Journée du 13 décembre : échec avant rebond ?

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Le mardi 13 décembre était officiellement une journée nationale de mobilisations interprofessionnelles pour protester contre les plans d’austérité du gouvernement, à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA. Cependant, aucun appel à la grève n’avait été lancé. Un rassemblement à Angers était convoqué à 11h30.

Environ 300 personnes (350 selon l’UD CGT) se sont rassemblées à l’heure dite devant la préfecture angevine. [1] Pour l’essentiel, il s’agissait de militants CGT (Cesame, CDC, Métaux, conseil général, CHU...). Seulement une petite trentaine de militants CFDT avait répondu à l’appel. Hormis quelques drapeaux du Snesup et représentants du SNEP, du SNUIPP et du SNES, la FSU était peu présente (réservant sans doute ses forces pour la mobilisation éducation nationale du surlendemain). Quant à l’union Solidaires, elle boycottait ce rassemblement départemental. Des militants politiques NPA, PCF, PG et LO affichaient néanmoins leur présence. Il y eut deux interventions CGT (UL et UD) encadrant celle de la CFDT.

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La faiblesse de la mobilisation était attendue mais reste surprenante. Attendue, car le mouvement syndical français (et européen) est en panne de dynamique. Il justifie son attentisme par la faible mobilisation de la base mais celle-ci résulte en partie de l’absence de perspectives crédibles au sommet. Certes, la crise pèse lourdement sur le moral et la conscience de classe. Néanmoins, à travers toute l’Europe des mobilisations importantes de résistance se construisent (jusqu’en Russie !). Avec le mouvement des Indignés, les révoltes se propagent aux USA. La morosité en France ne laisse donc point de surprendre... Comme en Grèce, en Italie ou en Espagne, les salarié-e-s et jeunes peuvent refuser le diktat des marchés et le faire savoir.

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Sans attendre passivement les élections présidentielles (et laisser ainsi le champ libre à l’extrême-droite FN ou UMP-droite populaire), il faut se mobiliser et construire un meilleur rapport de forces. La journée d’action du 13 décembre appelée par les syndicats fut une sorte de premier pas, mais par trop chancelant. Il faut faire plus. Les mesures iniques du gouvernement Sarkozy-Fillon ne sont que le début de ce que les possédants préparent pour la prochaine période. Toutes les forces politiques et syndicales qui défendent les intérêts des salariés et de la population doivent s’unir pour préparer une riposte à la hauteur des attaques. Il y a urgence !

13 décembre 2011, par NPA 49

[1] Elles étaient 5 000 à Paris, avec une banderole en forme de billet « De l’argent pour les salaires et l’emploi en Europe, pas pour la finance », entre 1 000 et 2000 à Lyon, Bordeaux, Rouen, Nantes, etc.