Non à la surenchère sécuritaire et raciste de Darmanin

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Combattre la surenchère sécuritaire et raciste de Darmanin

Immédiatement après la réélection de Macron en 2022, en cohérence avec la politique menée depuis des décennies par l’État français, Gérald Darmanin a enfourché, le 29e projet de loi « immigration » depuis 1980. Chaque fois plus répressif et conforme aux vues de l’extrême droite et aux besoins d’un patronat avide de main-d’œuvre corvéable dans certains secteurs, ce type de projet de loi est aussi une arme pour désigner des boucs-émissaires et mener une campagne raciste. Pour un pouvoir de plus en plus illégitime, ce texte est aussi le véhicule des ambitions présidentielles de celui qui rêve de marcher sur les pas de Sarkozy.

Auto-promotion de la loi immigration

Tout récemment, le meurtre dans une école d’Arras et le conflit en Palestine ont été l’occasion pour le ministre de l’Intérieur de lancer une nouvelle offensive. Darmanin a ainsi développé un argumentaire laissant penser, au mépris des faits, que, si sa « loi immigration » avait déjà été votée, elle aurait permis d’éviter l’attentat d’Arras puisque le coupable, de nationalité étrangère, aurait été expulsé avant de pouvoir passer à l’acte. Or, comme le relève Mediapart : « sur les 130 individus condamnés en France dans des affaires de djihadisme […], 90 sont Français, 29 binationaux et seulement 11 étrangers » (l’auteur ne précise pas s’ils sont en situation irrégulière).

Agitation permanente du ministre de l’Intérieur

Gérald Darmanin a également déclaré publiquement, sans preuves et en l’assumant, que le footballeur Karim Benzema, depuis longtemps pris pour cible des réactionnaires, et visé aujourd’hui pour son soutien aux civils palestinien·ne·s, était en lien « notoire » avec les Frères Musulmans, voire une sorte d’influenceur salafiste. Ces allégations répétées matérialisent la manière dont le pouvoir entend stigmatiser les musulman·e·s, en laissant entendre leur complicité même passive avec les massacres du Hamas.

Dans le même temps, en établissant un lien entre la « haine du flic » et « la haine du juif », le ministre de l’Intérieur construit un ennemi intérieur, « anti-républicain » et supposément antisémite, pour discréditer tout militant de gauche dénonçant les violences policières et soutenant les droits du peuple palestinien. Et il passe du discours aux actes profondément antidémocratiques : des poursuites judiciaires pour apologie du terrorisme ont été lancées contre des personnes et des groupes, dont le NPA et le secrétaire de l’UD CGT du Nord, tandis que les préfets interdisent à tour de de bras les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien (ils sont, parfois, heureusement contredits par les tribunaux administratifs).

Ainsi, depuis l’attaque du Hamas contre des civils israélien·ne·s le 7 octobre, le pouvoir a laissé se faire des amalgames dans lesquels ses adversaires sont à la fois des islamistes (ou leurs soutiens), des terroristes (ou leurs soutiens), et des antisémites. Alors que des centaines de Palestinien·ne·s meurent chaque jour sous les bombes de l’État d’Israël, que l’eau et l’électricité ont été coupées dans la bande de Gaza, que l’État d’Israël prépare une intervention au sol dans le but de déplacer 1,2 million de Palestinien·ne·s, la préoccupation première du pouvoir en France est de protéger son allié israélien et d’interdire l’expression de la solidarité militante avec les Palestinien·ne·s.

À cette offensive réactionnaire tous azimuts nous répondons que le soutien au peuple palestinien comme le refus des lois racistes et de la récupération islamophobe des attentats ne s’éteindront pas. Ni sous les fake news, ni sous les anathèmes, ni sous la répression judiciaire.

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Pour la solidarité avec le peuple palestinien

À Angers, samedi 28 octobre à 15h, place du ralliement,

Rassemblement à l’initiative de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS49).

Le NPA49 se joindra évidemment à ce rassemblement.

Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef et MNL invitent leurs militant·e·s et leurs adhérent·e·s à s’y rendre.

24 octobre 2023, par NPA 49