La dite « convention citoyenne pour le climat » mise en place par Macron en octobre 2019 a fini par accoucher de 150 propositions. Cependant, au delà de mesures limitées, de toutes façons soumises au bon vouloir du gouvernement, rien ne laisse espérer une quelconque bifurcation et une sortie du capitalisme productiviste qui permettent d’éviter la catastrophe écologique. Le débat doit se poursuivre avec les militant-e-s écologistes qui ont pu croire ou croient encore aux vertus d’un “citoyennisme” largement manipulé et contrôlé par la classe possédante.
On a pu constater à Angers la nécessité et l’urgence de ce débat, dimanche 21 juin, lorsque les jeunes de Youth for Climate d’Angers ont symboliquement déposé devant le Grand Théâtre une impressionnante collection de pancartes aux mots d’ordre souvent radicaux, alors même que la banderole centrale affichait une confiance discutable à la Convention citoyenne sur le climat... Les photos de cet article sont celles de cette initiative. Une initiative bienvenue, tant la question climatique est paradoxalement passée au second plan depuis le confinement et le déconfinement, mais une initiative parsemée d’illusions qui peuvent à terme être néfastes, comme le souligne l’analyse de la Commission nationale écologie que nous reproduisons ci-dessous.
L’avis de la Commission nationale écologie du NPA :
La Convention citoyenne sur le climat : de la poudre aux yeux !
Pour répondre à la demande de démocratie véritable portée par les gilets jaunes et pour verdir son image, Macron a voulu jouer sur deux tableaux : la démocratie participative et la transition écologique. C’est raté.
Mise en place en octobre 2019 la convention citoyenne pour le climat est composée de 150 citoyen-ne-s tiré-e-s au sort. Leur mission : proposer des mesures structurantes pour baisser d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Elle vient de publier 150 propositions. Présentée comme une expérience modèle, elle n’est qu’une vulgaire opération de communication.
L’ensemble du dispositif, le nombre de participants, la nomination des garants, la question à laquelle la convention citoyenne doit répondre, tout a été décidé par le monarque. À rebours des modèles invoqués de conférence citoyenne, celle-ci ne dispose d’aucune charte, d’aucun mode de fonctionnement validé et formalisé, d’aucune légitimité institutionnelle qui en aurait fait une expérience de démocratie participative.
C’est la manière habituelle de Macron pour ignorer les dispositions du Code de l’Environnement et court-circuiter syndicats et partis, ONG et associations d’usagers, au profit d’une instance sans règles définies, qu’il tient à sa main.
Quant aux propositions soumises au Pouvoir, rien de neuf sous le soleil, tout a déjà été dit par les associations, les ONG… Même les mesures symboliques, reconnaissance du « crime d’écocide », création d’une « Haute autorité aux limites planétaires » ont déjà été évoquées au niveau national ou international. Le but n’est pas d’innover, mais de « faire croire » que les citoyens donnent leur avis, sont impliqués dans le processus de décision politique.
La mesure véritablement écosocialiste de réduction du temps de travail à 28 heures hebdomadaires sans perte de salaire a été retoquée.
Au final, un mélange assez tiède de préoccupations souvent justes (publicité, transports, terres…) mais sans contraintes concrètes. L’accent est mis sur les efforts que doivent faire les citoyen-ne-s, pas ceux du gouvernement et des grands groupes industriels et financiers.
« les réponses politiques face au besoin d’une transition écologique, socialement juste, ne sont pas à la hauteur ». Les véritables responsables ne sont pas nommés, et surtout à aucun moment la légitimité du système de production et d’échanges (le capitalisme !) n’est remise en question.
L’objectif affichée est de définir des mesures qui seront soumises « sans filtre » soit au référendum, soit au vote du Parlement, soit appliquées par voie réglementaire. Qui décide du filtre, c’est Macron lui-même !
Les trois points que la Convention propose de soumettre à référendum sont taillés sur mesure pour obtenir un large assentiment : deux modifications constitutionnelles pour la préservation de l’environnement, « patrimoine commun de l’humanité » et la « préservation de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique », ainsi que la pénalisation du crime d’écocide.
À 18 mois des présidentielles de 2020, il en fera ce qu’il jugera utile à ses propres ambitions. Peindre en vert, la politique de relance capitaliste que prépare le gouvernement, attirer quelques personnalités « écolo » à la recherche de poste ministériel…
Macron a voulu nous enfumer … peine perdue, le catalogue de bonnes intentions issu de la convention citoyenne sera un maigre rempart face à la mobilisation des jeunes et des peuples du monde entier qui imposeront les mesures radicales indispensables pour imposer la justice sociale et climatique.
Le 22 juin 2020
- samedi 5 juillet à 15h : Rassemblement hebdomadaire de solidarité avec le peuple palestinien. Jardin du mail à Angers.
