Prélèvements ADN : victoire pour les résistants !

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La détermination a payé. C’est aux cris de "Relaxés, relaxés !!" que les « faucheurs volontaires » qui avaient refusé le prélèvement ADN ont quitté le Palais de Justice d’Angers, mardi 8 février... Une victoire judiciaire pour toutes celles et tous ceux qui luttent contre le fichage des militants voulu par l’État policier sarkozyste.

Deux des trois ex-accusés, Patricia et Jean Pierre (Denis était absent), ont pu descendre sereinement les marches du Palais de Justice, sur le tapis rouge déroulé en leur honneur par les militants solidaires. Les applaudissements et embrassades ont fusé de toutes et tous ceux qui depuis des années les soutiennent dans leurs combats contre les OGM et leur corollaire obligé, le refus de prélèvement d’ADN et leur fichage au Fichier national automatisé des empreintes génétiques auquel la gendarmerie de l’État sarkozyste avait voulu les contraindre.

C’est l’aboutissement d’un long combat qui prend son origine en septembre 2007, après qu’un champ de maïs transgénique semé en Anjou par la coopérative Terrena avait été fauché par des militants en application du principe de précaution (la culture de ce maïs fut ultérieurement suspendue). Le procès des « faucheurs volontaires » accusés d’une “destruction en réunion” s’était déroulé à Angers dans une ambiance festive et militante les 4 et 5 décembre 2008, réunissant plusieurs centaines de personnes.

Mais les condamnations iniques qui s’en étaient suivies n’avaient pas pour autant satisfait Monsanto et ses exécutants gendarmesques. Fin 2009 et début 2010, plusieurs « Faucheurs volontaires » avaient dû passer en procès pour refus de prélèvement ADN. Certes, la peine dont ils avaient écopés avait été purement symbolique. Il n’empêche : il s’agissait d’une question de principe et les prévenus avaient fait appel.

Le procès en appel, initialement prévu 6 mois plus tard et finalement reporté a donc relaxé les militants. C’est une belle victoire. [1] Contre l’État policier sarkozyste qui cherche à faire porter le chapeau de « terroriste » aux acteurs du mouvement social, les « Faucheurs » angevins ont tenu bon dans leur refus de principe du fichage généralisé des militants. Un exemple à suivre !

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Photo Bernard Vit
8 février 2011, par NPA 49

[1] En 2007, après le fauchage du maïs de Charcé, les militants ont été accusés de "destruction en réunion", qui rentre dans le champ des infractions où un prélèvement biologique est possible (art. 706-55 du code de procédure pénale). Toutefois, c’est pour fauchage qu’ils ont été condamnés en janvier 2009 et en 2008, la loi OGM n°2008-595 du 25 juin a défini un "délit de fauchage" (art. L671-15 du code rural). Or, ce délit ne relève pas de l’art.706-55. C’est sur cette contradiction que l’avocat a plaidé et gagné.