Notre planète, nos vies, la vie… valent plus que leurs profits !

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Le rapport spécial du GIEC paru le 8 octobre est à la fois sans surprise (les impacts sociaux et environnementaux du changement climatique sont d’ores et déjà catastrophiques) et sans appel (la limite impérative à ne pas dépasser n’est pas 2 °C d’augmentation de la température moyenne de la terre, mais 1,5 °C). Cependant, la lutte contre le réchauffement climatique se heurte aux fondements mêmes du système capitaliste : la concurrence au lieu de la coopération, l’égoïsme au lieu de la solidarité et la recherche du profit à tout prix au lieu du bien commun des humains et de la nature.

Le GIEC piégé par le capitalisme

Si l’expertise du GIEC [1] est incontournable quand il s’agit d’évaluer le changement climatique, ses « propositions » sont biaisées par sa soumission aux impératifs capitalistes de croissance et profit. Du maintien du nucléaire au déploiement des technologies à émissions négatives – censées retirer du carbone – en passant par la géo-ingénierie – censée limiter l’entrée de l’énergie solaire dans l’atmosphère – ces technologies d’apprenti sorcier sont dans le meilleur des cas inefficaces, et dans le pire terriblement dangereuses. Or ce rapport servira de base aux négociations de la COP24 en décembre prochain. On ne peut laisser la main aux gouvernements et aux capitalistes.

Sauver le climat impose de :
-  socialiser le secteur énergétique et bancaire pour planifier un système 100% renouvelable, sans énergie fossile ni nucléaire,
-  éliminer les productions inutiles ou nuisibles et limiter drastiquement la publicité,
-  en finir avec l’obsolescence programmée des produits ou les absurdes transports de marchandises qui ne servent qu’à maximiser les profits des multinationales,
-  abandonner l’agrobusiness et ses méthodes polluantes et dangereuses (la récente intoxication massive à Brain-sur-l’Authion en est un exemple) en faveur d’une agriculture écologique et paysanne assurant la souveraineté alimentaire,
-  renoncer au leurre du tout-voiture électrique (dont les production et recyclage génèrent beaucoup de CO2, sans compter celui induit par la production d’électricité nécessaire au chargement des batteries),
-  généraliser les transports publics gratuits,
-  stopper l’expansion urbaine des mégapoles,
-  arrêter les grands projets inutiles, etc.

Écosocialisme ou barbarie

Tel est le choix qui se dessine de plus en plus clairement. On ne peut plus tergiverser. Nous avons besoin d’une politique qui change tout. Nous voulons discuter et décider démocratiquement de ce dont on a besoin en prenant soin de notre planète.

Les changements de comportement individuels ne suffiront pas à modifier la donne. Une puissante mobilisation mondiale des mouvements environnementaux, syndicaux, paysans, féministes et indigènes est nécessaire et urgente.

Il n’est plus suffisant de s’indigner et de faire pression sur les décideurs. Il faut s’insurger, construire la convergence des luttes, descendre dans la rue par millions et dizaines de millions, bloquer les investissements dans les énergies fossiles, les accaparements de terres et le militarisme, s’opposer à la privatisation des biens communs, s’investir activement dans le soutien aux paysan.ne.s, imposer des alternatives de déplacement et de consommation, jeter les bases de pratiques sociales qui sortent du cadre capitaliste…

C’est pourquoi le NPA appelle à participer massivement aux marches pour le climat de ce samedi 13 octobre (à Angers : 15h place du Ralliement).

12 octobre 2018, par NPA 49

[1] Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) — en anglais IPCC pour Intergovernmental Panel on Climate Change — est un organisme intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’ONU.