- mardi 8 juillet à 18h30 : « Lignes rouges pour Gaza ». rassemblement vêtu de rouge sans drapeaux autres que le drapeau palestinien. Place du Ralliement à Angers. À l’appel national de AFPS, Action Justice Climat, Amis de Sabeel France, Amnesty International, Artistes pour la Palestine, BDS, CCFD-Terre Solidaire, Chrétiens de la Méditerranée, le CRID, Eko, Emmaüs International, Emmaüs France, Extinction Rébellion, Greenpeace, Handicap International, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Nous Toutes, Oxfam, la Plateforme Palestine, Première Urgence, Réseau Euromed France, UJFP…
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Le 8 juillet à l’Assemblée nationale, du centre à l’extrême droite, tous les députés du Maine-et-Loire (à l’exception de Stella Dupont, non inscrite) ont voté pour la loi Duplomb promue par l’agro-industrie et la FNSEA : Philippe Bolo (Démocrates), Nicole Dubré-Chirat et Denis Masséglia (Ensemble), François Gernigon et Laetitia Saint-Paul (Horizons), Anne-Laure Blin (LR). À l’heure du dérèglement climatique et de la crise de la biodiversité, iels proposent d’en remettre une couche dans le productivisme aveugle qui étouffe l’agriculture paysanne, prépare les cancers de demain grâce aux pesticides (tels que le néonicotinoïde de nouveau autorisé), précipite encore un peu plus l’extinction de masse des espèces animales et végétales. Ces extrémistes irresponsables préfèrent la fin du monde à la fin du capitalisme. Ne les laissons plus faire en notre nom !
Mardi 13 mai à 11h30, environ 120 personnes se sont rassemblées devant la préfecture d’Angers à l’occasion de la journée d’action, grèves et manifestations de la Fonction publique à l’appel de CGT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC. Les militant·e·s présent·e·s se revendiquaient essentiellement de la FSU (SNUIPP, SNES, SNESUP...) et de la CGT. Ce sont d’ailleurs ces deux organisations qui ont pris la parole vers midi pour dénoncer la politique austéritaire, antisociale et de saccage de la fonction publique menée par les gouvernements depuis au moins deux décennies. La journée n’était pas vraiment programmée pour être celle d’une grande mobilisation (le taux de grévistes est très faible ; il n’y a eu par exemple que 5% de grévistes au CESAME). Il est pourtant plus que nécessaire de la construire. La CGT appelle à une nouvelle journée début juin. Il faudra cette fois se donner les moyens de la réussir !
Samedi 3 mai à Doué-la-Fontaine, une dizaine d’individus cagoulés et vêtus de noir sont venus perturber pendant plusieurs heures l’entrée du Bioparc au nom de la lutte contre la maltraitance des animaux. Sur leurs uniformes, le logo du “Réseau Pythagore” était reconnaissable. Le site de ce groupuscule antispéciste ne laisse aucun doute sur son orientation politique. Se présentant comme le “bouclier”, le “rempart entre eux et les Animaux”, et “l’épée”, “la force de frappe pour repousser les malveillants”, dispensant des cours de boxe et se proposant “d’expulser sans tolérance de la lutte” ce qui renvoie à l’intersectionnalité, ce groupuscule se rattache à l’extrême droite la plus radicale. Un article de Streetpress lui est consacré, qui pointe ses liens avec d’autres groupuscules néofascistes, liste ses “dérapages” homophobes ou islamophobes et éclaire ses fondements idéologiques, au croisement de la deep ecology et du nationalisme le plus rance. Présent jusqu’ici dans l’est du territoire français, il cherche visiblement à s’implanter à l’ouest (il était déjà intervenu le 18 janvier dans le centre-ville d’Angers)... La vigilance antifasciste s’impose. No pasaran !
Ce sont plus de 160 personnes qui, à Angers samedi 3 mai, ont répondu à l’appel de l’AFPS49 et des organisations solidaires (dont le NPA49) à se rassembler à nouveau pour la Palestine, contre la guerre génocidaire conduite par le gouvernement fasciste de Netanyahou, contre l’épuration ethnique à l’œuvre à Gaza comme en Cisjordanie, contre la complicité active et passive des États impérialistes (et notamment de l’État français ; la vague promesse d’une reconnaissance de l’État palestinien ne s’accompagnant d’aucune sanction contre la puissance occupante). Lors du point d’information, outre le récit dramatique des derniers massacres commis par l’armée israélienne, l’attaque pirate commise par des drones israéliens au large de Malte contre une navire humanitaire de l’ONG Freedom Flotilla Coalition a été vivement dénoncée. A également été affirmée la nécessité de combattre les menées gouvernementales liberticides contre le mouvement de solidarité avec la Palestine (multiplication des poursuites pour de soi-disant “apologies du terrorisme”, dissolution du collectif Urgence Palestine, etc.) La solidarité avec le peuple palestinien est aussi un combat pour les libertés publiques !
Samedi 26 avril se tenait la fête départementale annuelle de Lutte ouvrière (LO), à Trélazé, dans une salle bien remplie. Plusieurs camarades de LO sont intervenus, notamment pour raconter l’histoire de leur intervention politique au CHU d’Angers depuis plus de 50 ans ou encore pour évoquer la montée du nazisme en Allemagne. La porte-parole de LO, Nathalie Arthaud, a développé ensuite son analyse de la situation mondiale, avec le risque accru de guerres provoquées par les rivalités inter-impérialistes. Un débat intéressant a suivi, dans lequel ont été évoquées les limites du syndicalisme et la nécessité de l’action politique.