Plus d’un millier pour le climat à Angers !

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La réussite des marches pour le climat du 8 septembre et maintenant du 13 octobre (avec environ 1200 manifestant.e.s à Angers) est une bonne surprise. La succession de catastrophes dues au dérèglement climatique – canicule, sécheresses, inondations, incendies de forêts, cyclones – qui a marqué l’été et se prolonge en automne provoque une prise de conscience. Le bouleversement climatique n’est plus une menace lointaine dans le temps et dans l’espace : ses effets sont visibles ici et maintenant. Un changement radical d’organisation sociale apparaît de plus en plus clairement nécessaire : il faut d’urgence sortir du capitalisme !

L’écologie n’est en effet pas compatible avec les politiques libérales menées par des gouvernements aux ordres des grands groupes industriels et bancaires, des lobbys des énergies fossiles, du nucléaire, de l’agro-industrie, de la chasse, des bétonneurs... Ces politiques se limitent à des effets d’annonces, quand elles n’aggravent pas purement et simplement la situation. Elles deviennent insupportables, et leur inaction de fait devient criminelle.

Place du Ralliement, le 13 octobre Place du Ralliement, le 13 octobre Place du Ralliement, le 13 octobre

Le succès des marches comme celle d’Angers le 13 septembre (un rassemblement au Ralliement avec premières prises de parole et chansons, puis une marche dans les rues piétonnes du centre-ville avec une action symbolique devant la Société générale, grande financeuse du gaz de schiste, puis à nouveau des prises de parole devant le théâtre) repose en grande partie sur ce constat que «  les politiques ne faisant rien, à nous de tout changer  ». De là découle la dimension individuelle et personnelle de cette mobilisation, lisible dans les multiples pancartes, même si des associations comme ATTAC, Greenpeace, Les Amis de la terre, etc. permettaient d’aller encore plus loin dans l’analyse.

Cependant, une mobilisation générale doit se construire dans la durée de façon coordonnée. Nous avons besoin d’un vaste mouvement pour la justice climatique, pour imposer la sortie des énergies fossiles et l’arrêt du nucléaire, le passage à une agriculture écologique et paysanne, des transports publics gratuits, etc.

Or, l’absence du mouvement syndical était patente ce samedi. Les militant.e.s politiques étaient également en nombre réduit : France Insoumise, NPA (avec un tract), JC, Générations. Il y avait bien quelques figures actuelles ou anciennes d’EELV telles que l’ex-sénatrice Corinne Bouchoux ou le transfuge LREM Matthieu Orphelin. Mais c’est à peu près tout.

Une révolution culturelle à accomplir

Cela souligne dramatiquement la révolution culturelle à accomplir dans le mouvement ouvrier pour qu’il se saisisse de cette question cruciale pour l’avenir de l’humanité : pas de socialisme possible si la vie disparaît de la planète ! La nécessité du combat contre le double épuisement des travailleurs et de la terre par le capitalisme était déjà soulignée par Marx, avant même que les effets désastreux du mode de développement productiviste ne se fassent sentir à l’échelle planétaire. Le mouvement syndical et la gauche anticapitaliste toute entière doivent en tirer les conclusions et jeter toutes leurs forces dans un combat qui concerne en premier lieu les exploité.e.s et les plus pauvres.

Oui, il y a un besoin urgent d’une politique écosocialiste qui exproprie les capitalistes et «  change tout  »  : la production, la consommation, la circulation des biens et des services, qui organise une planification démocratique, autogérée, pour à la fois satisfaire les besoins sociaux et limiter au maximum les effets sur l’environnement. Entre l’écosocialisme et l’apocalypse, il n’y a pas à tergiverser. Vive l’écosocialisme !

Sit-in devant la Société générale La Société générale finance le gaz de schiste

13 octobre 2018, par NPA 49