Les consultations publiques précédant de nouveaux décrets sont depuis longtemps une pantalonnade. Elles le sont encore plus en plein été, tant la période estivale est propice aux mauvais coups faits en douce. Christophe Béchu, ministre de la soi-disant “transition écologique” et ci-devant maire d’Angers, n’est pas en reste. Sa « Consultation publique sur le projet de décret portant modification de diverses dispositions du code de l’environnement relatives à la publicité, aux enseignes, aux préenseignes et aux paysages » n’est en effet ouverte que du 17 juillet au 10 août ! Et, loin d’agir pour l’environnement, elle agit pour de nouvelles dégradations de celui-ci !
Ce sont en effet des dispositions importantes du Chapitre Ier relatif à la publicité, aux enseignes et préenseignes (articles R581-1 à R581-88) qui sont remises en cause par le projet de décret soumis à “consultation”. Il transfère aux maires la charge d’assurer la police de la publicité sur leurs territoires, crée une nouvelle “dérogation” à l’interdiction des publicités lumineuses quand elles sont situées sur l’emprise des marchés d’intérêt national (MIN), et supprime la disposition interdisant l’installation de panneaux publicitaires “numériques” dans les communes de moins de 10.000 habitants (R.581-42).
Le transfert de compétences aux maires montre bien que l’État ne cherche nullement à construire une politique globale et cohérente en matière de publicité. Au niveau de la commune, ce ne sont pas les impératifs écologiques qui prévaudront en général, mais des considérations “économiques” (marchandes). C’est donc la loi de la jungle que le projet de décret entend promouvoir.
C’est la même loi de la jungle que l’État promeut lorsqu’il accorde à la pelle, au nom de l’intérêt “économique”, des dérogations aux quelques dispositions légales censées préserver l’environnement. Celle qui interdit les publicités lumineuses entre 1h et 6h serait ainsi rayée d’un trait de plume dans les MIN, comme elle l’est déjà dans les aéroports, sans autre explication que leur “caractère très spécifique” (sic). Or, la pollution lumineuse nocturne perturbe fortement une flore et une faune déjà gravement en danger.
Enfin, si une modification de l’article R.581-42 du code de l’environnement est souhaitable, c’est en étendant l’interdiction de la publicité numérique aux villes de plus de 10.000 habitants. À l’heure d’un réchauffement climatique qui menace l’existence même de l’humanité, il est plus que jamais irresponsable de de consommer des ressources en énergies et matériaux (notamment des terres rares) pour de la publicité. Celle-ci constitue une activité économique non indispensable et même nuisible car elle entretient des comportements de consommation qu’il faut combattre dans ce contexte de crise écologique. À cet égard, la note de présentation du décret qui prétend « corriger une erreur rédactionnelle ayant conduit à l’interdiction systématique de publicité sur le mobilier urbain dans les petites agglomérations » va à l’encontre, non seulement de la plus élémentaire bonne foi (comment imaginer sérieusement que, dans l’actuel article R.581-42, la phrase « Le mobilier urbain (...) ne peut pas supporter de la publicité numérique dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants » soit due à une « erreur rédactionnelle » ?) mais aussi du bon sens. Plus largement, il faut aller vers l’interdiction totale de l’affichage publicitaire, classique ou numérique. C’est une agression visuelle pour les citoyens, qui peut de surcroît provoquer une dangereuse distraction des conducteurs d’automobiles qui y attachent leurs regards, et une pollution lumineuse nuisible à la biodiversité.
Le NPA49 se joint aux associations environnementales pour dénoncer un projet de décret qui démontre une nouvelle fois que C. Béchu n’est pas un ministre de la transition écologique mais un ministre de la destruction écologique. Le NPA49 appelle toutes et tous à répondre à la pseudo-consultation publique par un refus clair et argumenté du projet de décret. [1] La prochaine rentrée doit être celle de mobilisations écologistes et sociales massives afin de rompre avec une politique productiviste qui apparaît de plus en plus clairement, à la lumière des catastrophes climatiques de cet été, comme une politique criminelle.
Capitalisme STOP, écosocialisme OUI !
[1] Le site ouvert par le ministère fonctionne très mal, car il ne semble pas avoir été prévu pour enregistrer beaucoup de réponses... C’est un scandale de plus, mais il faut s’armer de patience !
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.