Les Saturn d’Angers en lutte : solidarité !

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Le rachat de Media Saturn France par HTM-Boulanger il y a un an a des conséquences concrètes pour les salarié-e-s angevins : la fermeture du site à “Fleur d’eau” (centre commercial de l’hyper-centre ville d’Angers) ! Avec le soutien principal de la CGT, les salarié-e-s refusent d’être conduits à l’abattoir en l’absence de tout repreneur. Pour la deuxième fois, ils sont massivement entrés en grève samedi 10 décembre après-midi et n’entendent pas en rester là. Le NPA49 soutient leur lutte à 100% !

Dans le grand jeu de Monopoly capitaliste, la filiale Boulanger de la multinationale Mulliez a décidé il y a un an de racheter les 35 magasins Saturn de France, plongeant dans l’incertitude leurs 2000 salarié-e-s. [1] En effet, au nom des règles sur la “concurrence”, cinq d’entre eux (au moins) doivent être fermés. [2] Un plan social de 300 licenciements est dans les tuyaux, alors que 400 “départs” plus ou moins forcés ont déjà eu lieu. [3] Le magasin de “Fleur d’eau” à Angers est mis en vente mais reste à ce jour sans repreneur. [4] Comme pour les quatre autres sites menacés de fermeture, aucun reclassement ou plan social n’est proposé aux salarié-e-s, êtres humains rabaissés au rang de simples pions du jeu de Monopoly de Boulanger-Mulliez. C’est pourquoi les “Saturn” angevins sont entrés en lutte, appuyés par la CGT. Après un premier débrayage durant deux heures le samedi 5 novembre après-midi, accompagné de distribution de tracts, elles et ils ont massivement remis le couvert (à 80% !) samedi 10 décembre, en pleine période de fêtes. Des militants de la CGT sont venus leur manifester leur soutien.

Les “Saturn” en lutte exigent :
-  une visibilité sur leur avenir avant août 2012 (deadline pour la reprise du magasin) ;
-  un reclassement local au sein du groupe HTM sur la base de leurs contrats de travail actuels et de leurs acquis (alors que Boulanger s’implante sur le site ATOLL à Beaucouzé) ; [5]
-  le droit au départ volontaire avec l’équivalent de 2 ans de salaire-primes-avantages sociaux.

Elles et ils manifestent aussi leur solidarité avec les salarié-e-s des autres magasins repris et à celles et ceux du siège (dont les secrétaires facturières) qui voient leurs emplois d’ores et déjà menacés.

Elles et ils ont enfin prévu de manifester devant le magasin Boulanger de Beaucouzé samedi 17 décembre et appellent les salarié-e-s de ce magasin à les rejoindre dans la lutte.

Le NPA49 soutient inconditionnellement la lutte pour l’emploi des “Saturn”. Les salarié-e-s ne sont ni des kleenex, ni de simples pions, ni des marchandises. Leurs vies valent plus que les règles de “concurrence” et que les profits des capitalistes !

10 décembre 2011, par NPA 49

[1] En août, un salarié du siège de Ris-Orangis, avec vingt ans d’ancienneté, s’est tiré une balle dans la tête, chez lui mais en laissant une lettre souhaitant que son geste aide les autres salariés de Saturn.

[2] Il s’agit de ceux d’Angers, d’Aubergenville, du Havre, de Mulhouse et de Toulon. Leurs 250 salariés risquent d’être licenciés sans même un plan “social” dans la mesure où ils ont été sortis du périmètre du groupe

[3] Le 17 novembre, la direction a présenté au comité central d’entreprise une première version du plan de “sauvegarde” de l’emploi (PSE). Une véritable provocation, typique de l’inhumanité du capitalisme, avec des conditions minimales en termes d’indemnités et de reclassement (un cinquième de mois de salaire par année d’ancienneté, soit deux mois pour dix ans d’ancienneté !). La centaine de salariés du siège et deux à trois postes supprimés par magasin restant - soit au moins 60 - et tous ceux qui refuseraient de passer au salaire variable - une partie de la rémunération devant désormais dépendre des ventes.

[4] Relevons à ce propos l’inquiétant silence de la mairie d’Angers. Le site Fleur d’eau a pourtant été présenté par elle comme un fleuron du commerce en centre-ville !

[5] ATOLL est le nouveau grand centre commercial dévoué à la maison que l’agglo angevine a porté sur les fonts baptismaux. Révélateur de la vision productiviste de l’équipe municipale angevine - où pourtant siègent des “Verts” estampillés - il va induire une considérable augmentation de la circulation automobile et a déjà justifié la construction de force routes et ouvrages d’art...