Ouest-France du dimanche 1er octobre a accordé deux pleines pages à Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et ci-devant maire d’Angers, afin qu’il expose sa conception de l’écologie et les mesures qu’il préconise face à l’urgence climatique. Alors que le dérèglement climatique s’accélère et que le danger de basculement vers une planète étuve devient de jour en jour plus palpable, le ministre ne se propose pourtant pas d’agir, mais seulement « d’inciter à agir ». Autant dire, de ne rien faire !
Le macronisme est plein d’éléments de langage qui masque son inaction climatique. Il s’habille de promesses qui ne seront pas tenues ou sous une forme dévoyée. L’interview de C. Béchu est à cet égard un cas d’école. Après avoir constaté la réalité du dérèglement climatique (+3,6°C au-dessus de la moyenne en septembre après un été déjà très chaud), le ministre ne cache pas son angoisse : « si on n’inverse pas la tendance, d’ici la fin du siècle, il n’y aura plus de neige dans les deux tiers des stations de ski » ! On comprend que la fonte des glaciers et la hausse du niveau des mers, que les températures au-dessus de 40°C et l’extension des zones inhabitables, que les tempêtes dévastatrices et les inondations sont en regard de moindres soucis pour le ministre.
De toutes façons, Béchu a la recette : il nous propose de nous “adapter” grâce à un « plan national d’adaptation », notamment en matière « de transports et de communications » « par 45 ou 50°C ». Sur les capacités d’adaptation biologique de l’être humain qui, rappelons-le, ne peut survivre à des températures supérieures à 38°C lorsque l’air est saturé d’humidité et n’est donc pas tout-à-fait “adaptable”, il ne dit évidemment rien. Toute l’interview est plutôt consacrée à un catalogue hétéroclite de vagues recommandations : à l’abandon du fioul domestique, à la réforme de la prime rénov, à la création d’un bonus réparation aux smartphones, au passage à des voitures électriques (dont il ne questionne évidemment pas le coût écologique), à l’incitation à conduire moins vite (sans obligation), à l’amélioration de la collecte des déchets (mais pas à en produire moins !), à la sensibilisation de la population (mais pas à une refonte du système économique !)
Rien sur le développement des transports en commun (qu’il faudrait rendre gratuits et susceptibles de remplacer partout la voiture individuelle), sur une autre organisation de la ville rapprochant lieux de vie, de production et de distribution, sur la fin de l’artificialisation des sols (comme à Angers avec la “Nouvelle Océane” !), sur les circuits courts et la fin du tout-camion-bateau-avion, sur la fin des productions inutiles et nuisibles, sur le nécessaire abandon de l’objectif de “croissance” capitaliste indéfinie dans notre monde aux ressources finies, sur la fin du productivisme, la réduction massive du temps de travail (accompagnée d’une répartition égalitaire des richesses !) et la reconversion des entreprises inutiles et/ou polluantes.
Au début de son interview, Béchu évoque bien comme objectifs « l’atténuation » du réchauffement et une « stratégie nationale de la biodiversité », mais sans détailler plus que cela et, de fait, sans aucune mesure concrète. Le journaliste qui l’interroge finit par résumer la philosophie du ministre par un laconique « Pas d’interdiction, pas d’obligation... » Car l’écologie macrono-béchuesque est individuelle et facultative. Comme si l’action individuelle suffisait à compenser les immenses dégâts infligés à la biosphère par l’industrie, l’agro-industrie et le transport mondialisé des marchandises ! C’est un véritable plan d’urgence écologique dont les populations humaines, non humaines et végétales ont besoin. Et ce n’est évidemment ni Macron, ni Béchu qui sont capables de leur répondre. À nous toutes et tous de l’imposer par notre mobilisation !
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.