La municipalité d’Angers et la préfecture sont décidément plus pressées de mettre à la rue les sans-abri réfugiés dans les rares squats de la ville que de rechercher les nazis qui ont attaqué l’Étincelle en début de mois. Faut-il s’en étonner ? Jeudi 21 janvier au matin, c’est à nouveau une mobilisation massive des forces de “l’ordre” qui a été sollicitée par ces deux autorités pour l’évacuation du squat de la Grande Ourse. Le NPA49 condamne vivement cette expulsion violente, alors même que ni l’État ni la municipalité ne propose des hébergements pérennes et dignes aux sans-abri, réfugié.e.s ou étudiant.e.s sans logement qui vivaient dans La grande Ourse.
Il est clair que le droit au logement n’est pas la priorité de l’équipe municipale de MM. Béchu (droite ex-LR, proche de LREM) et Brancour (extrême droite ex-“Sens commun”, adjoint à l’urbanisme)
- alors que de nombreux logements vides existent à Angers ;
- alors que des centaines de personnes sont en attente d’un logement ;
- alors que le nombre de places dans les cités universitaires est à Angers le plus bas de la région, que le nombre d’étudiant.e.s ne cesse de croître et que l’agglomération n’a absolument pas anticipé cette croissance, pourtant observable depuis des années, et qui s’est traduite cette année par l’impossibilité de loger des centaines d’étudiant.e.s ;
- alors, que la spéculation immobilière se déchaîne.
Accessoirement, relevons que l’équipe municipale n’est pas non plus très soucieuse du patrimoine industriel et commercial de la ville. L’ancien bâtiment de meubles du quai Robert-Fèvre - qui était sauvegardé depuis octobre 2019 grâce à l’occupation de La Grande Ourse - mérite mieux qu’une démolition et un n-ième projet immobilier en béton pour privilégié.e.s.
En revanche, pour les associations de défense du droit au logement (et plus largement pour les syndicats et partis - dont le NPA - qui les soutiennent), les squats sont tout à fait légitimes et ne font que répondre au droit fondamental à disposer d’un logement.
Avec elles, nous exigeons :
- la réquisition des logements vides qui peut être demandée par le maire au préfet ;
- le gel des loyers pour stopper la spéculation immobilière ;
- la construction massive de logements sociaux accessibles au bas revenus ;
- la construction massive de cités universitaires ;
- la viabilisation et la pérennisation des squats qui participent à la vie des quartiers ;
Au-delà, devant la multiplication probable des expulsions après la sortie de la crise sanitaire, et face à la frénésie immobilière dans la ville, il faut constituer un cadre unitaire large pour défendre le droit au logement.
Ce cadre pour défendre la solidarité est d’autant plus nécessaire que la peste brune rode dans la ville, cherche à surfer sur la crise du logement [1], et ne cesse de proférer - en toute impunité - des propos haineux à l’encontre des réfugié.e.s et de leurs soutiens. Il suffit pour s’en convaincre de lire ceux de Jean-Eudes Gannat à propos de la Grande Ourse : « Ce lieu de trafic de drogue et d’immigration illégale (...) un repaire crasseux de moins » [2] Notons aussi que la revendication nazie de l’attaque contre le local de L’Étincelle [3] décrit fallacieusement celui-ci comme un « squat » [4]. Les délires pathologiques de l’extrême droite sont tous là : “drogue=immigration=squat=antifas”... Peu lui importe que cela ne corresponde à aucune réalité. Son but est comme toujours de réveiller les jalousies mesquines et les peurs ataviques afin de diviser la classe travailleuse pour mieux maintenir l’ordre capitaliste.
À nous, à l’inverse, de développer les solidarités et de construire les mobilisations qui permettent, en particulier, la satisfaction du droit au logement pour toutes et tous dans une ville populaire et multiculturelle.
[1] Lire à ce sujet notre article Identitaires d’Angers : provocations minables et violences inacceptables du 10/09/2020
[2] CO du 22/01/2021 ; le Courrier lui donne régulièrement la parole...
[3] Cf. notre article à ce propos.
[4] L’actuel local de L’Étincelle est municipal. Il a été conventionné afin que le précédent local loué par L’Étincelle puisse être démoli en préambule à un projet immobilier du type du “Surcouf” qui lui faisait face (lequel a connu sa triste heure de célébrité après l’effondrement de ses balcons et la mort de plusieurs jeunes qui s’y trouvaient) ; la façade de cet ancien local était pourtant une intéressante traduction du style Art déco du début du 20e siècle ; mais on a vu que le patrimoine n’intéresse guère l’équipe municipale...
