Préparer une contre-offensive du monde du travail et des jeunes : voter / faire voter Poutou !

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La grève générale continue en Guyane. Le gouvernement français a refusé lundi les nouvelles exigences du collectif « Pou Lagwiyann dékolé » qui après avoir refusé la promesse dérisoire de crédits d’un milliard d’euros sur plusieurs années, réclame aujourd’hui 2,5 milliards « tout de suite » pour rattraper le retard scandaleux que connaissent entre autres la santé et l’éducation. B. Cazeneuve a eu le culot de juger ces demandes « irréalistes » et a justifié hypocritement son refus par le changement de gouvernement prochain. Il avait déjà fallu des semaines de mobilisation dont une de grève générale, le blocage des ports, des aéroports et du centre spatial de Kourou, des manifestations qui ont rassemblé près de 10 % de la population pour que le gouvernement se résigne à négocier. Devant la détermination du mouvement, la ministre de l’Outre-Mer avait dû présenter officiellement ses excuses au « peuple guyanais » et le gouvernement promettre des crédits qui sont loin de faire le compte au regard de l’abandon dans lequel l’État français a laissé ce territoire sur lequel il impose sa domination coloniale. Alors que de Kourou sont lancées les fusées Ariane, un sommet de technologie, 30 % des Guyanais n’ont pas accès à l’électricité ni à l’eau potable, 22,3 % de la population active est au chômage -40 % chez les jeunes-, une famille sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Ces chiffres sont le double des mêmes indicateurs en France, tout comme le prix des aliments les plus indispensables. La situation dans l’enseignement et les hôpitaux est catastrophique.

À l’extrême droite et à l’ultra-droite : le poison de la division et de la haine

Pour Marine Le Pen, le seul problème serait « l’insécurité » qui aurait pour origine la forte immigration que connaît le pays, et la solution, l’augmentation des forces de police et de gendarmerie. Elle promet en outre des sortes de zones franches prioritaires au bénéfice du patronat local. F. Fillon tient à peu près le même discours avec le même objectif, essayer de faire en sorte que les travailleurs, avec ou sans emploi, se retournent contre des gens au moins aussi exploités qu’eux parce qu’ils seraient « étrangers » -alors que ces derniers viennent du même continent et pas d’un pays à 7000 kilomètres de là.

À droite : des promesses illusoires. Et à gauche ?

À droite, E. Macron s’indigne, mais contre la mobilisation des Guyanais : « Bloquer les aéroports, bloquer la ville, ce n’est pas acceptable. Il faut en revenir à la raison et au calme » et de promettre beaucoup pour ce « département français » en terme d’investissements publics. Sans doute autant que ce qu’ont fait les gouvernements Hollande auxquels E. Macron a participé, et sans remettre en cause le statut colonial du territoire qu’il a, dans un lapsus significatif, désigné comme une “île”, un confetti de l’empire...

B. Hamon et J.-L. Mélenchon, quant eux, ont exprimé leur solidarité avec les Guyanais et dénoncé la situation catastrophique dans laquelle ils vivent. Mais par quels moyens comptent-ils mettre en œuvre les mesures finalement limitées qu’ils avancent ? Il faudrait changer la constitution, dit Mélenchon, changer les lois. Certes, mais il faut avant tout mettre fin au colonialisme. Et surtout, il faut s’en prendre aux grands groupes capitalistes dont la mainmise appauvrit, avec l’aide de l’État, toute la population, pour enrichir les plus riches. En ce qui concerne le secteur bancaire par exemple, nationaliser BNP Paribas et la Société Générale est un premier pas. Mais c’est l’ensemble du secteur bancaire et financier qu’il faut exproprier pour créer un monopole public bancaire et annuler la dette de l’État.

Nous sommes toutes et tous des Guyanais !

La Guyane le montre bien. C’est seulement par nos luttes et notre mobilisation que nous pouvons nous faire entendre et imposer nos droits, les mesures d’urgence répondant aux besoins de toute la population : la diminution du temps de travail jusqu’à la résorption du chômage, la création massive d’emplois dans les services publics, l’augmentation générale des salaires, des pensions et des minimas sociaux. L’argent, les richesses existent. Il faut exproprier les grandes fortunes et que les travailleurs contrôlent démocratiquement la marche de l’économie et de l’État.

-  Le 23 avril prochain, nous pourrons le dire en votant Philippe Poutou !
-  Votons et faisons voter pour l’un d’entre nous,
-  Votons pour un ouvrier, votons pour un anticapitaliste,
-  Votons Philippe Poutou !

4 avril 2017, par NPA 49