Face au COVID, priorité à la santé ! Imposons d’autres solutions !

Partager

Face au COVID, priorité à la santé !

État d’urgence, confinement autoritaire, sanctions :

Imposons d’autres solutions !

À l’hôpital, le cauchemar recommence. Après la « première » vague en mars avril, la deuxième, cet automne frappe et frappe fort. A nouveau les services sont pleins. Il faut à nouveau pousser les murs pour accueillir les patients « Covid » et les soigner, en essayant de ne pas sacrifier les autres malades. Cette fois toutes les régions sont touchées.

La pénurie de personnel est critique et rend les conditions de travail encore plus difficiles. EpuiséEs, écœuréEs du manque de reconnaissance, certainEs démissionnent. Les « renforts », n’arrivent guère pour les remplacer. Les étudiants infirmiers refusent de plus en plus de sacrifier leur formation pour une indemnité dérisoire.

Les « héros » d’hier sont redevenus des oubliés et ne le supportent plus. Ainsi, les 40.000 personnels du secteur social et médico-social se voient toujours refuser l’augmentation de salaire de 183 euros attribuées à leurs collègues des services hospitaliers.

À Angers, des débrayages ont eu lieu au foyer de l’enfance - Village St Exupéry, et au CESAME où les agents de la Maison d’Accueil Spécialisée sont exclus des 183 euros. L’intersyndicale santé 49 CFDT, CGT, FO, SUD appelle à la grève et à un rassemblement devant la préfecture jeudi 26 novembre à 14h pour exiger le versement des 183 euros à tous les exclus du Ségur, dans le public comme dans le privé [1].

Les hospitalierEs atteints du Covid-19 qui n’ont pas été placés sous assistance respiratoire ne sont pas reconnus en maladie professionnelle même s’ils ont des séquelles sérieuses. Au CHU de Nantes, les cadres eux-mêmes n’acceptent plus « de gérer l’absentéisme, en l’absence de moyens quantitatifs et qualitatifs suffisants » et se sont mis en grève.

Un confinement autoritaire et inefficace

Macron, Castex, Véran prétendent que la deuxième vague a pris une ampleur « imprévisible ». La réalité est qu’ils n’ont rien voulu prévoir. Pendant des mois ils ont refusé d’entendre, leurs propres experts du « conseil scientifique » qui les alertaient sur le retour de l’épidémie. Ils n’ont pas davantage entendu les personnels hospitaliers qui exigeaient des recrutements immédiats et pérennes.

La seule voix qu’ils aient écoutée est celle du patronat réclamant que la machine à profits tourne à plein, même au prix de la santé de la population. À nouveau débordés par une épidémie hors de contrôle, ils ont imposé un nouveau confinement, autoritaire, absurde et inefficace.

Pour ceux qui travaillent, et pour la jeunesse qui étudie, la vie doit se résumer au slogan « métro boulot dodo ». Pour ceux à qui on interdit de travailler, c’est la précarité, les indemnisations insuffisantes, et le risque du chômage ou de la faillite. Pour les plus âgés c’est l’isolement. Pour tout le monde c’est la suppression de libertés fondamentales, l’infantilisation et les sanctions pour les récalcitrants.

Castex laisse tout juste entrevoir, à celles et ceux qui sauraient se montrer dociles, la récompense d’une « permission » de quelques jours au moment de Noël. Les propos du Premier ministre, osant affirmer que « les soignants ne nous demandent pas d’augmenter le nombre de lits de réanimation » alors que des avions doivent décoller chaque jour pour transférer, faute de place, des malades d’une région à une autre, font scandale.

Vers la 3eme et la quatrième vague ?

En attendant l’arrivée d’un traitement ou d’un vaccin, la seule manière d’endiguer l’épidémie serait une stratégie de prévention fondée non sur des mesures autoritaires et inefficaces, mais sur la conviction et l’adhésion du plus grand nombre. Pour cela il faudrait faire confiance à la population en agissant sur le terrain avec elle et en l’aidant à s’organiser pour veiller au respect collectif des « gestes barrières » éviter les contaminations, permettre le dépistage précoce et rapide des personnes contaminées et des « cas contacts », ainsi que leur isolement.

Se mobiliser, maintenant !

Les colères se multiplient contre les conséquence sanitaires et sociales de cette crise : soignantEs et enseignantEs qui exigent des conditions sûres et satisfaisantes pour exercer leur métier, salariéEs en lutte contre les licenciements, jeunes et précaires jetéEs dans la misère sans ressources et sans protection sociale, artisanEs et commerçantEs et professionnelLEs au bord de la faillite et de la ruine.

Le 21 novembre à Toulouse, pour une deuxième manifestation, 8000 personnes (5000 le 7 octobre) hospitalièrEs, salariéEs de nombreux secteurs, forces politiques et des gilets jaunes ont manifesté contre la politique sanitaire du gouvernement, pour un plan d’urgence dans la santé, contre le tournant autoritaire du pouvoir.

Le 10 octobre dernier, les enseignantEs, malgré les pressions et les contraintes, se sont mobiliséEs pour imposer des mesures sanitaires fiables : dédoublement des classes, cantines…pour continuer à accueillir les élèves.

C’est en étendant et en généralisant ces mobilisations, dans l’unité, que l’on pourra éviter de nouvelles catastrophes sanitaires et sociales que ce gouvernement prépare.

22 novembre 2020, par NPA 49