Donald Trump, le candidat milliardaire qui se prétend “antisystème” alors qu’il en est le pire produit, a, comme la fin de la campagne électorale aux USA le laissait prévoir, remporté l’élection présidentielle américaine. [1] Le magnat de l’immobilier, multimilliardaire, symbole même de la brutalité du capitalisme, a récolté les fruits pourris du bilan d’Obama qui a mené avec cynisme une politique soumise aux intérêts de Wall Street (trahissant ainsi les espoirs qu’il avait suscités) et, plus globalement, il récolte les fruits pourris du capitalisme globalisé qui domine aux USA et dans le monde depuis l’effondrement de l’URSS bureaucratique.
Trump, Le Pen américain
Le démagogue Trump a flatté les vieux démons de la société américaine, le racisme, le nationalisme, le sexisme pour dévoyer la colère contre les pouvoirs en place, la canaliser dans le cadre du système, pour mieux perpétuer celui-ci et le défendre en désignant des boucs émissaires. Comme les Le Pen ici, il vante le repli national, prétendant rapatrier les emplois de Chine ou d’Amérique latine, comme si les multinationales allaient se priver de produire à bas coût ! Pendant sa campagne, il n’a cessé de chercher à diviser les travailleurs, multipliant les propos insultants contre les Mexicains ou les musulmans, affichant son mépris des femmes. Il attise les peurs et les haines.
Une société, un monde malades du capitalisme
Ces élections, la déroute des Démocrates, marquent la fin de ce que la victoire d’Obama, en 2008, avait pu laisser espérer, l’ouverture d’une nouvelle ère politique qui tournerait la page des années Bush. Huit ans après, les 1 % les plus riches ont capté 85 % des richesses supplémentaires du pays. Comme ici, les inégalités se sont creusées, au profit d’une petite minorité. Ce n’est pas un hasard si l’abstention a été très forte dans la région des grands lacs, grande victime des délocalisations et de la désindustrialisation, donnant à D. Trump l’occasion d’engranger de bons résultats.
La dite croissance américaine, c’est une précarisation croissante et un endettement colossal tant des particuliers, des entreprises que de l’État. Quant à la politique étrangère, le prix Nobel de la Paix -ou plutôt le prix Nobel des déclarations d’intention-, loin de rompre avec la politique de Bush, a en réalité renforcé le déploiement militaire américain dans le monde. Ses prétentions à combattre Daesh ne font qu’accroître le chaos dans un Moyen Orient à feu et à sang.
Les “années Obama” ont poursuivi l’offensive libérale et impérialiste semant le chaos tant sur le plan social qu’au niveau international.
Les 1 % contre les 99 %
D. Trump va, comme l’aurait fait H. Clinton, accentuer la politique au service des grandes multinationales qu’a menée B. Obama contre le monde du travail et les peuples. Derrière son discours démagogique, il se pliera aux volontés de Wall Street, du Pentagone et du FBI pour défendre les intérêts du grand capital américain.
Oui, il y a bien deux Amériques, mais ce ne sont pas celles de Clinton et Trump ; ce sont celles des riches et des très riches d’une part, des travailleurs et des classes populaires, d’autre part. Cet antagonisme ne cesse de s’approfondir en même temps que les inégalités de plus en plus criantes aux USA comme ici et partout ailleurs. C’est bien la politique des classes capitalistes qui en est responsable et engendre une décomposition sociale et politique dans le monde entier.
Un avertissement
Trump et les Républicains aux affaires aggraveront les tensions à tous les niveaux. La réponse viendra des luttes et des mobilisations, à travers aussi le renouveau des idées du socialisme qui ont rencontré un large écho lors des primaires démocrates grâce à la campagne de Bernie Sanders (même si celui-ci, dont la campagne a été sabotée par la direction du parti démocrate et qui a subi d’énormes pressions de la part de celle-ci, s’est finalement rallié à Clinton).
Le 8 novembre, les travailleurs, les classes exploitées n’étaient pas représentés. Cependant, aux USA comme ici et au niveau international, l’avenir est entre leurs mains. Ici, avec l’écho de Le Pen, comme aux États-Unis, cette élection montre qu’il y a urgence à ce que les classes populaires ne se laissent plus diriger par les domestiques politiques du capitalisme et abuser par les nationalismes diviseurs et mortifères. Il y a urgence à ce que le salariat relève la tête et défende -enfin- ses intérêts de classe sur la scène politique.
