Après la fuite de Ben Ali, la lutte continue !

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Le dictateur Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, soutenu par le gouvernement français jusqu’au bout, malgré le bain de sang, a finalement dû se résoudre à prendre la fuite le 14 janvier. Mais la joie ressentie après le départ de Ben Ali est obscurcie par le maintien en place d’un régime corrompu. La solidarité doit se poursuivre. Elle s’est exprimée partout en France samedi 15 janvier et notamment à Angers où près de 300 personnes se sont rassemblées en soutien à la “Révolution de jasmin”.

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Le dernier discours de Ben Ali n’avait convaincu personne. Toute la journée du vendredi 14 janvier, les manifestations massives se poursuivirent, notamment à Tunis, rassemblant des dizaines de milliers de personnes pour exiger son départ immédiat. Ni l’annonce du limogeage du gouvernement, ni l’annonce d’élections anticipées n’avait démobilisé la jeunesse, les travailleurs, la population. Et la répression de la police a continué...

Le dictateur Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, soutenu jusqu’au bout par le gouvernement français [1] a finalement dû se résoudre à prendre la fuite dans l’après-midi. Dans un premier temps, la rumeur a couru qu’il avait pris la direction de la Paris. Mais l’impérialisme français a lâché sans état d’âme son ancien pupille, qui paraît s’être réfugié en Arabie saoudite, autre dictature “raisonnable” et “modérée” soutenue à bout de bras par les “démocraties” occidentales... Malheur aux vaincus !

Ben Ali avait trouvé le temps de proclamer l’état d’urgence avant son départ. L’armée a pris le contrôle de l’aéroport. Entre son entourage politique et l’armée, la lutte pour le pouvoir s’est exacerbée. Finalement, ce n’est plus le premier ministre qui devient président par intérim, mais le président de l’assemblée. Mais l’un comme l’autre sont des représentants du système Ben Ali.

La fuite du dictateur est une grande victoire pour le peuple tunisien. Mais elle ne doit pas être confisquée par les militaires ou d’autres clans compradores [2]. Nul doute que la “révolution de jasmin” n’est pas terminée et va devoir se confronter encore à une contre-révolution d’autant plus dangereuse qu’elle sera soutenue par l’impérialisme, notamment français, et relayée par les grands médias aux ordres.

Le NPA renouvelle tout son soutien au peuple tunisien, à la révolution démocratique à laquelle il aspire. Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, était présent à la manifestation unitaire de soutien au peuple tunisien du samedi 15 janvier, à Paris, place de la République. De même le NPA49 était présent au rassemblement qui s’est tenu le même jour à 15h, place Mondain Chalouineau à Angers et y a distribué un tract de soutien. Ce sont entre 250 et 300 personnes qui se sont rassemblées, [3] dont une moitié d’origine tunisienne et des militants de différentes associations et organisations (Somoud, AFPS, LDH, FSU, NPA, PCF, LO, POI...). La solidarité doit se développer à l’échelle internationale. Ce n’est pas au FMI, à Bruxelles ou à l’Élysée que l’avenir de la Tunisie doit se jouer, mais dans la rue et par la démocratie réelle que seuls les Tunisiens sont en droit de construire.

Ben Ali, c’est fini ! Démocratie en Tunisie !

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15 janvier 2011, par NPA 49

[1] Alors que le porte-parolat du gouvenement s’en tenait à un silence coupable, certains ministres ont commis de scandaleux dérapages, telle Mme Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, qui, le 12 janvier, a proposé à Ben Ali le savoir-faire de la police française « pour régler les situations sécuritaires » ! Le “modéré” Fillon s’est contenté le lendemain de regretter l’usage “disproportionné” de la violence. En effet : une centaine de morts, pour la plupart tués par balles, cela fait un peu “déraisonnable”...

[2] Étymologiquement, le mot comprador vient d’un mot portugais qui signifie « acheteur ». Désignant d’abord un bourgeois autochtone tirant sa fortune du commerce avec les entreprises des pays industrialisés, il a pris le sens nettement péjoratif de relais corrompu des intérêts impérialistes.

[3] Ouest-France rapporte 150 et le Courrier de l’Ouest, entre 150 et 200 ; les militants du NPA y ayant distribué 200 tracts, le nombre de participants devait de toutes façons être supérieur à 200