Accidents de la route ? Pas des catastrophes naturelles !

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L’accident qui a fait 43 victimes vendredi 23 octobre à Puisseguin, en Gironde, choque et bouleverse. Il ne s’agit ni d’une catastrophe naturelle ni d’une fatalité. Et il n’est pas illégitime de mettre en cause les choix politiques, pas indécent de dire que certaines décisions en sont responsables, et pas choquant de mettre en cause ceux qui les prennent. Car c’est effectivement un choix délibéré de faire croître sans cesse le trafic routier, qu’il soit de marchandises ou de passagers. C’est une politique, celle qui sous-tend la loi Macron  : décider de libéraliser le transport par autocars et de faire disparaître les trains régionaux au profit de la route (et ce, à la veille d’une conférence su le changement climatique à Paris, la COP21 !)

Les politiques d’austérité ont pour conséquence le manque d’entretien et donc la dégradation des routes, en particulier secondaires et départementales. Et quand Noël Mamère interroge  : « Est-ce nécessaire de dépenser des milliards d’euros pour des infrastructures qui sont inutiles, plutôt que d’investir cet argent dans l’entretien des routes départementales et dans la réduction des risques accidentogènes  ? », il a raison, n’en déplaise à Claude Bartolone  !

Mais il faut aussi garder à l’esprit que, pour la seule année 2014, les accidents de la route ont tué plus de 3 500 personnes et causé l’hospitalisation de 8 fois plus de blessés. Une tragédie qui se reproduit malheureusement tous les ans et, sauf évidemment pour celles et ceux qui sont directement endeuillés, cette violence est devenue d’une affreuse banalité.

Transporter toujours plus, plus vite, plus loin, tout et n’importe quoi, est au cœur du fonctionnement du capitalisme mondialisé. Transporter pour mettre en concurrence les salariéEs, transporter pour atteindre le stock zéro, transporter pour sous-traiter, transporter en surexploitant les chauffeurs...

L’automobile structure villes et campagnes, jusqu’à devenir indispensable, allongeant sans cesse les déplacements. Elle n’est jamais remise en cause. Au contraire. Ainsi la première mesure concrète de la nouvelle municipalité UMP-LR d’Angers a été d’établir la gratuité de la 1e heure de parking en centre ville et de maintenir à 4 voies la voie sur berges, au risque d’accroître encore la circulation automobile. Et les transports en commun gratuits qui seraient une première mesure sociale et écologique élémentaire pour renverser la vapeur ne sont appliquées que dans un nombre de villes trop limité (et bien sûr pas à Angers).

Mais rien n’est fait pour rapprocher lieux de travail et d’habitation, pour les services de proximité (au contraire, on regroupe et mutualise !) Tout au plus met-on en avant les comportements des conducteurs mais sans jamais s’interroger sur leurs racines, alors que la publicité en fait le symbole même de la liberté, de la toute-puissance et de l’épanouissement individuel...

Oui, la route tue et mutile, pollue et perturbe le climat. L’encourager est bien criminel  !

27 octobre 2015, par NPA 49