Malgré la répression et le baratin de Macron, étendre la mobilisation !

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Treize minutes, Marseillaise comprise, pour donner des preuves d’« amour » aux Gilets jaunes, tel était le défi de Macron lundi soir… Mais les réactions aussi bien des Gilets jaunes que des lycéenEs ont été immédiates : Macron nous a une fois de plus infligé son mépris de classe. Le fait politique majeur reste qu’il a été contraint d’abandonner sa posture d’inflexibilité, ce qui est un encouragement à renforcer, élargir et approfondir nos mobilisations.

Des entourloupes qui ne roulent personne

100 euros « de plus » pour les salariéEs au SMIC, la défiscalisation des heures supplémentaires et de la prime exceptionnelle de fin d’année, en fonction des capacités des entreprises… Mais une formule résume tout : « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur » ! Pas d’augmentation de salaire, il s’agit en réalité de cumuler des mesures déjà annoncées, qui seront simplement anticipées. Mais ce ne seront que des primes, et tous les salariéEs payés au SMIC horaire ne les toucheront pas...

Depuis des années, les exonérations de cotisations patronales et les défiscalisations ont seulement démontré leur capacité à tirer les salaires vers le bas. La défiscalisation des heures supplémentaires, en plus d’imposer la flexibilité aux salariéEs qui les réalisent, est contradictoire avec la création d’emplois. De plus, l’annulation pour 2019 de la hausse de CSG pour les retraitéEs touchant moins de 2000 euros, ne garantira pas leur pouvoir d’achat, car les pensions évolueront moins vite que les prix ! Et surtout, ces mesures, « entre 8 et 10 milliards d’euros », ne seront pas payées par les entreprises, mais par une fiscalité toujours injuste et par des économies sur les services publics.

Macron « dans la seringue »

Macron a été contraint de sortir de son silence hautain par l’enracinement de la mobilisation des Gilets jaunes, l’élargissement de la contestation dans la jeunesse scolarisée, et la menace de l’extension à des secteurs du monde du travail.

Il affirme qu’il n’y aura aucune indulgence contre les « violences inadmissibles », qu’il mettra tous les moyens pour ramener le « calme et l’ordre républicain ». Contre le mouvement lycéen, 700 interpellations sur la seule journée du jeudi 6 décembre avec, en point d’orgue, la mise en spectacle de l’humiliation des 153 jeunes de Mantes-la-Jolie. Contre les manifestantEs de samedi dernier, des centaines de blesséEs et des milliers d’interpelléEs. La force la plus brutale a été déployée, mais elle n’a rien empêché : en début de semaine, le mouvement lycéen gagnait de nouveaux établissements, et les barrages et blocages se maintenaient.

Construire les convergences pour bloquer l’économie

À toutes ces colères, Macron ne répond pas. Au contraire, il prétend pouvoir poursuivre ses réformes programmées, de destruction des services publics, de l’assurance chômage et des retraites, tout en agitant la menace d’un débat sur l’immigration… Mais il est loin d’avoir gagné.

Une course de vitesse est engagée. Il appartient maintenant aux salariéEs d’utiliser, en plus des blocages, l’arme de la grève pour réellement bloquer l’économie. La journée de mobilisation du vendredi 14 décembre doit être une étape, une journée de grève en solidarité avec les mobilisations lycéennes et avec les manifestations du lendemain, l’Acte V du mouvement des Gilets jaunes. En Maine-et-Loire, cette journée du 14 sera marquée par la grève et les manifestations à l’appel des Unions Départementales et syndicats CGT, FO, FSU, UNEF et UNL du Maine-et-Loire : à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. de la République, Segré (pl. du port) et à 14h30 à Cholet (pl. Travot).

C’est le caractère massif de ces deux jours, le 14 et le 15, qui pourra poser des limites au déploiement de plus en plus démesuré des violences policières et judiciaires, mais aussi construire la perspective d’une généralisation des grèves : bloquer le pays, touTes ensemble, pour gagner.

12 décembre 2018, par NPA 49