Ce sont environ 1400 manifestant·e·s (plus de 1000 à Angers, 250 à Cholet, 60 à Saumur et 50 à Segré) qui, ce mardi 1er octobre, ont répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires-UNEF-UE du Maine-et-Loire pour les salaires, les services publics et l’abrogation de la réforme des retraites... alors même que BaRNier faisait sa déclaration de politique “générale” (en fait, centrée contre les migrant·e·s) devant les députés. La mobilisation a été certes insuffisante (notamment du côté de la CGT et, surtout, de la FSU) mais elle a néanmoins constitué une première riposte syndicale au coup d’État institutionnel typique de la 5e république qui a vu Macron se raccrocher à une alliance droite-extrême droite pour faire barrage au Nouveau Front populaire arrivé en tête aux élections législatives.
La nomination du gouvernement Barnier, sa composition et ses premières déclarations, sont une victoire politique pour le RN de Le Pen et le résultat d’une nouvelle étape du rapprochement entre macronisme, droite et extrême droite ainsi que de la radicalisation autoritaire, conservatrice et raciste du pouvoir. Elle confirme le caractère antidémocratique et irréformable de la Ve République dont il est urgent de se débarrasser.
Ce scénario prévisible est aussi le signe de l’impuissance et des erreurs des principaux partis de gauche. Malgré une mobilisation populaire exceptionnelle pour faire barrage à l’extrême droite, qui a permis de placer le Nouveau Front Populaire en tête du nombre de sièges à l’Assemblée Nationale, ces partis ont aussitôt fait la démonstration de leur division, de leur électoralisme et de leur dépendance à des institutions politiques délétères. Ils n’ont pas mis leur force au service de la mobilisation sociale et de l’auto-organisation populaire. Face aux nouvelles offensives néofascistes et néolibérales en cours de préparation, l’heure n’est cependant ni aux logiques d’appareil ni au découragement mais à la mobilisation populaire, unitaire et radicale pour nous défendre et imposer une voie alternative !
Il fallait appeler à la grève et les manifestations du 1er octobre, initiée par les syndicats, pour combattre les contre-réformes injustes, notamment celle des retraites de 2023, et obtenir des hausses de salaire et l’amélioration des services publics. Et maintenant, il faut résister systématiquement aux réformes austéritaires, anti-écologiques, sécuritaires et racistes annoncées par le gouvernement Barnier ! Amplifions aussi la solidarité concrète et politique avec le peuple de Palestine contre la guerre génocidaire menée par l’État d’Israël et avec toutes les luttes anti-impérialistes en Ukraine, au Sahel, en Kanaky, pour l’autodétermination des peuples, la justice et la démocratie. Continuons à œuvrer localement à la constitution d’assemblées populaires antifascistes et de comités et assemblées citoyennes du Nouveau Front Populaire, qui constitueront autant d’appuis pour s’opposer à la mise en œuvre des politiques antisociales et écocides par ce nouveau gouvernement.
Nous pensons qu’il faut aller plus loin, en construisant une nouvelle force politique révolutionnaire, unitaire et pluraliste, construite notamment avec la nouvelle génération de militant·es qui s’implique en politique et avec toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec le vieux logiciel électoraliste et vertical des partis de la gauche pour constituer un pôle populaire, démocratique et offensif du Nouveau Front Populaire. Nous ne voulons plus des logiques d’avant-garde, des manœuvres d’appareil, du mépris des partis pour les mouvements sociaux. Nous voulons construire une force nouvelle pour passer à la contre-offensive, en articulant les mobilisations sociales et les batailles électorales, les barrages et les soulèvements, les luttes d’autodéfense et la promotion d’une société alternative et désirable. Nous appelons toutes celles et ceux qui partagent ce constat et cette envie à participer aux initiatives et discussions locales et nationales dans le cadre du processus « On construit l’alternative ».
Nous ne pouvons plus continuer comme avant : construisons l’Alternative !
- samedi 12 octobre à 15h : Grande manifestation de solidarité avec le peuple palestinien depuis la place du Ralliement à Angers.
- lundi 25 novembre à 18h : manifestation de lutte contre les Violences Sexistes et Sexuelles (Journée Internationale), à l’appel du Collectif 8 mars du Maine-et-Loire.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Le Courrier de l’Ouest du 2 octobre a consacré une page entière à la répression policière de la manif antifa du lundi 30 septembre. Celle-ci avait été organisée en urgence pour dénoncer le rassemblement organisé ce jour-là par les identitaires de l’ex-Alvarium (rebaptisé "Mouvement Chouan") et du RED-Angers afin d’instrumentaliser le meurtre de l’étudiante Philippine par un psychopathe sous OQTF. Alors que la figure de proue des ultras locaux, Jean-Eudes Gannat, a pu, place du Ralliement, tenir en toute impunité son discours raciste devant près de deux cents fachos (venus de toute la région), la police a réservé ses coups à la soixantaine d’antifas, les empêchant d’abord d’avancer vers la place avec des lacrymos, puis en les nassant dans une rue de la basse ville sans qu’aucun heurt digne de ce nom n’ait pu le "justifier" au préalable. La plupart des "antifas", essentiellement des jeunes, ont dû se réfugier dans un pub, dans une laverie et chez l’habitant (comme le raconte l’article du Courrier). Cela n’a pas empêché les CRS et la BAC de pénétrer dans les immeubles à la recherche de leurs proies. De cette scandaleuse chasse à l’homme, on peut lire les piteuses justifications par la préfecture dans le Courrier. Relevons également que des incidents relativement brefs, heureusement sans conséquence, ont eu lieu pendant la manif syndicale du lendemain. Il semble que, pour certains éléments policiers, et notamment la BAC, la nomination de Retailleau à l’intérieur soit un blanc-seing pour faire régner un « ordre » qui n’a que peu à voir avec « l’État de droit ». La vigilance antifasciste s’impose toujours davantage.
