Mobilisation contre la marchandisation de la protection de l’enfance en Maine-et-Loire

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« L’enfant est au cœur de nos choix » déclarait il y a peu Christian Gillet, le président UDI du Conseil Départemental de Maine-et-Loire. Les 800 salarié-es de la protection de l’enfance mobilisé-es lundi 15 mai à Angers contre sa politique n’étaient pas convaincus et se sont fait entendre !

« Retrait des appels à projets, arrêt des réorganisations destructrices de l’Aide Sociale à l’Enfance » ont exigé une nouvelle fois les manifestant-es, notamment à l’appel de l’intersyndicale (lire le tract). Aux côtés des travailleurs sociaux manifestaient aussi des salarié-es du Conseil Départemental (CD49) et du CESAME (Centre de Santé Mentale Angevin) ; des préavis de grève avaient été déposés par la CGT.

La Préfecture avait bien tenté d’interdire la manifestation devant le CD49, mais les salarié-es ne se sont pas laissé intimider. Une centaine d’entre eux a même pu pénétrer dans les locaux en profitant d’une voiture qui sortait du parking !

L’intersyndicale du social CGT, FO et Sud (tardivement rejointe par la CFDT) avait déjà réuni 700 personnes le 4 mai dernier. La mobilisation prend de l’ampleur, des collectifs de salarié-es se forment dans des établissements sans présence syndicale.

Le secteur de la protection de l’enfance en Maine-et-Loire fait malheureusement office de laboratoire libéral, à travers une mise en concurrence des établissements entre eux, par le recours à des appels à projets, qui ne sont en fait que des appels d’offres déguisés. De 350 à 400 emplois sont directement menacés. Quatre associations pourraient tout simplement disparaître, c’est le cas de l’APAECH [1] à Cholet. Deux associations qui n’étaient pas présentes dans le département, et qui se financent en partie par des dons, feraient leur entrée : « SOS villages d’enfants » [2] et la très catholique « Orphelins Apprentis d’Auteuil ». Quelles qualifications et quelle rémunération pour les salarié-es ? On sait déjà que ; là où elles sont présentes, ces associations travaillent au moindre coût, n’appliquent pas la convention collective CCN66. [3]

Face à l’obstination du Conseil Départemental, les salarié-es ne lâchent rien. À l’issue de la manifestation du 15 mai, une AG de grévistes a décidé de poursuivre le mouvement tous les lundis. Des actions décentralisées auront lieu à chaque fois.

Le NPA 49 soutient intégralement les revendications des salarié-es de la protection de l’enfance et dénonce les politiques néolibérales destructrices et irresponsables du président du CD49.

15 mai 2017, par NPA 49

[1] APAECH : Association Protection Adolescence et Enfance Cholet ; 120 salarié-es.

[2] Dans son édition du 5 mai, le Courrier de l’Ouest s’interrogeait sur les conditions d’arrivée de SOS villages d’enfants. En effet, il semble bien, même si C. Gillet s’en défendit dans le CO du lendemain, que cette association va intégrer, pour une thématique “réunir les fratries autour du cheval”, des locaux du haras du parc de l’Isle-Briand au Lion-d’Angers appartenant comme par hasard au CD49. Comme si, avant même l’appel à projets, tout avait été préparé pour ménager un point de chute et une justification (le cheval) à SOS villages d’enfants.

[3] Convention Collective Nationale 66, principale convention collective des travailleurs sociaux du privé, que les employeurs tentent de remettre en cause depuis plusieurs années.