Hier, mercredi 22 janvier 2025, environ 350 salarié·e·s de l’usine Michelin ont manifesté dans le centre-ville de Cholet à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-SUD et du Comité de lutte. L’affluence, le matin d’un jour de semaine, n’était donc pas négligeable.
Dans toutes les usines Michelin de France, l’ambiance est plombée et, pour la première fois, aucun syndicat – même la CGC – n’a accepté cette année de valider la proposition patronale lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) : seulement 1,25 % d’augmentation générale (hors promotions), loin derrière le taux d’inflation. C’est en invoquant la concurrence asiatique que le groupe justifie cyniquement son mépris des salarié·e·s, alors même que son taux de marge opérationnelle est de 12 à 13 %, trois fois plus que ce qui est courant dans l’industrie, et qu’il a reversé en 2024 près de 75% de son résultat net aux actionnaires.
Mais, à Cholet et à Vannes, les motifs de récrimination sont encore plus grands. La colère ne s’est pas éteinte après l’annonce brutale, début novembre, de la fermeture prochaine des deux usines. D’autant plus qu’au-delà du caractère injustifiable de ces fermetures, les perspectives de primes compensatoires mirifiques s’avèrent n’être que des leurres. Et que l’amertume est trop grande : à Cholet, ce sont des familles entières qui ont vécu à travers l’usine depuis cinquante ans, directement ou comme sous-traitants : pères, mères, fils et filles, et les perspectives locales de réemploi sont des plus limitées. Aussi, le Comité de lutte et l’intersyndicale ne se résignent pas et continuent à lutter ou/et à négocier avec fermeté. Mercredi 22 janvier, alors que l’usine emploie encore un petit millier de personnes, environ 350 salarié·e·s de l’usine Michelin ont manifesté dans le centre-ville de Cholet à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-SUD et du Comité de lutte. L’affluence, un matin de jour de semaine, n’était pas négligeable.
C’est que, si la lutte centrée spécifiquement contre la fermeture de l’usine a marqué le pas ces derniers temps, les salarié·e·s n’en continuent pas moins à revendiquer une prime de licenciement supra-légale de 70.000€ et 300€ d’indemnités par mois d’ancienneté. Or, ainsi que cela s’est confirmé ce même 22 janvier, ce que veut bien accorder la direction de Michelin n’est même pas toujours au niveau de ce qu’elle avait accordé aux salarié·e·s de La Roche-sur-Yon lors de la fermeture de leur usine en 2020 ! [1]
C’est pourquoi, ce jeudi 23, la grève générale a été votée à 90% par l’Assemblée générale à Cholet. Et votée aussi à Vannes. Nul doute que si la manifestation choletaise de mercredi avait eu lieu ce jour-là, il y aurait eu beaucoup plus de monde dans la rue ! À Cholet, les camions n’ont pas été déchargés, la production a été stoppée et la grève reconduite. Outre les revendications sur les primes, l’AG du Comité de lutte a exigé l’arrêt des pressions sur les agents de production, la modification des horaires (le besoin de travailler en horaire d’équipe a déjà disparu), l’ajout d’une ou deux dates de négociations, le paiement des jours de grève. À Vannes, cinq camions Michelin ont été bloqués et un vote organisé pour reconduire le mouvement le lundi 27 ; une caisse de grève a également été mise en place par la CGT**. La lutte est donc bien relancée. Seule inquiétude : la solidité de l’intersyndicale (ce jeudi 23, la CFDT vannetaise s’est publiquement désolidarisée du blocage) alors que la CGC – plus accommodante avec la direction – compte déjà pour 40% des voix et pourrait signer un accord défavorable.
Les salarié·e·s de Cholet ont d’ores et déjà prévu de se rendre au siège du groupe à Clermont-Ferrand le mardi 4 février pour les prochaines négociations et de poursuivre leur mouvement d’ici là. Leur combat ne s’arrêtera pas de sitôt !
[1] À l’époque, la prime supra-légale fut de 40.000 €, avec 500 € par année d’ancienneté et une prime liée à l’âge.
- samedis 8, 15 et 22 février à 15h : Rassemblements unitaires de solidarité avec le peuple palestinien. Place du Ralliement à Angers.
- samedi 1er mars à 15h : Rassemblement et grand défilé unitaire de solidarité avec le peuple palestinien.
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Ouest-France du 07/02/2025, titre de la page 5 : « Le budget est enfin voté ». Voté, vraiment ? Les autres organes de presse font plutôt état de son adoption sans vote par l’habituel et antidémocratique article 49.3. Que la motion de censure du gouvernement Bayrou n’ait pas été votée grâce à l’abstention bienveillante des PS et RN est une autre affaire : cela ne constitue en rien un « vote du budget » ! Dans l’article d’OF, on découvre aussi que, s’il y a eu « envolée » du chômage au 4e trimestre, ce serait en partie à cause des incertitudes liées à la non-adoption du budget de Barnier. C’est encore une fake news car, on s’en souvient, la censure du gouvernement Barnier eut lieu en décembre, alors que le 4e trimestre s’achevait... Mais on retiendra surtout le « enfin » du titre, que l’on retrouve dans le corps de l’article. « Enfin » un budget d’austérité, se réjouit le journal d’extrême centre, où l’on fait semblant de ponctionner les plus riches pour continuer à sabrer les services publics ! « Hélas » aurait mieux convenu que « enfin ». Mais la messe - si chère à la famille Hutin propriétaire d’OF - n’est pas dite. Il est urgent de construire les mobilisations contre ce budget de régression sociale et écologique à l’heure de l’urgence sociale et écologique !
