La débâcle Fillon et l’exigence d’une rupture avec le système capitaliste

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Alors que le candidat de droite, F. Fillon, est abandonné par ses pairs, notamment en Anjou (M. Piron, C. Béchu, G. Bourdouleix, etc. en attendant C. Gillet et consorts), la crise de représentation politique s’approfondit et l’absurde caractère monarchique de l’élection présidentielle est mis en pleine lumière. La nécessité de rompre avec la folie du système capitaliste ne s’en fait que plus ressentir. La candidature du salarié Philippe Poutou (qui sera à Angers le 4 avril !) est là pour l’affirmer, tout autant que pour rappeler que c’est toutes et tous ensemble, et pas en comptant sur un sauveur suprême, que nous pourrons avancer vers une société solidaire.

La candidature Fillon prend l’eau bénite de toutes parts. Chaque jour qui passe la voit s’enfoncer un peu plus. La mise en examen pour détournement de fonds publics semble inévitable. Cependant, alors qu’il avait promis de retirer sa candidature si cela arrivait, F. Fillon affirme vouloir continuer malgré tout. Il n’y a pas de limite au culot de F. Fillon : il se maintient, en prétendant court-circuiter la justice en se faisant élire et il évacue toute retenue morale.

Pourtant, lors des primaires de la droite, il se présentait comme le candidat de la morale et du catholicisme bien-pensant. Cela lui avait valu un franc succès dans tout le Tartuffeland, notamment en Anjou. Maintenant, du maire d’Angers C. Béchu au député M. Piron, les reniements des élus de droite se multiplient. Même G. Bourdouleix lui retire son soutien. Il y a quelques jours, le maire de droite extrême qui règne sur Cholet appelait encore à “sauver le soldat Fillon” et -avec son habituel sens de la mesure- injuriait le candidat libéral E. Macron (traité de “bâtard”, de “candidat de Daesh” et de profiteur, lui et “ses maîtres”, du “crime Fillon”) [1]. Aujourd’hui, il revendique une candidature d’A. Juppé... Quant au très précautionneux président du Conseil départemental et soutien de F. Fillon de la première heure, l’UDI C. Gillet, il attend la date du 15 mars et de l’éventuelle mise en examen pour annoncer son décrochage... [2]

Au-delà du feuilleton, des trahisons et revirements, le vrai problème est le maintien d’une caste politicienne totalement déconnectée de la réalité du monde du travail. Un million d’euros détournés à des fins privées par Fillon, autant par le FN pour ses prétendus assistants au Parlement européen, tandis que Emmanuel Macron a semble-t-il utilisé 120 000 euros de « frais de bouche » de Bercy pour lancer sa campagne, sans compter le reste de ses financements, bien mystérieux... Voilà les mœurs des candidats des puissants, des capitalistes.

Il faut une rupture avec le fonctionnement de ce système, ce qui passe par la suppression de la fonction de président, avatar de monarque, qui a atteint ses limites au-delà de l’absurde, comme le montre l’actuelle campagne électorale. Il est aussi nécessaire de limiter les indemnités des élus au niveau du salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé (2300 euros nets aujourd’hui, au lieu de 13 000 euros bruts actuellement), parce qu’il n’y a pas de raison que ceux qui nous représentent touchent plus que nous. Enfin, la révocabilité des élus doit être rendue possible.

Tout cela rend d’autant plus vital qu’une voix différente puisse s’exprimer dans cette élection, pour montrer ce que vit au quotidien la grande majorité de la population. Fillon, malgré les magouilles, est le candidat qui a recueilli le plus de parrainages d’élus au conseil constitutionnel ! A contrario, nous appelons les maires à parrainer la candidature de Philippe Poutou pour permettre que la voix d’un salarié puisse exister dans cette campagne et que puisse être défendue démocratiquement une rupture avec le système capitaliste. Car seule cette rupture pourrait permettre de se débarrasser des inégalités de classes et de la course mortifère à la concurrence, à la destruction de notre environnement et à la guerre. Seule cette rupture ouvrirait la voie à une société solidaire permettant l’indispensable codéveloppement de l’humanité et de la nature, à une société écosocialiste.

3 mars 2017, par NPA 49

[1] cf. Courrier de l’Ouest du 2 mars 2017, et la lettre mensuelle “49.5 info” du maire de Cholet. G. Bourdouleix avait déjà utilisé l’insulte “candidat de Daesh” après qu’E. Macron avait en Algérie, dans un instant diplomatique de lucidité, reconnu que la colonisation était un crime contre l’humanité

[2] cf. Courrier de l’Ouest du 3 mars 2017