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Pas moins de 530.000 euros selon La Topette n°15 (mars-mai 2015) : le département y a été de sa poche (du moins de celle de ses administré·e·s). Mais la “flamme olympique” va bien passer par le Maine-et-Loire et Angers le mardi 28 mai. Et nos élu·e·s de droite d’étaler leur joie dans leurs feuilles de chou départementale et municipale ! Bien sûr, aucun d’entre eux et aucune d’entre elles ne se “souvient” que cette idée de faire courir une “flamme olympique” en relais successifs est une invention des nazis pour les jeux olympiques de 1936 à Berlin... Exaltation du nationalisme (en l’occurrence à l’échelle angevine, de l’esprit de clocher) et opium du peuple ! Quant au gaspillage d’argent, au “nettoyage social” des lieux concernés par les JO de Paris 2024 et au saccage de la nature qu’ils occasionnent déjà, iels font mine de ne pas les voir... Décidément, ces JO ressortent d’un monde dont nous ne voulons plus ! (Voir aussi ICI sur le site du Cercle 49)
Une pétition du Collectif “Non au parking-silo” du château d’Angers peut être signée en ligne ICI. Toutes les informations du Collectif peuvent par ailleurs être trouvées sur sa page Facebook.
Sans surprise le 4 mars 2024 au congrès de Versailles, les deux élus LR du Maine-et-Loire ont voté contre l’inscription de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans l’article 34 de la Constitution : Anne-Laure Blin, députée de la 3e circonscription (Saumur-nord) et Stéphane Piednoir, sénateur. Deux figures de l’extrême droite “respectable” à l’angevine, qui se manifestent régulièrement par des positions rétrogrades et obscurantistes (notamment sur la radio catholique RCF-Anjou, qui multiplie elle aussi les attaques contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps). Cela n’a pas empêché le Congrès d’adopter le texte par 780 voix contre 72 (essentiellement issues de LR). Reste que le droit théorique désormais constitutionnalisé doit pouvoir être respecté en pratique. Compte tenu de la politique du gouvernement (coupes budgétaires dans la santé, fermeture des structures de proximité, absence de politique de prévention et d’éducation à la hauteur), la lutte pour un droit effectif à l’IVG n’est pas terminée...
Selon J-B Edart, curé et doyen de la faculté de théologie de la soi-disant “Université” Catholique de l’Ouest (UCO) dans une vidéo complaisamment relayée par RCF Anjou, la constitutionnalisation du droit à l’IVG reviendrait « à affirmer que le droit à mettre fin à une vie humaine est un des fondements de notre société ». Et pour étayer sa “thèse” il compare le droit à l’IVG aux « sacrifi[ces] » de « nouveaux nés » que faisaient les « rois dans le Proche-Orient ancien » (lesquels ?) pour assurer « les fondations de leur ville ». Si on le suit bien, des foetus seraient donc des « nouveaux nés ». Voilà un “théologien” qui n’a pas lu Aristote, même revu par Thomas d’Aquin, et qui confond potentiel et actualisation du potentiel. Qui n’a pas non plus suivi les cours de biologie consacrés à la sexualité (est-il ancien élève du collège Stanislas ?) Surtout, il attaque frontalement le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Venant du même qui, dans une autre vidéo relayée par RCF, s’attaquait de façon jésuitique à la possibilité de bénir des couples homosexuels ouverte par la déclaration papale Fiducia Supplicans, rien d’étonnant. La contre révolution catholique reste particulièrement forte en Anjou et notamment à l’UCO... Vigilance !
Pour justifier l’instauration de coûteuses barrières automatiques à l’entrée des déchetteries (et les badges correspondants), les élus majoritaires d’Angers-Loire-Métropole (ALM) ont argué du coût supposé - et non évalué - de déchets déposés par des personnes extérieures à l’agglo. Le résultat évident de cette décision clochemerlesque, la multiplication des dépôts sauvages, y compris en ville, notamment par celleux qui n’ont pas pris la peine de demander leur badge, ne s’est pas fait attendre. Ouest-France du 18/01/2024 rapporte que le long de la Sarthe, en face de l’ile Saint-Aubin, en bordure d’une zone Natura 2000, tout un secteur sert de décharge en plein-air, à la fois pour des particuliers et pour des entreprises, en particulier du BTP, et que le phénomène se serait accentué depuis la mise en place du filtrage à l’entrée des déchetteries. Si ALM envoie de temps en temps des équipes pour nettoyer, rien n’est véritablement fait pour préserver cette zone sensible pour la biodiversité. L’irresponsabilité et l’inaction écologique (ou pire) est décidément une marque de fabrique de l’agglo...