[1] D. Trump gagne en effet une majorité nette de grands électeurs, même s’il obtient 185.000 voix de moins que Hillary Clinton. Le mode de scrutin (une majorité simple dans un État donne au vainqueur l’intégralité des grands électeurs de l’État) n’est pourtant qu’un des aspects du caractère très peu démocratique des élections aux USA... Quoiqu’il en soit, les deux candidats ont mobilisé près de 118,8 millions de voix, soit 52,5% des 225,8 millions d’électeurs inscrits. Une analyse numérique des votes en sortie d’urnes est disponible ici.
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
La librairie sociale et militante Les Nuits bleues, 21 rue Maillé à Angers, avait organisé le 13 décembre une rencontre avec Frédéric Dabouis, auteur de « La Révolution comme horizon », dont nous avions publié une première interview ICI. L’enregistrement de cette rencontre consacrée à l’histoire du mouvement ouvrier angevin révolutionnaire entre 1914 (début de la guerre, de l’union sacrée et des premiers opposants à celles-ci) et 1923 (début de la stalinisation du PCF) vient d’être mise en ligne sur le site de la librairie (à la fin de l’article qui avait été rédigé pour la réunion). À vos écouteurs !
Deux textes publics explicitent la position unitaire et révolutionnaire du NPA pour les prochaines élections européennes :
- « Contre l’UE capitaliste et austéritaire, rassembler la gauche de combat ! » est une tribune du NPA publiée sur Mediapart et Regards, signée par Christine Poupin et Pauline Salingue, les deux porte-parole du NPA, Roseline Vachetta, qui fut députée européenne de la LCR aux côtés d’Alain Krivine, Olivier Besancenot et Philippe Poutou, anciens candidats LCR et NPA à l’élection présidentielle ;
- Le « Courrier public du NPA à La France insoumise concernant les élections européennes » est un courrier public adopté mercredi 3 janvier 2024 par le Conseil politique national, instance de direction du NPA.
Le coup d’État contre le gouvernement du président chilien Salvador Allende qui a eu lieu le 11 septembre 1973, a brutalement et violemment fermé la voie que plusieurs pays d’Amérique latine étaient en train de construire vers un État-providence et la souveraineté sur leurs ressources naturelles. Le Chili a préfiguré ce qui allait se passer dans le monde au cours des dix années suivantes : la contre-offensive de l’impérialisme, notamment étasunien, contre les politiques de redistribution des revenus, le développement industriel endogène et la construction de ce que l’on a appelé l’État-providence, explique Éric Toussaint, fondateur du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (www.cadtm.org) et membre du conseil scientifique de l’Association pour la Taxation des Transactions Financières (ATTAC) France. À lire ICI sur le site de la 4e Internationale.
« Hugo Blanco a donné l’exemple. » C’est ce qu’a écrit Che Guevara à propos de cette période de la vie de Blanco quand il était un organisateur central du mouvement pour la réforme agraire par le bas à La Convención et à Lares, au Pérou, entre 1958 et 1963. Hugo, qui fut membre de la Quatrième Internationale pendant des décennies (on le voit sur la photo avec Daniel Bensaïd en 1985), nous a quitté·e·s le 25 juin. Il fut un des premiers qui avaient compris l’importance de la lutte pour l’écosocialisme face à la catastrophe environnementale à laquelle nous sommes de plus en plus confronté·e·s, en soutenant notamment que, même si les communautés indigènes n’utilisent pas le terme écosocialisme, elles se battent pour l’écosocialisme depuis 500 ans. La Quatrième internationale salue sa mémoire : Angel Hugo Blanco Galdós Presente !.
Sieva “Esteban” Volkov nous a quitté·e·s le 16 juin. Celui qui, enfant, avait été témoin - et victime - de l’acharnement meurtrier de la bureaucratie stalinienne contre son grand-père, Léon Trotsky, et toute sa famille est décédé dans son pays d’adoption, le Mexique, à l’âge de 97 ans. C’est un des derniers témoins de la catastrophe qu’a constitué la contre-révolution stalinienne - mais aussi de l’espoir porté par la résistance à celle-ci - qui disparaît. La Quatrième Internationale lui rend hommage sur son site : « En l’honneur d’Esteban Volkov (1926-2023) : Vive la mémoire de Léon Trotsky et la lutte de l’opposition de gauche contre le capitalisme et le stalinisme ! »