Préparons notre rentrée dans la rue !

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L’arrivée de l’ultralibéral E. Macron au ministère de l’économie et le discours pro-patronal autoritaire du premier ministre M. Valls ne laissent plus aucune marge de manœuvre à ceux qui faisaient mine de croire que le gouvernement Hollande avait une coloration “de gauche”. Contre les politiques austéritaires et productivistes, préparons un mouvement d’ampleur, une mobilisation nationale unitaire à l’automne pour censurer dans la rue le gouvernement Hollande-MEDEF et le budget !

À elle seule, l’arrivée d’Emmanuel Macron au poste de ministre de l’Économie résume bien le deuxième gouvernement Valls  : la mise en cohérence d’une politique d’austérité sans précédent et d’une équipe gouvernementale ouvertement libérale. Cet ancien secrétaire général adjoint de Hollande à l’Élysée provient en effet directement de la banque Rothschild. De façon anecdotique mais significative l’an passé, il avait déjà fait profession de foi de son ultralibéralisme lors d’un “petit-déjeuner débat” avec les grands patrons.

Les anglicismes d'E. Macron

De même, le tabac de Valls devant l’Université d’été du Medef, auquel il est allé déclarer sa flamme, illustre l’alliance directe avec le patronat scellée dans le cadre du “Pacte de responsabilité”.

Le cap est maintenu, la vitesse supérieure enclenchée et le pied à fond sur l’accélérateur... Pour preuve, le premier acte du gouvernement Valls II supprime l’encadrement des loyers (sauf exception)  ! De “Pacte de compétitivité” en “Pacte de responsabilité”, cette politique a imposé l’austérité, le blocage des salaires, le sacrifice des budgets sociaux, le minage minutieux des protections collectives des salariéEs.

Ces sacrifices devaient ramener la croissance, qui devait permettre, une fois retrouvée, de réduire le chômage et d’augmenter les salaires. Il n’y a ni reprise ni croissance, mais 30 % de dividendes en plus pour les entreprises françaises en un an d’un côté, et l’augmentation des inégalités et un demi-million de chômeurs en plus de l’autre... Et ce n’est que le début. La feuille de route du patronat et du gouvernement est de poursuivre le démantèlement de la Sécurité sociale, de faire exploser le code du travail et de détruire les services publics. Quant à la “révolution énergétique”, quant à la prise en compte des dangers extrêmement graves que fait peser le mode actuel de production sur les conditions écologiques d’existence des êtres humains (et en premier lieu, des plus pauvres), il n’en est évidemment pas question !

Et maintenant la crise politique !

Montebourg «  reprend sa liberté  »... comme s’il n’avait pas eu, il y a quatre mois, la liberté de ne pas aller au gouvernement. Lui, Hamon ou Filipetti, savaient bien alors que ce n’était pas pour mener une politique de gauche. Ils et elles ont respectivement mis en œuvre l’austérité, imposé les rythmes scolaires et validé l’accord Unedic contre les chômeurEs, précaires et intermittentEs.

Qu’est ce qui a changé depuis le 31 mars, jour de la nomination de Valls comme Premier ministre, si ce n’est l’approche de la prochaine présidentielle et l’urgence de se refaire une virginité après avoir mené une politique de droite ?

Comme dans toute l’Europe, ces politiques sont massivement rejetées par les populations qui en sont les victimes. Elles usent le personnel politique et les partis qui les mettent en application. Au premier plan, le Parti socialiste, explosé par la gestion gouvernementale, est désormais menacé d’effondrement et de dislocation.

La droite n’est pas épargnée non plus. Rattrapée par les affaires de corruption, ravagée par la guerre des chefs, tiraillée entre une option de droite autoritaire autour du FN et une option plus «  centriste  », l’UMP est au bord de l’implosion. L’extrême droite attend plus que jamais son heure, et Marine Le Pen se dit prête «  à assumer toutes les responsabilités que le peuple (lui) confiera  »... Le ciel est menaçant, l’effondrement du PS peut laisser la place à une poussée de la droite dure et du Front national.

Des paroles aux actes

La mobilisation à Notre-Dame-des-Landes, puis celles des précaires, intermittentEs et chômeurEs, des cheminotEs, des postiers, des personnels de santé... montrent qu’il est possible de résister à ce gouvernement. Elles sont autant d’expériences indispensables pour la construction d’un mouvement d’ensemble. Dans les semaines qui viennent le débat budgétaire sera un moment de vérité, à la fois symbole et concrétisation de l’austérité et de la destruction de la Sécurité sociale.

Celles et ceux qui se sont retrouvés le 12 avril, et au-delà toutes les forces politiques à la gauche du PS, le mouvement syndical, le mouvement social, doivent unir leurs forces, pour préparer un mouvement d’ampleur, une mobilisation nationale à l’automne pour censurer dans la rue le gouvernement et son budget. Partout, dès les premiers jours de septembre, dans toutes les villes et régions, dans tous les secteurs, cette contre-offensive doit se construire de manière unitaire.

L’accélération de la situation réclame bien mieux que quelques phrases assassines dans les médias ou des petits calculs électoraux pour 2017. Elle impose la rupture avec le PS et l’affrontement avec ce gouvernement. Elle exige des mesures radicales, sociales, écologiques, démocratiques, bref anticapitalistes.

2 septembre 2014, par NPA 49