Demandeurs d’asile : une "New House" à Angers

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Un troisième squatt a été ouvert à Angers pour accueillir les demandeurs d’asile. Alors que l’État devrait les accueillir dans des structures ad hoc, ce sont maintenant plus de 160 "DA" qui logent dans les squatts de la ville ouverts avec les militants solidaires. Pendant ce temps, la mairie fait venir ses huissiers et demande l’expulsion des réfugiés...

C’est le 20 décembre que le 16 rue du Port de l’Ancre (quartier Thiers-Boisnet), une ancienne usine dont l’étage supérieur décoré d’une tête de cheval avait été aménagé en lofts, a été réquisitionné par les demandeurs d’asiles et les militants. En plus de celui de La Roseraie qui héberge 70 personnes, de celui de Verneau qui en héberge une soixantaine, ce dernier squatt en héberge aujourd’hui une quarantaine, dont beaucoup de Somaliens fuyant la guerre civile. La structure légale d’Espace Accueil est en effet depuis belle lurette complètement surchargée.

La réquisition du 16 fut un nouveau démenti à la préfecture (à laquelle la loi impose normalement de trouver un gîte aux demandeurs d’asile) et à la mairie d’Angers qui prétendent qu’il n’existe pas d’habitations libres habitables sur la ville. En réalité cet immeuble, qui est propriété de la ville, comporte déjà deux appartements aménagés muni de cuisines et de sanitaires et ses nouveaux habitants s’activent désormais pour en améliorer le confort.

La réaction de la Mairie a été de nouveau problématique. Alors que le bâtiment n’était pas promis à une démolition immédiate (les Restos du coeur voisins ont été prévenus que les opérations immobilières touchant le pâté de maisons n’auraient pas lieu avant 2012), alors qu’une adjointe (MMe R. Véron) déclarait la veille qu’il n’y aurait pas d’expulsion, la mairie a déposé un référé en ce sens le 7 janvier, dont le rendu devrait être donné le 14. Les arguments sur les défauts de "sécurité" de l’immeuble peuvent pourtant être retournés : pourquoi la mairie n’envoie-t-elle pas ses services mettre si besoin les équipements du squatt en conformité au lieu de chercher à expulser ?

Par ailleurs, la seule offre officielle faite aux demandeurs d’asile reste un hébergement nocturne au CESAME et l’obligation diurne d’affronter dehors les frimas de l’hiver (offre bien évidemment refusée par les "DA")... Même si ce n’est pas à la Mairie, mais à la préfecture, d’assurer l’hébergement des demandeurs d’asile, elle ne peut ainsi botter en touche et se rendre ainsi, nolens volens, complice de la politique rétrograde de l’État sarkozyste.

Les militants solidaires et les DA appellent la population angevine à se solidariser en manifestant samedi 16 janvier à 15h devant la Mairie d’Angers.

Un concert de soutien aux DA aura lieu à 20h au squatt "New House", 16 rue du port de l’Ancre à Angers (télécharger l’affiche).

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11 janvier 2010, par NPA Angers