Soutenons le peuple grec !

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Le mercredi 12 octobre, vers 17h, a vu l’arrivée à Angers (Leclerc) de la caravane de solidarité avec le peuple grec. Une rencontre avec les caravanier-e-s a eu lieu à 18h (Ralliement), suivie à 20h, salle de la Cité (58 bd du Doyenné) et devant une cinquantaine de militant.e.s, de la projection du film “La tourmente grecque II ; Chronique d’un coup d’État” et d’un débat avec Pascal Franchet du Collectif pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM).

C’est une caravane militante, à destination des dispensaires autogérés grecs, que le réseau angevin de solidarité avec le peuple grec (ATTAC49, Cercle49, Nuit Debout Angers, FSU, SMG [Syndicat de la médecine générale], Sud Santé Sociaux 49, Parti de gauche 49, NPA49, Ensemble 49 ..) a accueilli au Ralliement ce 12 octobre (puis hébergé). Car cette caravane, à l’initiative de cinq collectifs bretons et de l’association Bretagne Grèce Solidarité Santé, convoie du matériel médical, des médicaments et des fonds collectés le long de son trajet, notamment grâce à des relais syndicaux dans les établissements de santé.

Sa démarche n’est pourtant ni humanitaire, ni caritative. Ainsi que l’a expliqué Pascal Franchet, [1] du CADTM, elle est solidaire au sens de la solidarité internationale entre les peuples. Depuis les mesures d’austérité imposées à la Grèce, l’espérance de vie a baissé de 3 ans et la mortalité infantile a augmenté de 43 %. Le premier dispensaire autogéré a été créé en 2011 par le docteur Giorgos Vichas. Dans la foulée, une cinquantaine d’autres dispensaires autogérés ont été mis en place, tous animés par des militant.e.s et devenus le seul recours pour les 35% de la population sans protection sociale, qui ne peuvent plus être soignés dans des hôpitaux où les budgets ont été divisés par deux sur ordre de la Troïka (FMI, BCE, UE).

Après la rencontre du Ralliement avec quelques dizaines de militant.e.s et passant.e.s, après un bref repas, l’étape s’est poursuivie le soir à la “Cité”, au 58 bd du Doyenné, avec la projection devant une cinquantaine de personnes du documentaire “La tourmente Grecque 2, chronique d’un coup d’État” de Philippe Menut (lire son interview) et un débat animé par Pascal Franchet et d’autres caravanier.e.s. Le film a l’immense mérite de retracer les étapes de la crise grecque et de démonter le hold-up commis par les banquiers et spéculateurs capitalistes grâce au système infernal de la dette, une dette pourtant largement illégitime et insoutenable. Le hold-up fut relayé par la BCE et l’UE qui “sauvèrent” les banques en leur rachetant leurs créances, c’est à dire en faisant passer du privé au public (à la charge de la population) la propriété des prêts pourris détenus par ces banques spoliatrices. Et la troïka acheva son travail meurtrier en imposant ensuite au gouvernement grec des plans d’austérité et de privatisations massives qui ôtent à la Grèce toute possibilité de redressement économique et enfoncent une grande partie de la population dans la misère. Le film analyse longuement dans ce cadre l’évolution du gouvernement de Syriza. Il montre que la capitulation d’Alexis Tsipras à l’été 2015 (survenant pourtant après un référendum qui rejetait l’éventualité de celle-ci à plus 60%) était inscrite dans les gènes de l’équipe dirigeante de Syriza : en se refusant d’avance à toute sortie de l’euro ou même à la mise en place provisoire d’une monnaie interne parallèle, en refusant surtout de mobiliser la population (ce qui, par exemple, permit au Pérou de réduire drastiquement sa dette), elle ne pouvait que se rendre aux diktats de l’UE et de la BCE. C’est un véritable coup d’État qui fut alors commis par l’UE, principalement par les États allemand et français.

Il s’agit maintenant de reconstruire une force politique qui en finisse avec l’austérité et la spoliation capitalistes. D’une certaine façon, les dispensaires autogérés participent de cet effort nécessaire. Il s’agit de résister au niveau local tout d’abord, avec l’espoir que de ces multiples résistances et de la solidarité internationale renaîtra ensuite une mobilisation générale d’un peuple qui a déjà montré dans l’histoire sa capacité à dire non.

Après plusieurs étapes en Bretagne, la caravane était partie de Rennes ce 12 octobre. Après Angers, elle souhaite émailler ses étapes (Poitiers le 13, Clermont-Ferrand le 14, Vénissieux le 15) d’autres réunions publiques pour permettre des débats ouverts et expliquer le sens de son engagement. À Vénissieux aura lieu un meeting national en présence de travailleurs grecs de la santé, puis le convoi se dirigera vers Athènes où le matériel médical sera livré directement aux dispensaires.

TRACT D’APPEL

ANNEXES :

Courrier de Bretagne Grèce Solidarité Santé du 06 septembre 2016
-  déclaration : https://solidariteaveclagrececollec...
-  collectifs : https://solidariteaveclagrececollec...
-  vidéo : https://solidariteaveclagrececollec...

-  Interview de Philippe Menut à La Marseillaise du 22/09/2016

Sur le site du NPA (L’Anticapitaliste du 06/10/2016) :
-  Grèce, résister toujours

12 octobre 2016, par NPA 49

[1] On peut écouter en podcast l’intervention de Pascal Franchet sur Radio Campus (à 30’ 06’’).