La lutte paie à la clinique St Didier d’Avrillé !

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Il y a quinze jours, le PDG du groupe VP Santé, dont fait partie la très lucrative clinique psychiatrique St Didier, arrête de remplacer les salarié.e.s absent.e.s, pour faire des économies et accroitre ses profits. Ereinté.e.s par des conditions de travail qui empirent, pour les salarié.e.s, la coupe est pleine, avec leur syndicat CGT, un courrier est transmis au PDG avec les revendications. Un mouvement de grève total et illimité démarrera lundi 26 novembre sans engagements fermes du patron.

Les salarié.e.s refusent de continuer à travailler en sous-effectif et exigent le remplacement de tou.te.s les absent.e.s, une augmentation de salaire de 15 points indiciaires (soit 105 euros bruts selon la convention collective en vigueur dans la santé privée), et une prime de transport pour faire face à l’augmentation du coût des carburants.

Le groupe VP Santé quant à lui se porte très bien, le PDG détient plus de 20 cliniques à travers la France, soit 7% de l’hospitalisation privée en psychiatrie. La clinique St Didier est la plus petite du groupe, elle emploie 25 salarié.e.s et accueille 35 patient.e.s. Depuis 5 ans, les salaires sont gelés à la clinique, les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) n’ont même pas lieu tous les ans car le PDG ne se déplace pas à Angers !

Devant la menace d’une grève, le patron organise une rencontre avec les délégué.e.s du personnel jeudi 22 novembre. Devant l’arrogance du PDG, après plusieurs heures de négociations, c’en est trop pour les salarié.e.s qui votent à l’unanimité la grève, dès le lendemain matin. Malgré les multiples pressions, vendredi 23 novembre à 8h, c’est le début de la grève. Les salarié.e.s sortent les un.e.s après les autres tout au long de la matinée rejoindre le piquet de grève devant la clinique. Les médecins organisent l’évacuation des malades, soit des retours au domicile, soit des transferts vers le CESAME ou le CHU. (En effet, il n’existe pas d’effectif minimum à St Didier, contrairement aux hôpitaux publics qui doivent assurer la continuité des soins.)

Sous la pression de la grève, en milieu de matinée, une réunion de conciliation est organisée à l’inspection du travail à Angers. Soudé.e.s, les grévistes font le point régulièrement avec leurs délégué.e.s, qui les tiennent au courant de l’évolution des négociations. A chaque étape, un vote est organisé sur le piquet de grève, et les délégué.e.s portent la parole des grévistes face au PDG. Dans l’après-midi, un protocole de fin de conflit est signé. Les salarié.e.s ont obtenu notamment :
-  le remplacement systématique de chaque absence ;
-  une augmentation de 10 points indiciaires pour tou.te.s (soit 70 euros) ;
-  un jour de congé supplémentaire par tranche de 10 ans d’ancienneté.

En quelques heures de grève, les salarié.e.s de St Didier ont pu faire plier un patronat des plus rapaces, et ainsi se faire respecter. La lutte paie !

24 novembre 2018, par NPA 49