour les transports publics, etc.

[3] En défense de ces panneaux lumineux, les publicitaires et leurs relais municipaux arguent de la faible consommation énergétique de ces écrans à diodes LED. Outre le fait que, même faible, c’est toujours trop, ils “oublient” ce qu’il est convenu de nommer l’énergie “grise”, celle qu’il a fallu dépenser pour en extraire les matières premières et les fabriquer, celle aussi qu’il faudra consommer pour, dans le meilleur des cas, les recycler. Et cela n’a rien de négligeable.