Dans la rue, censurons Macron, les capitalistes et les patrons !

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Une enquête de plusieurs médias, dont le Monde, vient de révéler comment, entre 2014 et 2016, la société Uber a entretenu des liens privilégiés avec Macron. Alors ministre de l’Économie, ce dernier aurait œuvré en coulisses pour la société de VTC afin de faciliter son implantation. Une révélation concernant des faits qui s’inscrivent dans une logique plus globale de déréglementation accrue du travail. Et une raison supplémentaire d’affirmer qu’il est temps de mettre un coup d’arrêt à Macron, ce lobbyiste du capitalisme, et à sa start-up nation !

Le président de la casse sociale

« Notre choix est d’ouvrir notre économie et de créer davantage de mobilité sociale. » Voilà comment Macron défendait en 2016 l’ubérisation, en prétextant vouloir aider les exclu·e·s de l’emploi... C’est sans surprise qu’on apprend que Kalanick, alors PDG d’Uber, et Macron, ont engagé ensemble une campagne de communication pour contribuer au développement d’Uber, qui s’est notamment traduite en un lobbying parlementaire visant à modifier des lois ou à empêcher leur application quand elles étaient trop restrictives, notamment grâce à Luc Belot, député PS de la 1ère circonscription du Maine-et-Loire de 2012 à 2017. [1] Ainsi, Macron a favorisé l’implantation mais aussi l’extension d’Uber à d’autres secteurs comme la restauration, les locations de vélos... Un système qui conjugue l’ultra-précarité à un management ultra-violent. [2]

Macron et le patronat veulent imposer la casse du droit du travail par la dérégulation, la flexibilité et la concurrence exacerbée. La loi travail, les ordonnances Macron, toutes ces offensives visent à casser les droits collectifs des salarié·e·s, réduire la part des CDI au profit de statuts précaires, notamment d’auto-entrepreneur ou d’auto-entrepreneuse, réduire les possibilités de contrôle sur les pratiques patronales, que ce soit par la DGCCRF ou l’inspection du travail. Des bagarres ont permis aux Uber d’être reconnus comme salarié·e·s, mais pour stopper ce processus, il faudra aller beaucoup plus loin dans la bataille contre les capitalistes et leur personnel politique.

Censurons ce gouvernement illégitime

Sans surprise, ce lundi, la motion de censure défendue par la NUPES n’a pas été majoritaire, mais elle a au moins permis que s’exprime à l’Assemblée nationale une opposition sans ambiguïté à la politique ultra-libérale du gouvernement et à ses projets de régression sociale. [3] Elle a aussi permis de dévoiler les impostures de l’extrême droite, alliée du gouvernement et de la bourgeoisie. C’est pour le RN un renvoi d’ascenseur, puisque la macronie lui a permis de conquérir un groupe parlementaire conséquent en contribuant à le dédiaboliser toujours plus dans le cadre de la campagne des élections législatives.

Une fois la menace de la censure écartée, Élisabeth Borne a aussitôt indiqué que le cap resterait le même. Les attaques contre le pouvoir d’achat, les salaires, les retraites, les services publics... vont donc se poursuivre. Alors oui, il y a urgence à censurer ce gouvernement illégitime, mais la seule motion de censure qui nous reste et qui a toujours montré son efficacité, c’est celle de la rue !

Préparer les mobilisations de la rentrée

Pour mettre un frein à l’offensive du patronat et du gouvernement, il faudra plus qu’une bataille institutionnelle. Macron cherche des alliés sur sa droite et, pour cela, il va accentuer sa politique de violence sociale. Cette guerre de classe de haute intensité nécessite des réponses radicales.

À l’appel de la CGT et Solidaires, une journée de grève pour les salaires le jeudi 29 septembre, ainsi qu’une « Marche contre la vie chère » lancée par la La France insoumise, seront des étapes importantes. Il faut construire ces initiatives et les réussir, mais on sait déjà qu’elles ne vont pas suffire pour faire reculer durablement le pouvoir. Pour mettre fin au pillage du travail et de la nature, il faut construire un mouvement unitaire, un mouvement d’en bas issu des mobilisations sur nos lieux de vie et de travail, un mouvement qui s’attaque à l’ensemble du système car c’est bien le capitalisme tout entier qu’il faut censurer !

12 juillet 2022, par NPA 49

[1] L’analyse des Uber Files révèle qu’au cours de l’examen du projet de loi « Macron 1 » en 2015, Luc Belot - pur produit du PS angevin - relaya les amendements écrits par l’entreprise Uber “simplifiant” les conditions d’accès à la licence de VTC. Le patron d’Uber en France se félicita d’un « bon appel avec Luc Belot, député socialiste, soutien-clé des VTC et d’Uber ». Les amendements furent rejetés mais ils donnèrent une base à Macron, alors ministre de l’économie, pour faire publier l’Arrêté du 2 février 2016 relatif à la formation et à l’examen de conducteur de voiture de transport avec chauffeur qui, en particulier, réduisait à 7 heures (au lieu de 250 !) la formation des chauffeurs.

[2] Ce que Macron revendique toujours aujourd’hui, s’en disant “hyperfier” et balayant les critiques avec la vulgarité du despote masculiniste par la phrase “cela m’en touche une sans faire bouger l’autre”...

[3] Relevons tout de même que six député·e·s du PS – l’ex-présidente du groupe PS et actuelle 1ère vice-présidente de l’Assemblée nationale, Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne), Joël Aviragnet (Haute-Garonne), Bertrand Petit (Pas-de-Calais), Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle), Hervé Saulignac (Ardèche) et Cécile Untermaier (Saône-et-Loire) n’ont pas voté la motion de censure, ce qui laisse augurer d’autres trahisons d’un groupe dont c’est la marque de fabrique...