La journée d’actions et de grève pour les salaires dans la fonction publique du jeudi 15 mai, à l’appel de l’intersyndicale CFDT / CGT / CFTC / FSU / SOLIDAIRES / UNSA-FA-FP a réuni en manifestation environ 1500 personnes à Angers (1200 selon la police). De son côté, FO a rassemblé près de 200 personnes devant la préfecture. C’est une mobilisation médiocre, compte tenu de l’ampleur des attaques dont la fonction publique fait l’objet (blocage des salaires, réduction du nombre d’emplois, précarité galopante...), mais qui dessine très exactement les limites du mouvement social qu’il faut d’urgence dépasser.
Non à l’austérité, non à la précarité dans la Fonction publique
Dans le Maine-et-Loire, à Angers [1], à Cholet et à Saumur ce seront environ 2000 agents des trois fonctions publiques (État, collectivités, hospitalière) qui auront publiquement manifesté leur refus de la politique de l’État PS-MEDEF en matière de salaire, d’embauche et de précarité des postes. Le gel du point d’indice en particulier, commencé sous Sarkozy et poursuivi par Hollande, entraîne mécaniquement une baisse des salaires réels des agents (à cause de l’inflation et de la hausse des retenues et cotisations), alors que ceux de la catégorie la plus basse (C) ont souvent des salaires inférieurs au SMIC. [2]
Au nom de ses revendications propres, FO avait choisi d’organiser une mobilisation à une heure différente et dans un autre lieu, ce qui posait d’emblée une limite à cette manifestation. Il est vrai que, comme le dénonce FO, les directions de la CFDT et de l’UNSA ne désavouent pas l’austérité et le pacte de responsabilité concoctés par le PS et le MEDEF, trahissant leur rôle inavoué de courroie de transmission du parti au pouvoir. Mais l’unité, fût-elle sur le plus petit commun multiple (contre le gel du point, contre la précarité...), a tout de même pour avantage de faire se côtoyer dans l’action des militants de base dont beaucoup ne demandent qu’à être convaincus. La rupture de l’unité, en revanche, peut briser d’emblée toute réelle dynamique de mobilisation...
Au-delà, les limites posées à cette mobilisation sont celles plus générales de la société :
- intériorisation du discours ultralibéral seriné par le gouvernement, les partis institutionnels, le MEDEF et les grands médias (tous propriétés des grands groupes privés ou de l’Etat) selon lequel il faut “payer ses dettes” (les salariés, bien sûr, pas les actionnaires !) et qu’on ne “peut pas faire autrement” ;
- manque de confiance dans les syndicats (il est difficile de ne pas voir qu’ils n’entendent pas mobiliser frontalement contre le gouvernement) et, partant, perception que toute mobilisation est en ce moment inutile ;
- absence d’alternative politique crédible à gauche (à cet égard, le PCF porte une lourde part de responsabilité, qui a choisi de faire éclater le Front de gauche au moment des élections municipales ; mais le mal est plus profond car ni le Front de gauche, ni le NPA ni le reste de la gauche radicale ne sont aujourd’hui audibles à une échelle de masse) et occupation du terrain politique et idéologique par l’extrême-droite.
Augmentez nos salaires, pas les actionnaires !
Cependant, 2000 personnes manifestant dans un contexte défavorable ne sont pas à négliger. Les forces subsistent sur lesquelles il faut s’appuyer pour construire une opposition de gauche à l’austérité capitaliste et à la marchandisation des services publics et de tous les domaines de la vie. La campagne des élections européennes sera utilisée en ce sens par le NPA. Mais c’est bien évidemment sur les mobilisations à venir -inévitables- qu’il faudra compter.
[1] (à Angers, c’est la CGT qui a le plus mobilisé (550), suivie par la FSU (250), la CFDT (200), Solidaires (150) et l’UNSA (50). Devant la préfecture un peu plus tôt, FO avait rassemblé près de 200 militants.
[2] L’exemple des nombreux CDD de catégorie C de l’Université d’Angers est illustratif à ce propos : embauchés à 70%, ils touchent 770 euros par mois ! Et, comme par hasard, ce sont surtout des femmes...
- jeudi 18 avril à 18h : Conférence sur le fascisme de l’historienne Ludivine Bantigny. Bourse du travail d’Angers
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations à Angers (10h30, pl. Imbach), Saumur (10h30, pl. Bilange), Cholet et Segré à l’appel de CGT, FSU...
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.