Au moins 150 personnes ont répondu à l’appel de l’AFPS et de ses partenaires (dont le NPA49) samedi 28 septembre à Angers. C’était la 49ème manifestation hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien écrasé sous les bombes à Gaza et en butte aux attaques des colons et de l’armée d’occupation en Cisjordanie. Le porte parole de l’AFPS a dénoncé l’inaction et la complicité des Etats-Unis et des pays européens spécialement avec la livraison d’armes à Israël. A été évoquée également la situation d’ "Educide" à Gaza où une génération entière est privée d’enseignement, malgré des initiatives pour pallier l’absence de cours, au risque que les enfants soient la proie de l’exploitation, notamment par le travail des enfants ou l’enrôlement forcé dans des groupes armés. À cela s’ajoute mainetnant la folle et meurtrière extension de la guerre au Liban dans l’ivresse de toute-puissance des dirigeants israéliens. Le rassemblement s’est achevé par la lecture du poème de Kadhim Jihad Hassan « Pour Gaza » et l’hymne national palestinien.
Ouest-France qui, depuis une semaine, nous propose invariablement en une les visages de M. Barnier et de ses affidés, consacre ce 24/09, dans sa rubrique “Pays de la Loire”, un long article à B. Retailleau. Le nouveau ministre de l’intérieur y renouvelle sa volonté de “rétablir” un “ordre” qu’on devine national-catholique. Il y déclare surtout son amour à une “Vendée” rêvée, au nom de son grand-père blessé en 14 et de son père combattant en Algérie (ce n’est pas très original pour quelqu’un de sa génération). Et il affirme qu’il va utiliser sa position de ministre “pour l’aider” (la Vendée) avec tous les “leviers” que cette position rend disponibles. Entre favoritisme et féodalisme, n’est-ce pas là conflit d’intérêts, entre intérêt de clocher d’un département (du moins, de ses “élites”) et un prétendu “intérêt général” défendu par un ministre “républicain” ? Enfin, il est piquant que B. Retailleau se revendique du “vendéen Clémenceau”, lequel fut anticlérical et athée... Mais pour la répression des grèves, on peut craindre qu’il ne chausse ses bottes. À nous de lui montrer qu’elles sont trop grandes pour lui !
Parfois l’ordre des mots suffit à résumer ce qu’ils désignent vraiment. « Social-écologie », forgé sur le modèle de « Social-démocratie », n’a évidemment rien à voir avec l’écosocialisme. Alors que le capitalisme est en train de ruiner la biosphère et qu’il devient de jour en jour des plus urgent d’opérer une rupture radicale avec celui-ci, une partie du mouvement écologiste en est toujours à rêver d’un traitement homéopathique pour sauver la planète, un capitalisme « vert » mâtiné d’un vernis « social ». Les « Rencontres de la social-écologie » qui se sont tenues à Beaucouzé le 21 septembre, organisées par l’association “Ensemble sur nos territoires” et la “Fondation Jean Jaurès”, en sont un exemple caricatural, qui ont réuni, avec d’autres personnalités autoproclamées “modérées”, Y. Jadot, R. Glucksmann et... Agnès Pannier-Runacher qui ne pouvait pas ignorer qu’elle serait le soir-même ministre de la Transition écologique du gouvernement BaRNier (exit C. Béchu !) et dont nous ne pouvons oublier les liens avec les industries pétrolière et nucléaire. Signe qui ne trompe pas, Ouest-France du 22/09 ne retient de ces “rencontres” que les interventions creuses de Pannier-Runacher et les attaques politiciennes de Glucksmann contre LFI... Affligeant.
Fruits empoisonnés de la crise climatique, les inondations du printemps à Porto Alegre, capitale du Rio Grande do Sul, ont imposé le report la 1e Conférence Internationale Antifasciste. Celle-ci, organisée localement par le PSOL et le PT brésiliens, se tiendra finalement du 15 au 18 mai 2025 et fera de Porto Alegre un centre de résistance et d’alternatives. L’appel original à la conférence est conservé. Plus d’infos ICI (sur le site de la 4e Internationale).