Le gouvernement espagnol veut faire adopter un projet de loi limitant fortement le droit à l’avortement. C’est est un bond de 30 ans en arrière. Une telle loi annulerait la législation aujourd’hui en vigueur dans l’Etat Espagnol qui autorise les IVG (interruptions volontaires de grossesse) jusqu’à un délai de 14 semaines et permet l’avortement pour des "raisons médicales" jusqu’à 22 semaines, ce qui n’est pas possible en France. Elle n’autoriserait les avortements que dans le cas de mise en danger de la vie de la mère ou dans le cas d’un viol avéré.
Ce projet est une attaque d’ampleur contre les droits des femmes, le droit de choisir et de disposer de son corps, qui pourrait être lourd de conséquences. Selon l’OMS, chaque année 70 000 femmes dans le monde meurent des suites d’un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions. Près de 97 % de ces avortements à risque sont pratiqués dans des pays où l’avortement est interdit ou très limité. Les différentes lois restrictives de l’IVG n’ont jamais fait diminuer les avortements. Elles obligent celles qui en ont les moyens à partir dans d’autres pays pour y avoir recours et condamnent les plus pauvres, à à des avortements clandestins mettant leur santé et leur vie en danger.
Une brèche pour la remise en cause du droit à l’avortement
Le gouvernement Rajoy risque d’ouvrir une brèche dans laquelle vont s’engouffrer tous les réactionnaires. En France, Jean-Marie Le Pen ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Il s’est empressé de saluer le projet de Rajoy et d’en redonner le fond idéologique en appelant toutes les femmes à assumer « leur fonction de reproduction ». A Paris, le week-end dernier, près de 16 000 réacs ont ainsi défilé contre le droit à l’avortement libre et gratuit, avec la bénédiction du Pape François (pas Hollande, l’autre) ! En Suisse, un référendum va être organisé sur la fin du remboursement de l’IVG. Alors qu’en Irlande et en Pologne, l’IVG est toujours interdite, tandis qu’en Lettonie, elle n’est pas remboursée, le Parlement européen a rejeté le rapport Estrela (députée européenne pour le Portugal) qui préconisait de faire de l’accès à la contraception et à l’IVG, de l’éducation sexuelle pour les jeunes, de la prévention des violences sexuelles ou encore de l’interdiction de la marchandisation du corps, des droits européens. En France aussi, le combat pour l’avortement est toujours d’actualité En France, le délai de 12 semaines de grossesse est relativement court par rapport aux 24 semaines en Grande-Bretagne ou aux 14 (et jusqu’à 22) semaines de l’Etat Espagnol. Cela pousse chaque année entre 4000 à 5000 femmes à aller avorter à l’étranger… Notamment en Espagne ! Le gouvernement Hollande se pose en grand défenseur du droit à l’avortement. Quelle hypocrisie totale ! La dégradation généralisée des services publics de la santé est renforcée par les coupes budgétaires du gouvernement Hollande.
Le droit à l’avortement a été arraché par les luttes de plusieurs générations de femmes contre un système capitaliste profondément sexiste, contre les Eglises et l’Etat qui agissaient souvent main dans la main pour maintenir les femmes dans une situation d’oppression. Il est hors de question de nous laisser imposer le moindre retour en arrière.
Depuis les années 2000, les politiques d’austérité ont entraîné la fermeture de 120 centres IVG en France, ainsi que la disparition de plannings familiaux. Ce sont autant d’attaques contre les droits des femmes à choisir leur sexualité et leur vie. Pour gagner sur les droits des femmes, il faudra aussi combattre ce gouvernement et ses politiques d’austérité.
Le samedi 1er février à 16h, place du Ralliement à Angers, à l’appel du Planning Familial 49 et du Collectif d’Égal à Égales, nous manifesterons en solidarité avec les femmes espagnoles mais aussi pour la liberté fondamentale de toutes les femmes à disposer de leur corps, pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. À l’heure où les obscurantistes de tout poil tentent de surfer sur les dégâts sociaux induits par les politiques austéritaires capitalistes, ce combat garde toute son actualité.
- jeudi 18 avril à 18h : Conférence sur le fascisme de l’historienne Ludivine Bantigny. Bourse du travail d’Angers
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations à Angers (10h30, pl. Imbach), Saumur (10h30, pl. Bilange), Cholet et Segré à l’appel de CGT, FSU...
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.