Plus de 500 AngevinEs solidaires du peuple syrien

Partager

Dimanche 18 décembre en début d’après-midi, devant l’esplanade du théâtre Le Quai à Angers, plus de 500 personnes ont répondu en dépit du froid et du brouillard à l’appel du réseau social angevin “#TousUnisPourAlep” à un rassemblement et à une collecte de solidarité avec la population martyre d’Alep.

Au nom du réseau social, Yannick Sourisseau a fait une intervention d’une dizaine de minutes, intégrant une minute de silence pour les victimes. Canalisée par les militants du collectif et en présence de Syriens venus d’Alep, la foule a ensuite dessiné un cœur et les quatre lettres du nom de la ville. Les photos de ce rassemblement et de ceux qui suivront, seront transmises via les réseaux sociaux jusqu’en Syrie afin que les habitantEs martyriséEs d’Alep sachent qu’ils et elles ne sont pas abandonnéEs à leur sort (ou plutôt, que la population d’Angers et celles du monde entier tiennent à manifester une solidarité que leurs dirigeants politiques n’ont guère manifesté jusqu’ici...)

Nota bene : Les organisateurs avaient souhaité que les organisations politiques ne se manifestent pas avec leurs calicots. De fait, leur crainte d’une récupération était bien peu fondée. Il y avait quelques militantEs politiques à ce rassemblement (Verts, NPA...) mais la confusion que certains ont semée à gauche, renvoyant presque dos-à-dos la rébellion et l’armée du dictateur Assad au prétexte erroné que la rébellion serait pilotée par des islamistes semble avoir fait des ravages...

Que celles et ceux qui confondaient déjà l’URSS de Staline avec celle de Lénine confondent aujourd’hui la Russie impérialiste de Poutine avec la défunte URSS bureaucratique et, dans une logique “campiste”, soutiennent avec elle les armées du dictateur Assad est déjà affligeant. Mais que des militantEs sincères ne voient dans la guerre subie par le peuple syrien qu’une conséquence des conflits entre impérialistes (certes bien réels) relève au mieux d’un sérieux oubli de ce qui s’est passé en 2011 lors du printemps arabe.

Car c’est d’abord la révolution du peuple syrien contre la dictature que combattent actuellement les assassins d’Assad et les milices chiites du parti bourgeois libanais Hezbollah sous la protection de l’aviation russe et avec le support logistique de l’État iranien. Ce n’est même pas Daech (chassée d’Alep dès 2014), que l’aviation russe a d’ailleurs peu bombardé, et qu’elle a laissé reprendre Palmyre à des fins probables de diversion politique.

Le devoir des militantEs de gauche est de manifester aujourd’hui leur solidarité avec la résistance syrienne représentée d’une part par l’Armée syrienne libre à Alep et d’autre part, mais hélas de façon antagonique, par les Kurdes du PYD dans le Rojava (car les droits du peuple kurde doivent être affirmés au même titre que ceux du peuple syrien). À l’heure où le gouvernement issu du PS n’en finit pas de faire des déclarations hypocrites qui ne sont suivies d’aucun effet, à l’heure où l’ultra-droite de Fillon et le FN se rangent derrière les dictateurs Assad et Poutine, il faut en finir avec la paralysie politique et balayer les inepties comme celle qui cherche à identifier la critique de la politique de Poutine avec une quelconque volonté d’entrer en conflit armé avec la Russie... Les initiatives citoyennes comme celle de “#TousUnisPourAlep” sont bienvenues. Mais il faut aussi produire une analyse et une action qui permettent à la population d’avancer dans la compréhension de ce qui est en jeu aujourd’hui, et qui dépasse largement le cadre du conflit syrien : la lutte contre les monstres qui, à mesure que croissent les inégalités sociales, surgissent du ventre de la bête immonde qui met le monde en coupe réglée.

***

18 décembre 2016, par NPA 49