Alors qu’un présumé double meurtrier à la dérive rôdait dans la périphérie d’Angers, la préfecture du Maine-et-Loire n’a pas hésité, dimanche 2 juillet, à mobiliser pas moins de 80 gendarmes pour surveiller et filmer une rassemblement écologiste familial et festif, tenter d’empêcher la distribution de tracts et l’accrochage de banderoles, et bloquer partiellement la circulation de l’A11. Les Soulèvements de l’Anjou reviennent sur cet épisode scandaleux dans un communiqué de presse que nous reproduisons ici.
Lors du rassemblement du 2 juillet à l’appel des Soulèvements de l’Anjou pour contester le projet d’extension de la zone d’activités économiques de l’actuelle Océane, la préfecture du Maine et Loire n’a pas hésité à recourir à un arsenal policier d’envergure pour faire face à un cortège non violent de 450 personnes constitué de citoyen·ne·s, de nombreuses familles avec enfants, élu·e·s locaux et membres d’organisations écologiques et syndicales.
Sous couvert d’assurer la sécurité des participant·e·s, ce sont des dizaines de gendarmes qui ont été déployés sur la zone afin d’effectuer des contrôles d’identité sur réquisition du procureur, empêcher le déploiement de banderoles et la distribution de tracts puis fouiller les sacs de l’ensemble des personnes présentes enfants inclus !
Ont également été pris pas moins de cinq arrêtés, notamment pour interdire la circulation sur le périmètre (sauf pour les riverains) et déployer deux drones afin de surveiller, pister et filmer le cortège sur tout son parcours.
Ces mesures de contrôle et de surveillance disproportionnées, particulièrement l’usage de drones, sont très intrusives dans la vie privée et s’inscrivent dans une logique délibérée de banalisation toujours plus importante de la surveillance de l’espace public.
Comble de l’ironie, malgré le fait que la mobilisation soit publique depuis plusieurs semaines, le préfet a décidé de publier ces arrêtés le matin même afin d’éviter toute contestation utile devant la juridiction administrative.
Cette pratique, contraire au principe fondamental du droit au recours effectif prévu par la Cour européenne des droits de l’Homme, ne peut que symboliser la crainte des autorités que ces mesures de restriction des libertés publiques ne soient jugées non nécessaires et portant atteinte aux libertés fondamentales.
Nous condamnons donc sans réserve cette répression et criminalisation croissantes de l’ensemble des mouvements sociaux et écologiques qui n’ont pour but que de dissuader et faire peur, le tout au service d’intérêts privés, destructeurs du vivant.
La courtoisie des gendarmes présent·e·s sur place a facilité nos échanges et le déroulement des actions prévues, mais n’a pas effacé les atteintes portées à notre liberté d’expression comme à celle de manifester. Par ailleurs, la plupart des propriétaires terriens de la future zone Nouvelle Océane ont reçu la visite des gendarmes, voire du préfet en personne, et ont subi des pressions visant à les dissuader d’accueillir les manifestant·e·s. Ces pratiques sont le reflet inquiétant des dispositions prises par l’exécutif pour endiguer tous mouvements contestataires, fussent-ils publics, pacifiques et politiquement légitimes. Ce sont bien ces dispositions liberticides (et l’inaction climatique de nos dirigeants) qui poussent les mouvements sociaux et écologistes vers plus de détermination, et non l’inverse.
Fort heureusement, la détermination des manifestant·e·s n’a pas faibli, tout s’est déroulé dans le calme, comme prévu, avec des prises de paroles instructives, des contes, des chants et des revendications clairement exprimées contre ce projet anachronique au regard des enjeux climatiques.
Les Soulèvements de l’Anjou - Angers, 04/07/23
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.