De Cezus à Alcan, salariés en lutte : solidarité !

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Deux conflits sociaux à Montreuil-Juigné montrent à la fois les potentialités et les limites des luttes actuelles dans les entreprises. Tous les deux sont fondés sur des revendications salariales. Si les salariés d’Alcan ont obtenu une certaine augmentation (1,4%), ceux de Cezus sont toujours dans la bagarre. L’isolement de ces luttes en limite l’efficacité, mais les premières victoires obtenues montrent aussi que la lutte paie.

Mercredi dernier 3 février, à Montreuil-Juigné, l’écrasante majorité des 70 salariés de l’usine Cezus (une filiale d’Areva) sont en grève, avec leur syndicat CFDT. Ils réclament l’alignement de leurs salaires et primes sur ceux du site de Paimboeuf, en Loire-Atlantique. Pour un même travail, les écarts de salaires entre les deux sites vont en effet de 170 à 400 euros par mois. Leur piquet de grève bloque l’approvisionnement de l’usine, qui participe à la chaîne de production des tubes en zirconium indispensables aux réacteurs nucléaires. La municipalité socialiste et la population les soutiennent. Après plus de six mois de négociations, la direction ne proposait en effet qu’une augmentation de 25 euros, alors que la productivité a augmenté et que les effectifs ont baissé. Rappelons par ailleurs qu’Areva, la multinationale française numéro 1 mondial du nucléaire, peut payer : le groupe fait chaque année des centaines de millions d’euros de profits, même si ces derniers ont été un peu plombés par les difficultés du chantier de l’EPR en Finlande. L’an dernier, Areva a augmenté les dividendes de ses actionnaires de 4,13 %...

Toujours à Montreuil-Juigné, mais à l’usine Alcan-Aviatube (ex-Péchiney), les salariés se sont mis en grève pour les salaires. La direction ne propose que 1,2 % d’augmentation générale, l’intersyndicale CGT-CFTC réclame davantage, car les 290 salariés sont touchés par le chômage partiel depuis le mois de septembre, et cette situation est appelée à durer. De plus, les prélèvements de leur mutuelle viennent d’augmenter. Là aussi, rappelons que jusqu’à présent, l’usine appartient à la multinationale Rio Tinto Alcan, « leader mondial de l’industrie de l’aluminium » selon ses propres dires, elle-même filiale du groupe minier anglo-australien Rio Tinto dont les profits se sont montés ces dernières années à des dizaines de milliards de dollars… Lundi 8 février, le mouvement a été suspendu, la direction proposant cette fois 1,4 % d’augmentation générale.

La lutte paye, Areva et Rio Tinto peuvent payer !

9 février 2010, par NPA 49