Triste comédie “démocratique” qui s’est jouée à l’agglo angevine le 8 juillet. Les élus étaient censés délibérer sur la faisabilité des transports gratuits. Mais les jeux étaient déjà faits, à tel point que le journal municipal d’Angers avait déjà tiré la conclusion de ce “débat” à la mode de M. Béchu : « La gratuité, une fausse bonne idée ». Fausse vraiment, à l’heure du dérèglement climatique et des menaces qui pèsent sur la biosphère ?
La commande d’une étude sur la faisabilité de la gratuité des transports en commun est a priori une bonne chose. Encore faut-il qu’elle ne soit pas faite dans le seul but de se débarrasser du problème avant les élections municipales. Encore faut-il aussi ne pas confier cette étude à des experts “indépendants” (de qui ?) et donc déconnectés du nécessaire débat politique et écologique que cette gratuité soulève.
La municipalité d’Angers, on le sait, n’a guère la fibre écologiste, sinon en façade lorsqu’elle engazonne une dalle de béton. Et elle n’hésite pas à afficher sa joie lorsque des plateformes logistiques s’installent en lieu et place de terres cultivables et vont renforcer le trafic des camions [1]. Aussi ne faut-il pas s’étonner qu’elle balaye l’argument écologique, s’attache au seul argument qu’elle est capable de comprendre, le coût brut de la gratuité, oppose artificiellement celle-ci à la nécessité de développer les lignes et ignore ce que peuvent être les effets économiques positifs induits.
Or, contrairement à ce qu’affirme “Vivre à Angers”, des grandes villes européennes de tailles voisines ou supérieures à celle d’Angers ont opté pour la gratuité partielle ou totale et ne l’ont pas fait par hasard : Dunkerque (200.000 habitants), Talinn (capitale de l’Estonie, qui envisage la gratuité sur tout son territoire), Lubin en Pologne, Tübingen... Et le curieux argument selon lequel ces villes n’auraient pas de trams ne tient pas en ce qui concerne Talinn, qui les a de surcroît rénovés. Faut-il aussi évoquer une douzaine de villes au Brésil, dont Marica, ou Chengdu en Chine (14M d’habitants) aux heures de pointe ?
On ne peut pas faire des discours de Tartuffe sur la nécessaire transition écologique et continuer à ne pas prendre les mesures radicales que la situation impose. La vie sur Terre est aujourd’hui directement menacée par le mode de développement et d’urbanisation capitaliste et ses impératifs de croissance indéfinie dans un monde fini. Les transports sont un nœud essentiel de ce problème. Rendre possible une réduction drastique du trafic des camions et des voitures devrait être un objectif majeur des responsables politiques, à tous les niveaux, y compris local. À l’évidence, ce n’est pas le cas.
M. Béchu argumente sur le coût et prétend que la gratuité induirait une hausse moyenne de 600 euros des impôts fonciers. Une somme de 50€/mois affectant les propriétaires ne serait pourtant pas un obstacle insurmontable compte tenu des enjeux. Une hausse de impôts, notamment des plus fortunés car elle doit être progressive, est de toutes façons indispensable pour que la collectivité puisse agir. Mais il y a aussi le problème des choix budgétaires. Si on peut se satisfaire d’une nouvelle ligne de tramway, on peut aussi s’interroger sur le coût et l’éco-compatibilité des trottoirs lourdement bétonnés qui accompagnent la construction de la ligne autour de la mairie et du Centre des Congrès. Et ce n’est qu’un exemple. La municipalité aime le béton, si peu écologique, davantage que le logement social [2], la culture [3] et l’impératif de réduire les émissions de CO2. D’autres choix sont pourtant possibles.
Comme le service de santé et celui de l’éducation, le service de transport public doit être un droit et non une marchandise. La gratuité est une vraie bonne idée qui se répand en Europe et dans le monde. Ne laissons pas la municipalité d’Angers laisser notre agglomération à l’arrêt !
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.