À nouveau, des milliers d’Angevin·e·s sont descendu·e·s dans les rues d’Angers (4000), Saumur (1500), Cholet (800) et Segré (180) pour dire non à la “réforme” Macron des retraites (voir l’appel intersyndical). Si, comme c’était prévisible en raison du temps écoulé depuis le 1er mai, la mobilisation n’a pas été aussi forte que les fois précédentes, elle est restée conséquente et a confirmé le rejet général d’une contre-réforme que le gouvernement a imposée grâce aux artifices de la constitution autoritaire de la 5e république (le dernier épisode se produisant ces jours-ci à l’Assemblée nationale, empêchée une nouvelle fois de voter contre le recul à 64 ans de l’âge de la retraite).
Pas de retrait, pas de paix. C’est semble-t-il l’esprit de la journée du 6 juin, 14e journée convoquée par l’intersyndicale, qui, sans surprise, et même si des centaines de milliers de personnes (900.000 selon la CGT) ont une nouvelle fois manifesté avec colère et détermination, a été la moins massive des journées de mobilisation contre la réforme des retraites depuis le 19 janvier. Mais…
Crise de régime
Que le gouvernement ne s’y trompe pas, ce souffle de colère laissera des traces bien après les « 100 jours ». Il n’y a et il n’y aura pas d’apaisement, ni le 14 juillet ni après. Car tout montre que la crise politique ouverte est loin d’être refermée.
Les dernières gesticulations visant à empêcher les députés de se prononcer sur la proposition de loi du groupe LIOT pour abroger la réforme des retraites montre l’état de panique du pouvoir. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a hésité avant d’opter pour l’utilisation de l’article 40, selon lequel il ne serait pas possible de voter une loi sans compenser les pertes financières qu’elle implique.
Il s’agit pour le gouvernement de sauver la peau d’un quinquennat qui tient sur cette réforme où le mensonge le dispute à l’humiliation et à la répression. Redevable le gouvernement l’est… devant les riches, les patrons et les puissants, dont il défend les intérêts avec acharnement. Et toutes les réformes en cours ou à venir sont des attaques contre notre camp social : assurance chômage, RSA, loi Darmanin sur l’immigration, poursuite de la casse des services publics et de la spéculation sur le logement…
Préparer les combats de demain
Les contradictions au sein de l’intersyndicale (qui ont conduit celle-ci à ne jamais réellement appeler à des grèves sur plusieurs jours), l’absence de journées de mobilisation depuis le 1er mai, et la faiblesse de l’organisation du mouvement à la base, pèsent aujourd’hui pour entamer un énième round sur les retraites. Mais la colère intacte ne doit pas se transformer en haine de soi, haine de son voisin ou collègue, ce qui arrangerait finalement le gouvernement et dont tirerait profit plus que jamais l’extrême droite. L’issue : se regrouper, s’unir face aux mauvais coups du gouvernement, aux salaires trop bas comme l’ont fait les ouvrier·e·s de Vertbaudet ou le font les salarié·e·s de Disneyland, comme cela a été fait contre la répression à Sainte-Soline et la menace de dissolution des Soulèvements de la Terre ou pour soutenir les camarades réprimé·e·s.
Dans les prochains jours, nous aurons aussi à montrer notre solidarité envers toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la répression, et notamment aux militant·e·s qui avaient conduit, pour alerter sur l’urgence climatique, une action contre l’usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air (13) le 10 décembre dernier.
Avoir des outils pour s’organiser face aux attaques
Nous avons besoin de nous mobiliser, mais aussi de discuter, de continuer à être ensemble, de nous organiser, de tirer des bilans ensemble. Car nous ne devons pas laisser une minute de répit à ce gouvernement et à sa politique de casse sociale. Nous devons rester uni·e·s et organisé·e·s, à commencer par nos lieux d’études et nos lieux de travail, où le syndicat peut et doit être un outil pour nos salaires et nos conditions de travail.
Construire du (des) collectif(s), organiser les solidarités, combattre la résignation et le repli fataliste : autant de tâches urgentes et essentielles pour tenir et résister face au néolibéralisme autoritaire, qui mène la planète et l’humanité à leur perte.
Au-delà, face à la crise politique qui s’approfondit et à l’extrême droite qui attend son heure, il devient urgent également de construire un force politique anticapitaliste, révolutionnaire, radicale, unitaire et démocratique. Tout ce à quoi le NPA s’attèle, et s’attèlera dans les semaines et les mois qui viennent !
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.