Contre les lois liberticides, mobilisation !

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Samedi 28 novembre à 14h30, au jardin du Mail à Angers, un rassemblement contre la loi liberticide dite “de sécurité globale” (LSG) est organisé par l’intersyndicale CFTC-CGT-FO-FSU-Solidaires-UNEF-UNL. C’est le premier rassemblement contre la LSG en Maine-et-Loire : mieux vaut tard que jamais ! Car il y a urgence à mobiliser contre cette n-ième loi scélérate qu’un gouvernement autoritaire entend faire passer à la faveur de la crise sanitaire. Dernière illustration de cet autoritarisme : l’interdiction par la préfecture du rassemblement initialement prévu sur la place du Ralliement. Finalement, il aura lieu au jardin du Mail...

La LSG survient en même temps que deux autres lois qui portent atteinte aux libertés. La loi de programmation de la recherche (LPR, qui en réalité ne programme rien, sinon des promesses) s’attaque à la liberté et à l’indépendance des universitaires (par leur précarisation aggravée, en leur imposant leurs sujets de recherche par le biais de leurs financements et en transformant en délit les mouvements sociaux sur les campus). Quant à la loi sur le “séparatisme”, elle a été rebaptisée « projet de loi confortant les principes républicains », c’est-à-dire les “principes” du gouvernement. Ce changement à lui seul montre qu’au-delà de ce qui est de toutes façons déjà prévu dans le code pénal contre certains actes délictueux, il s’agit de renforcer le contrôle de l’État sur les associations (en particulier musulmanes mais pas seulement) et de censurer l’internet. Cependant, c’est avec la LSG que l’autoritarisme croissant du pouvoir et le danger qu’il représente pour les libertés de toutes et tous sont révélés avec la force de l’évidence. Entre le floutage obligatoire des visages des policiers violents (dont la violence est d’ailleurs commanditée par le pouvoir) et les drones pouvant participer d’un fichage et d’un contrôle totalitaires des militant.e.s et de toute la population, rien n’est à sauver de cette loi.

La LSG n’empêchera en rien les attentats des djihadistes fanatisés, comme d’ailleurs les dizaines de lois sécuritaires qui se sont succédé depuis plusieurs décennies. Pour lutter efficacement contre la dérive sectaire particulièrement réactionnaire d’une fraction infime d’une population musulmane odieusement ostracisée, c’est un changement de société qui doit être mis en perspective pour toutes et tous : une société solidaire répondant aux urgences sociales, écologiques, antiracistes, féministes et démocratiques. Tout ce que le gouvernement propose au contraire, c’est la répression tous azimuts et le maintien, l’aggravation d’un ordre injuste. Ce gouvernement et sa LSG ne sont pas la solution, mais le problème. Le ministre de l’éducation Blanquer n’a pas hésité à insulter les universitaires et la gauche radicale par le mot-valise “islamo-gauchisme” (version actualisée du “judéo-bolchevik” de l’extrême droite d’antan) et en leur faisant porter, ni plus ni moins, la responsabilité morale des attentats. Parce qu’ils analysent les processus sociaux à l’œuvre pour les uns, parce qu’ils combattent le racisme pour les autres. Par cette manœuvre des plus grossière, Blanquer entendait retourner la charge de la preuve. Mais qui ne voit pas les effets ravageurs des politiques ordolibérales à la Macron partout sur la planète ? La violence des rapports sociaux, les violences policières impunies, la violence des États européens contre les réfugié.e.s (illustrée en méditerranée, à Calais et jusqu’à la place la République à Paris, le 23 novembre...), la violence contre la nature elle-même (qui obère jusqu’à la possibilité de survie de l’humanité), tout cela ne peut qu’engendrer des violences en réaction, depuis l’augmentation de la délinquance jusqu’aux actes terroristes. Cela rend d’autant plus urgent la construction d’une réponse collective, sociale et démocratique aux agissements toujours plus antidémocratiques du gouvernement de la classe possédante.

C’est bien pourquoi, malgré le confinement, il est vital de mobiliser contre les lois scélérates du gouvernement, de la LPR à la LSG en passant par la loi séparatiste. Retrait des lois liberticides !

25 novembre 2020, par NPA 49