Le meeting de Jean-Luc Mélenchon à Angers, mercredi 5 février, a été un succès indubitable. 1000 personnes s’y sont pressées et les Greniers St-Jean étaient déjà comble une demi-heure avant son commencement. Comme prévu, le leader de LFI a fait état de l’éclatement du NFP, conséquence du non-vote de la censure du gouvernement par un PS impatient de revenir patauger dans les ornières du libéralisme. Mais, en taclant le PS, JLM a préfiguré un clash pour les municipales qui ne serait pas sans conséquences. Et si nous avons apprécié ses envolées écologistes, nous ne pouvons dire la même chose de ses habituelles dérives nationalistes, voire impérialistes (avec une glorification de l’aire maritime de l’empire français !) On peut également regretter le peu d’analyse faite de la poussée de l’extrême droite. Que rien n’ait été dit sur la Kanaky, et trop peu sur Gaza. Et que si dénonciation du néolibéralisme il y a bien eu, celle du capitalisme tout court ne soit venue que brièvement à la fin. Enfin, si les perspectives électorales étaient très présentes, les luttes sociales l’étaient bien moins. Or, c’est d’abord sur ces luttes qu’il faudrait converger. Reste un orateur hors pair qui aura captivé son auditoire...
Le 1er février, comme chaque samedi à l’appel de l’AFPS49 et de 16 partenaires associatifs, syndicaux et politiques, jusqu’à 180 personnes se sont rassemblées, formant une large chaîne humaine autour de la place du Ralliement à Angers. Une tribune de Jadd Hilal « Prendre la parole pour que la Palestine ne disparaisse pas avec ses morts » a été lue, qui a permis de souligner que, si la trêve permet à Gaza de souffler, le traitement des médias mainstream reste des plus partial : il refuse de mettre sur le même plan les “otages” israéliens et les “prisonniers palestiniens”. Or, ces derniers sont évidemment, eux aussi, des otages. Pendant ce temps, l’armée et les colons se déchaînent en Cisjordanie et le mois de janvier a été un des plus meurtriers depuis le début de l’Occupation. Une lueur d’espoir : le groupe de La Haye avec des représentants du Sud global qui se positionne contre l’impunité. Les photos de 38 personnes ont été prises pour la libération du Dr Hussam Abu Safiya.
Le Festival de cinéma Premiers Plans d’Angers s’est achevé samedi 25/01/2025 par la traditionnelle distribution des prix. Juste avant, le Collectif Convergences 49 a remis un autre prix, non sans référence au film d’horreur Massacre à la tronçonneuse, le “grand prix de la tronçonneuse d’or”. Il faut dire que retirer la subvention (104k€) du Conseil régional au festival un mois avant sa tenue, alors qu’elle était déjà budgétée, était fort de café. Hormis l’opprobre, la présidente Morançais de la région Pays-de-la-Loire, ne tirera évidemment aucun bénéfice financier de sa “tronçonneuse d’or”. Elle ne comptait sans doute pas dessus ! Ses très confortables indemnités de présidente lui permettront de survivre, de même que le remboursement de ses notes de frais (43k€ entre 2021 et 2023). Sa politique financière autoritaire et politiquement orientée, prônant l’austérité contre le planning familial, les associations d’aide aux personnes, l’écologie et la culture “politisée”, généreuse avec l’enseignement privé, notamment le plus réactionnaire (comme l’école hors-contrat Le Gouvernail illégalement subventionnée à hauteur de 114k€ de 2020 à 2022) continuera à s’appliquer. Raisons de plus de renforcer les mobilisations contre les politiques ultralibérales antisociales et écocides dont elle est la fanatique porte parole provinciale !
Au moins 120 personnes se sont rassemblées sous une pluie battante samedi 25 janvier, à 15h place du Ralliement à Angers, répondant à l’appel de l’AFPS49 et de ses partenaires pour dire leur solidarité avec le peuple palestinien. Ont été évoqués : la nécessité de suspendre sans délai l’accord d’association UE-Israël du fait de la violation par Israël des clauses qui lui imposent le respect des droits humains ; l’échange de prisonniers de ce jour (otages israéliennes, mais tout autant otages palestiniennes soumises à un isolement impitoyable et à des actes relevant de la torture, comme on a pu le voir avec Khalida Jarrar) ; le traitement totalement inégal réservé dans les grands médias aux femmes israéliennes et palestiniennes qui, elles, n’ont ni noms, ni visages. En fin d’après-midi, rendez-vous était donné devant le Centre des Congrès pour la clôture du festival Premiers plans. Une vingtaine de personnes s’y sont retrouvées, avec tracts, drapeaux, banderole, sonorisation mêlant bruits de bombes et une interminable liste avec le nom et de l’âge des victimes.