À Nantes, par dizaines de milliers contre l’Ayraultport de NDDL !

Partager

En dépit d’une lourde présence policière, délibérément provocante, et des obstacles mis par la préfecture au bon déroulement de la manifestation, ce sont entre 60.000 personnes et 20.000 (selon la police) qui ont défilé dans les rues de Nantes contre l’Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes. La mobilisation populaire ne faiblit pas : Stop à l’Ayraultport made in VINCI !

Samedi, à Nantes un pas de plus a été franchi dans la construction du rapport de force pour faire céder Vinci et le gouvernement. La manifestation contre l’aéroport a été un véritable succès. Plus de 40 000 personnes sont venues de toute la France pour dire non à un projet inutile socialement, dévoreur de fonds publics, dévastateur de biodiversité et destructeur de terres agricoles. Un projet dont le seul but est de satisfaire les appétits de la multinationale Vinci. Comme lors de toutes les batailles précédentes, les militant-e-s du NPA et leurs porte-paroles, Christine Poupin et Philippe Poutou se sont mobilisés.

En bloquant l’accès au centre ville et en tentant de diviser le cortège l’État a fait le choix de mettre Nantes en état de siège. Les forces policières se sont livrées à des violences inouïes : tirs de flash ball et de grenades lacrymogènes parfois à bout portant, jets de grenades assourdissantes, canons à eau et matraquages. Le choix de cette stratégie révèle en réalité la peur du gouvernement face à un mouvement déterminé à ne rien lâcher.

Plus que jamais, jusqu’à l’abandon total du projet, le mouvement doit rester uni et solidaire face à la répression et à la division organisée par l’Etat et le gouvernement Ayrault.

PDF - 19.2 ko
Lettre ouverte de Françoise Verchère à M. Valls

Post scriptum :

Relevons que, si des incidents graves se sont produits en marge de la manifestation, l’État français en porte la responsabilité :
-  d’une part en raison de l’acharnement du gouvernement à poursuivre un projet absurde et écocide contre l’avis de la population ;
-  d’autre part en raison de l’omniprésence policière dans une ville mise en état de siège. Celle-là, d’emblée, ne pouvait être ressentie que comme une volonté d’aller à l’affrontement et de faire payer les actions prévisibles d’une poignée de “black blocks” à l’ensemble des manifestants, de gâcher leur “fête” selon la propre expression du préfet de Nantes. [1]

Si les médias aux ordres (et en particulier un grand quotidien de l’Ouest...) s’abstiennent d’évoquer les violences policières, il faut savoir que nombre de manifestants pacifiques ont écopé de grenades lacrymogènes ou assourdissantes, et surtout de Flash balls. Il y a des dizaines de blessés et au moins un manifestant (qui n’avait rien fait d’autre que d’exercer son droit à manifester) a perdu un œil... Comme si des blessures physiques dont certaines lourdement invalidantes n’étaient pas au moins aussi importantes qu’une vitrine brisée ! C’est ce que pointe notamment Françoise Verchère dans sa lettre ouverte au Ministre de la répression Manuel Valls.
-  Lire aussi dans Libération : Notre-Dame-des-Landes : l’insoutenable lourdeur d’une dérive politique par Françoise Verchère, conseillère générale, parti de Gauche et membre du CeDpa, Anne-Marie Chabot, militante associative, membre de l’ACIPA, Sylvain Fresneau, agriculteur, membre de l’ADECA et Pierre Giroire, militant associatif Solidarités-Écologie.

JPEG - 323 ko

Communiqué des organisateurs de la manifestation anti-aéroport du 22 février 2014.

La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée. 520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.

Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.

Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.

Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais.

La préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestants de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin.

Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?

Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport !

Contacts presse :
-  COPAIN : Jean-François Guitton : 06 78 90 46 04
-  Coordination : Julien Durand : 06 33 51 01 35
-  ZAD : Camille : 06 32 98 78 36

23 février 2014, par NPA 49

[1] Le préfet de Nantes a notamment déclaré : « La fête est gâchée, les organisateurs sont débordés par la frange radicale sur laquelle ils s’appuient depuis le début de ce mouvement ». Comme si la préfecture avait souhaité une minute que la manifestation soit une fête ! Mais ce qui est sûr, c’est qu’en déployant blindés et murs anti-émeute, en utilisant d’emblée gaz lacrymogènes et flash balls, la préfecture avait bien prémédité de faire la “fête” au manifestants...